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Paris cale au plus mauvais moment
«Ce match arrive peut-être au mauvais moment. » La phrase d’Antoine Kombouaré prononcée avant ce match face à Nancy a pris toute sa signification hier au coup de sifflet final. Au gré d’un nouveau nul (2-2), émaillé par des erreurs d’arbitrage, Paris a peut-être dit adieu à la Ligue des champions. Au passage, il ne s’est pas placé dans les meilleures dispositions dans l’optique de la finale de la Coupe de France, samedi, face à Lille.
Au-delà du résultat, les dégâts collatéraux pourraient peser lourd au Stade de France. L’expulsion contestable de Christophe Jallet privera le défenseur parisien de la rencontre face au Losc. Même si le président du PSG souhaite que son joueur soit blanchi, on voit mal la commission de discipline de la LFP abonder dans ce sens, demain, à deux jours du match.
De fait, Antoine Kombouaré se trouve confronté à de véritables défis avant cette finale. « J’ai un peu d’inquiétude, confie l’entraîneur parisien qui a refusé de s’épancher sur l’arbitrage et a interdit à ses joueurs de venir parler à la presse. Physiquement, on fait des efforts terribles pour arracher le point du match nul et je suis inquiet quant à la récupération. Et psychologiquement, ce résultat ne doit pas casser notre dynamique. Il y a de la frustration chez les joueurs mais il faut vite balayer les déceptions. »
Lyon peut compter ce soir quatre points d’avance
D’un point de vue plus technique, Kombouaré est confronté à un véritable casse-tête défensif. L’absence de Jallet, susceptible de se combiner à celle de Cearã, pas totalement remis d’un problème à une hanche, devrait le priver d’un spécialiste du poste de latéral droit. Le technicien se tournerait alors vers Camara, ou le jeune Landre, deux défenseurs axiaux. «C’est vrai, convient Kombouaré. Et il faut vite trouver des solutions. »
Le temps presse donc pour Paris qui, une fois de plus, vient de laisser filer deux points à domicile comme face à Nice (0-0), Monaco (2-2) ou Montpellier (2-2), pour ne citer que ceux-là. Il sera bien temps de faire le décompte de ces points éparpillés au moment du bilan. Loin de mettre la pression sur Lyon, en déplacement ce soir à Auxerre, les Parisien soffrent, au contraire, à leur rival pour la 3e place la possibilité de se doter d’un matelas de 4 points en cas de victoire en Bourgogne. Il deviendrait alors très difficile aux hommes de Kombouaré de rêver tout haut à la Ligue des champions, même si ce dernier y « croit encore ».
PSG -NANCY 2-2 (2-1)
Spectateurs : 27 675.
Arbitre. M. Thual.
Buts. PSG : Erding (4e), Camara (45e+2) ; Nancy : Nguemo (21e sp), Hadji (68e).
Avertissements. PSG : Camara (28e) ; Nancy : Lemaître (55e).
Expulsions. PSG : Jallet (20e). Nancy : Lemaître (71e).
PSG. Coupet - Jallet, Camara, Sakho (cap.), Tiéné - Giuly (Landre, 32e), Chantôme (Bahebeck, 82e), Clément, Nene - Erding (Makonda, 70e), Hoarau. Entr : Kombouaré.
Nancy. Gregorini (cap.). - Berenguer, Loties, Sami, Lemaître - Ferret , Nguemo, A.N’Diaye (Hadji, 60e), Brison (Gavanon, 69e) -Traoré - Jeannot (Bakar, 69e). Entr : Correa.
LES BUTS
4e : Hoarau décale Giuly qui centre pour Erding dont la tête décroisée trompe Gregorini (1-0).
21e : fauché involontairement par Jallet, Ferret obtient un penalty que Nguemo transforme en prenant Coupet à contrepied (1-1).
45e +2 : à la suite d'un coup franc de Nene, Hoarau remise dans la surface pour Camara qui, devant Jeannot, réussit une frappe en pivot victorieuse (2-1).
68e : à la réception d'un long centre de Berenguer, Hadji devance Camara et égalise d'une tête plongeante (2-2).
LE FAIT DU MATCH
79e : Clement lance Nene, à la limite du hors-jeu, qui trompe Gregorini d’une balle piquée. Mais l’arbitre annule le but pour un hors-jeu inexistant.
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Robin Leproux : « Un vrai sentiment d’injustice et de gâchis »
Par crainte de dérapages verbaux, aucun joueur parisien n’a eu l’autorisation de s’exprimer en quittant le Parc des Princes. Seuls Robin Leproux et Antoine Kombouaré sont venus face aux médias traduire le sentiment d’injustice général né des mauvaises décisions de l’arbitre. Outre l’expulsion de Jallet, le hors-jeu imaginaire sur le but de Nene et un penalty non sifflé sur Hoarau alimentent la colère du président parisien. En outre, M. Thual n’a pas présenté au président les excuses qu’il attendait.
Pourquoi vous exprimez-vous à la place des joueurs ?
Robin Leproux. Je ne m’exprime jamais sur l’arbitrage mais là, je suis obligé d’en parler. Je me souviens de Jean-Michel Aulas, qui, évoquant l’an dernier une faute d’arbitrage, avait parlé d’une erreur à 20 M€. Ce soir, j’ai l’impression qu’on en est à 40 M€ ! On est très triste. On avait envie de faire un mano à mano avec Lyon. En outre, je suis mortifié pour Christophe Jallet qui ne pourra pas jouer la finale de la Coupe de France.
Vous oscillez entre colère et frustration…
On a un vrai sentiment d’injustice et de gâchis. On va essayer de voir s’il y a une commission à saisir pour que Christophe puisse être blanchi et jouer la finale. C’est le prototype même du joueur exemplaire, il a un état d’esprit parfait. Je trouve insupportable l’idée qu’un garçon comme lui soit privé de la finale. J’ai revu l’action cinq fois, je maintiens qu’il ne méritait pas d’être expulsé.
Avez-vous parlé à l’arbitre, Monsieur Thual ?
Oui, mais que dire de plus ? Il faut oublier cette soirée pour le groupe, mais pas pour le football. C’est compliqué pour nous, on essaie de donner du spectacle.
Pablo Correa a souligné que le but de Camara était hors-jeu…
Je ne suis pas là pour comptabiliser les erreurs ou les contre-erreurs.
La Ligue des champions s’envole-t-elle ?
Jusqu’au bout, on va essayer d’aller chercher cette Ligue des champions. Tout le groupe s’est bien battu. Il faut repartir avec une âme de conquérants. Les joueurs nous ont montré l’exemple en termes de combativité. il faut désormais vite se tourner vers les autres matchs. Au PSG, il y a une énergie donc on va se battre.
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Le cauchemar de Jallet
On joue à peine depuis vingt minutes quand, en un tournemain, le ciel s’abat sur la tête de Christophe Jallet. De sa main droite, Olivier Thual, l’arbitre du match, vient de sortir son carton rouge de la poche pour le brandir à la face du latéral droit parisien. Dans les yeux de Jallet, la stupéfaction est totale. Quelques secondes plus tôt, il vient d’accrocher le pied de Julien Ferret dans la surface. La faute semble involontaire mais le penalty décidé par l’arbitre ne procède pas, non plus, du déni de justice. L’application du principe de la double peine est, en revanche, bien sévère.
Ceará prêt contre Lille ?
Pendant que le Parc crie son dépit, Jallet, hébété, quitte la pelouse. Il vient de réaliser l’ampleur des dégâts. Il laisse d’abord ses coéquipiers à dix contre onze. Mais, surtout, il sera privé de la finale de la Coupe de France, samedi, contre Lille. Voici un an, il était un des héros de l’édition 2010. A la suite de sa frappe puissante et détournée par Ruffier, Hoarau avait pu inscrire le but victorieux pour Paris.
Si Jallet regagne le vestiaire sans piper mot, Antoine Kombouaré explose. Furieux, il se plante devant le quatrième arbitre pour hurler sa colère. Il manque d’ailleurs d’être expulsé à son tour.
A ce moment précis, le coach parisien a ses pensées dirigées vers le Stade de France. Ce matin, nul ne sait avec certitude le nom de l’arrière droit du PSG face aux Lillois. Le remplaçant naturel de Jallet s’appelle Ceará. En délicatesse avec une hanche depuis le déplacement à Monaco, il n’est pas totalement certain d’être opérationnel. S’il devait renoncer, le technicien parisien se trouverait confronté à un sacré dilemme. Il peut aligner le jeune Loïc Landre, qui a fini le match à ce poste hier soir. Ce joueur est prometteur mais dépourvu de la moindre expérience.
Plus logiquement, il pourrait confier le rôle d’arrière droit à Zoumana Camara et laisser l’axe central au duo Armand-Sakho. A dire vrai, aucune des deux solutions n’offre tous les gages de sécurité. Ce matin, lors de l’entraînement parisien, beaucoup vont demander à Ceará, histoire de se rassurer, comment il se sent et si sa hanche ne le tracasse plus.
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