Lucas Rodrigues Moura da Silva vient de s’engager avec le Paris Saint-Germain pour un montant annoncé de 43 millions d’euros. L’international brésilien de 19 ans va rejoindre le PSG en janvier 2013 à l’issue de la fin du championnat du Brésil, qu’il dispute avec son club formateur, le Sao Paulo FC.
Annoncé comme un crack, Lucas Moura n’a pas le degré de notoriété de Neymar, qui est la véritable superstar de la Serie A brésilienne et de l’Amérique du Sud toute entière. Pourtant, si les qualités les plus souvent mises en avant pour qualifier le crack de Santos sont les qualités techniques et la qualité de ses dribbles, la nouvelle recrue du Paris Saint-Germain n’a absolument rien à envier à son compatriote sur ce plan.
En effet, Lucas Moura est sans doute le meilleur dribbleur évoluant au Brésil. Contrairement à Kerlon, annoncé comme une future star du football brésilien, et qui végète désormais en troisième division ou son prédécesseur à Sao Paulo Denilson, l’international brésilien sait dribbler utile.
Alors que Denilson, transféré à prix d’or au Bétis Séville en provenance de Sao Paulo il y a 14 ans, était un dribbleur spectaculaire, Lucas Moura est un dribbleur efficace. Car contrairement au gaucher brésilien qui dribblait arrêté, le néo-parisien dribble en mouvement.
Lucas Moura ne se contente pas de passements de jambes sur place puisque la plupart de ses dribbles sont vers l’avant et vise l’élimination de l’adversaire plutôt que les flashs des photographes. En d’autres termes, Lucas Moura cherche l’efficacité tout en lui alliant un fort taux de spectacularité.
Attaquant de formation, Lucas Moura est aligné au poste d’ailier droit depuis ses premiers pas en pro avec le maillot de Sao Paulo en 2010. Habitué à mordre la ligne, il exploite au maximum ses deux qualités techniques principales : la technique de dribble décrite ci-dessus et la première touche de balle.
Outre ce bagage technique, il possède également des qualités physiques naturelles lui permettant de mettre en valeur ses aptitudes techniques.
Petit gabarit très solide sur ses cannes, Lucas Moura possède un démarrage fulgurant (à mettre par exemple en parallèle avec un premier pas d’un basketteur) mais également suffisamment de caisse pour être capable de résister à son adversaire et avoir un double coup de rein. Si son premier dribble n’élimine pas immédiatement son adversaire, il n’est pas rare de le voir enchaîner par un coup de rein qui cloue son défenseur sur place. Doué dans les petites espaces, il est également adepte des grands ponts, utilisés à merveille notamment dans les phases de contre attaque.
Mais s’il veut confirmer son immense potentiel, Lucas Moura devra tout de même gommer certains défauts.
Il a notamment le défaut de sa qualité de dribbleur. Dôté d’une grande confiance en lui, il a souvent tendance à tenter le dribble de trop, qui collé à une lecture de jeu encore perfectible, rappelle le Jérémy Menez, son futur coéquipier, des plus mauvais jours. Souvent la tête dans le guidon, il a parfois tendance à oublier ses coéquipiers, pas forcément par manque d’altruisme mais plutôt par manque d’intelligence de jeu.
Outre ces deux défauts, il doit encore améliorer sa finition, que ce soit face au but ou en termes de passes décisives. Il a en effet tendance à bâcler son dernier geste et être peu efficace face au gardien de but. Sa qualité de centre est également plus que perfectible, notamment pour les centres sans débordement. En revanche, il maîtrise globalement bien les passes en retrait.
Une chose est sûre, et au delà des problèmes d’extra communautaires, la stratégie parisienne de le faire rejoindre Paris en janvier est la bonne, et lui permettra de se familiariser au jeu européen, très différent des différents championnats brésiliens où le niveau est trop hétérogène pour avoir la certitude qu’il va marcher sur la Ligue 1.
