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Et si la NBA inspirait une réforme du mercato?
Il y a ces montants toujours plus fous, avec la clause à 222 M€ de Neymar qui saute et des indemnités affolantes pour de bons joueurs. Il y a des gamins qui zappent l'entraînement parce qu'ils se voient ailleurs. Et il y a ces effectifs toujours incomplets alors que les Championnats ont repris. Cet été a vu resurgir les critiques récurrentes sur le mercato, au point que même les grands clubs voudraient le réformer, à commencer par les Anglais, qui envisageraient de modifier son calendrier.
Aux Etats-Unis, il est rare que les périodes de mutations fassent polémique, parce que le système y est très différent. Voici ce que pourrait donner un mercato inspiré par la NBA. Pas simple, mais quelques pistes méritent d'être creusées...
Et si... on limitait les mouvements
En NBA, il n'y a pas de transferts à proprement parler. Pour redessiner les effectifs, les franchises ont trois solutions : la Draft, les échanges de joueurs (en réalité, de contrats) et le recrutement de joueurs libres. Avec, parfois, de petites compensations financières.
A première vue, mettre fin aux transferts apporterait un peu d'équité : s'il n'y a pas 222 M€ à payer, davantage de clubs peuvent se positionner sur Neymar... à condition que le salaire soit l'objet, lui aussi, de contraintes. Ce qui nécessite un salary cap.
Et si... on instaurait un salary cap
Le fonctionnement de la NBA dépend en effet de cette variable essentielle : le salary cap, un plafond de masse salariale. Ce système, en vigueur dans le rugby français, est censé favoriser une maîtrise des dépenses et mettre chacun sur un pied d'égalité.
Si le salary cap était de 50 M€ par an, par exemple (c'est à peu près la moyenne en Ligue 1), le PSG pourrait donner 30 M€ à Neymar mais devrait trouver comment rémunérer les 23 autres joueurs de l'effectif avec les 20 M€ restants. Cela donnerait, en théorie, la possibilité à d'autres d'offrir de meilleurs contrats à Julian Draxler ou Javier Pastore, par exemple, et équilibrerait un peu les forces.
Ce système est toutefois loin d'être parfait car le salary cap est peu respecté. En NBA, seules quatre équipes sont en-deçà pour la saison qui s'annonce et les règlements prévoient une longue liste d'exceptions. Par exemple, lors de la prolongation d'un joueur star, ou lorsqu'on offre un contrat à un joueur libre. En outre, la sanction en cas de dépassement est financière, ce qui favorise... les plus riches. En France, le PSG paierait sans difficulté en amendes ce qu'il ne paierait plus en transferts.
Autre difficulté, immense : le salary cap devrait être appliqué au moins au niveau européen (sans compter la Chine...) et impliquerait de corriger les différences en matière de fiscalité du travail.
Et si... l'échange remplaçait le transfert
Instauré, le salary cap permettrait de limiter les transferts aux échanges de joueurs. Et aurait alors un avantage de taille en imposant, comme en NBA, une quasi-égalité dans la transaction (il y a une marge de manœuvre) puisque l'opération ne devrait pas entraîner de dépassement du plafond. Pour récupérer Neymar, qui gagnait 15 M€ nets par an à Barcelone, le PSG aurait dû céder au Barça un ou plusieurs joueurs dont le total des contrats valait la même chose. Par exemple Angel Di Maria + Thiago Motta...
La valeur du contrat ne serait peut-être pas la bonne variable dans le foot – celui dont dispose actuellement Kylian Mbappé en est l'illustration –, mais une valeur de transfert théorique pourrait faire l'affaire.
Et si... on garantissait les contrats
Toutefois, ce principe vaut en NBA car les franchises n'y échangent pas les joueurs mais leurs contrats. Autrement dit, un joueur conserve dans sa nouvelle équipe le contrat qu'il avait signé avec la précédente, jusqu'à renégociation éventuelle.
Faire de même présenterait l'avantage de réguler les salaires puisque les clubs seraient moins tentés d'offrir des contrats énormes à certains joueurs qui deviendraient impossibles à échanger – et en NBA, on ne casse pas un contrat. Le PSG aurait-il promis 400.000 € bruts par mois sur plusieurs années à Krychowiak ou Ben Arfa – contrat que très peu de clubs européens peuvent assumer – s'il avait su ne pas pouvoir céder le joueur en cas d'échec ?
Et si... les clubs étaient décideurs
L'écueil de ces contrats garantis est que les joueurs n'ont pas (ou presque) le choix : ils peuvent être échangés à tout moment contre un ou plusieurs autres, sans avoir leur mot à dire. Ils n'ont donc ni liberté de mouvement, ni choix de signer dans l'un de leurs nombreux clubs de cœur.
Cela va à l'encontre des libertés individuelles mais cela contraint à respecter les engagements signés. Sous peine, si l'on décide de boycotter l'entraînement, que le Borussia Dortmund vous échange sans prévenir contre six joueurs du Dynamo Zagreb...
les mecs ont une putain de rage contre le PSG c'est chaud