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Courbis : « J’étais seul sans être seul »La rédaction - RMC.fr, le 12/02/2010
Rolland Courbis est sorti ce matin de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone. Avant de se faire poser un bracelet électronique, condition sine qua non de sa liberté conditionnelle, il était l’invité de Jean-Jacques Bourdin. Il raconte ses cinq mois de détention, pendant lesquels il s’est senti soutenu.
Rolland, à quelle heures êtes-vous sorti, ce matin ?
Entre 6 heures et 6H30. J’ai été prévenu quelques jours auparavant de ma date de sortie, mais pas de l’heure. Ça, je l’ai appris la veille pour des raisons de tranquillité. A huit jours près, je suis pratiquement resté cinq mois. Je ne veux pas me plaindre, mais ça m’a un peu surpris. Sincèrement, je savais ce qu’il y avait dans le dossier – je sais aussi ce qu’il n’y a pas – et je ne pensais pas faire autant. Mais je ne suis pas là pour commenter une décision de justice.
La prison, c’est une expérience qui apporte quelque chose, non ?
Ça donne la possibilité, pour ne pas dire l’obligation, de réfléchir. J’ai pu le faire pendant cinq mois. J’étais isolé pour éviter d’avoir à répondre aux questions des autres détenus. J’y ai répondu une ou deux fois mais après, j’ai été obligé d’être isolé pour être tranquille et pouvoir réfléchir. Ce dont on ne se rend pas compte, c’est que sur une journée, on est enfermé 22 heures. Comme on n’est pas très en forme nerveusement, il y a entre une heure et quatre heures de sommeil par jour. Je ne sais pas quels dégâts cela a pu provoquer dans mon organisme. Mais je suis content que cette affaire soit derrière moi. Elle durait depuis plus de vingt ans. Maintenant, je vais quand même me reposer et retrouver RMC ainsi que les auditeurs avec beaucoup de plaisir.
Vous allez maintenant vous faire poser un bracelet électronique ?
C’est le souhait de la justice. Je suis là pour m’y plier. S’il y avait des choses très graves dans le dossier, RMC ne me ferait plus confiance. Aujourd’hui, je vais de l’avant. J’ai hâte de retrouver mes amis. J’ai écouté RMC avec beaucoup d’intérêt et de passion pendant cinq mois. Sincèrement, ça m’a servi de compagnon. J’en profite pour remercier tous mes collègues, qui sont également mes amis, de m’avoir soutenu à la moindre occasion. J’étais seul sans être seul.
« Etre performant avec RMC »
Craignez-vous la pression médiatique autour de votre sortie ?
Je vais m’adapter. J’ai évidemment lu beaucoup de choses que j’aurais préféré ne pas lire. Je n’ai pas l’habitude de me laisser faire, mais je dois avoir la possibilité de parler. J’ai eu le temps de bien réfléchir. Sur ces vingt dernières années, j’ai été stupide par moment. J’ai purgé une peine avec des faits qui remontent aux années 1986, 1987 et 1988 et 1996/97. J’ai envie de continuer à être performant sur RMC. Dans un deuxième temps, mon métier reste le football. J’ai encore une dizaine d’années devant moi et je ne veux pas terminer sans être champion de France. Je ne sais pas dans quel club. Mais si un président veut construire un duo avec X ou Y, je serais très intéressé. J’ai encore en travers de la gorge le titre de 1999 et j’ai eu l’occasion de pouvoir y penser pendant cinq mois.
Etes-vous impatient de retrouver l’antenne de RMC ?
Pendant cinq mois, tu as l’air d’un stupide, comme un animal enfermé dans une cage, mais d’un autre côté, tu économises ta voix et ta salive. Intellectuellement, tu as le temps de réfléchir. Quand tu as la chance d’écouter RMC, tu te mets à la place de celui à qui on pose la question pour savoir ce que tu aurais répondu. La main de Thierry Henry, Escalettes qui recherche un sélectionneur avant la Coupe du Monde : si on prend l’expression « tourner comme un lion en cage », on peut dire que j’ai tourné plusieurs fois dans ma cellule !
En quelques mois, Jean-Pierre Escalettes semble vous avoir rendu un peu fou ?
Heureusement que l’incompétence et l’originalité ne font pas partie du Code Pénal. Il y aurait des inquiets …
Content de son retour perso. Je trouve que des peines de prisons pour ce genre de "délits", c'est un peu excessif.