RACHAT POURQUOI CETTE ATTENTE ?
Après l’audit et le gel des opérations jusqu’à la mi-février, les supporters du PSG attendaient légitimement l’officialisation de l’arrivée du nouvel actionnaire. Pourquoi cette attente? Nous vous avions annoncé dès le mois de septembre 2010 que cela ne pourrait intervenir qu’en
mai ou juin 2011. Décryptage.
« Colony Capital est un fonds opportuniste qui a pour seul fil rouge le sous-jacent immobilier. Il faut que nous soyons persuadés que ce que nous achetons sera très différent de ce que nous vendrons« expliquait Sébastien Bazin en octobre 2007 dans l’hebdomadaire
Business Immo. Et on peut le dire sans se tromper,
ce sera le cas avec le PSG dans le cadre du processus de la « fiduciarisation » du football hexagonal de ces prochaines années. Les clubs britanniques ont été parmi les premiers à comprendre la stabilité de la manne financière que pouvait leur apporter l’équipement sportif. L’Allemagne a suivi. La France va suivre. Oui,
à partir du mois de mai 2011, Le Paris Saint-Germain sera une affaire « juteuse ». Mais pour cela,
« un cadre contractuel adéquat » était indispensable, comme on le dit à Colony Capital. Et le bail emphytéotique qui devrait être accordé par la Ville de Paris fin mars ou plus certainement le 16 ou 17 mai 2011 est ce « cadre contractuel adéquat ».
Le Bail Emphytéotique Administratif Avec la loi n° 2009-179 du 17 février 2009, le recours au BEA
« en vue de la réalisation d’enceintes sportives et des équipements connexes nécessaires à leur implantation », offre une véritable
sécurité juridique aux clubs ou aux opérateurs privés puisque
le caractère d’intérêt général des travaux réalisés dans l’enceinte ou des ouvrages connexes ne peut être discuté. Outre la sécurité juridique, c’est une manne financière qui faisait défaut jusqu’à présent aux clubs français qui sera à portée. La plupart des grands clubs européens tire une part beaucoup plus importante des matchs et donc de l’exploitation de l’outil « stade ». Les recettes moyennes, par match, par spectateur pourront
au moins être triplées dans le nouveau Parc des Princes avec un PSG version Champions League. Sans parler de la manne des
prestations d’hospitalité corporate, segment très lucratif.
Le PSG, c’est Paris, autant dire une image forte et médiatique qui permettra au club de bénéficier de conséquentes retombées marketing au niveau national en écrasant ses concurrents et bien évidemment à l’international grâce à
la marque Paris en dépit du palmarès qui n’est pas à la hauteur des grands clubs européens.
Comme dans le cadre du BEA de la piscine Molitor (à deux pas du Parc des Princes) obtenu par Colony Capital, Accor et Bouygues (investissement initial de 64,8M€, avec un bail de 54 ans) avec au passage la construction d’un hôtel « 4 étoiles » et d’un centre de santé active,
une société devrait être constituée. Pour Molitor, il s’agît de COLSPA. Un nom qui rappelle celui de la société propriétaire de Holding Sports et Evènements (propriétaire du PSG et de la SESE), COLFILM, présidée par Sébastien Bazin. Cette nouvelle société constituée
par Colony Capital, Vinci et HSE aura très probablement la jouissance du bail même si les riverains sont d’ores et déjà très attentifs et vigilants sur les problèmes d’accès, de stationnement, de parkings, de nuisances sonores etc.
Acheter le PSG, c’est acheter le HSE et donc « profiter » du bail emphytéotique et de ses projets immobiliers connexes. La valorisation du PSG passe donc par ce fameux bail et sa revente est étroitement liée à cette attribution.
Le projet sportif Comme ailleurs en Europe, le nouveau Parc des Princes est conçu selon le modèle « resort » avec hôtellerie, restauration, salles de congrès, boutiques, musée, activités ludiques. C’est le moyen pour générer de l’argent, et pour le club de ne pas être archi-dépendant des droits TV comme c’est le cas en France. Le football est entré dans une nouvelle ère et le PSG n’a pas d’autre choix que de suivre ces règles pour avoir des ambitions sportives. L’exploitation de l’outil « stade » représente environ 40% des revenus des grands clubs européens, les Français sont bien loin de ce chiffre.
La bonne saison réalisée par les hommes de Kombouaré, bien meilleure qu’escomptée, tombe à pic pour Colony Capital puisque cela laisse penser que l’enveloppe nécessaire pour faire franchir un cap au PSG les saisons à venir est moins élevée que prévue il y a quelques mois.
Cela valorise le club et son prix d’achat. C’est une autre raison de l’étirement de la période de négociation.
Qui ? Selon nos informations, le fonds d’investissement du
Qatar est toujours dans la course. En terme d’enveloppe de recrutement, il était question de
200M€ sur trois ans. Evidemment, la situation géopolitique actuelle avec les révolutions dans le monde arabe n’incite pas à être sous le feux des projecteurs avec « des signes extérieurs de richesse » déplacés dans le contexte actuel. Là aussi, le temps est un allié pour la réalisation de cette reprise. D’autres investisseurs pourraient être intéressés. Des américains sont cités mais pas identifiés jusqu’à présent.
En résumé, le BEA est un élément fondamental et les négociations sont conditionnées à l’obtention de celui-ci. Il faudra donc attendre la fin de saison pour toute éventuelle communication. Et cela tombe bien puisque aussi bien sportivement (il ne faut pas nuire à la saison actuelle réalisée par l’équipe) que politiquement, cela ne s’y prête pas. Il faudra donc patienter encore un peu.
Source : Canalsupporter.com