Citation ( @ 18/07/2013 19:20)

Edinson Cavani : Portait d’un Matador à Paris
Par Adrien Chantegrelet Mis à jour: juillet 18, 2013
En réussissant à attirer dans ses rangs Edinson Cavani, le Paris Saint-Germain a une nouvelle fois marqué le mercato de son empreinte. La première et nouvelle recrue du club de la capitale vient renforcer les rangs du dernier champion de France avec l’objectif d’étoffer son palmarès et de passer un nouveau cap en s’illustrant sur la scène européenne. Sharkfoot s’est penché sur le parcours du joueur âgé de 26 ans et sur son futur rôle au PSG.
Le nom d’Edinson Cavani était certainement un des plus prisés lors de ce mercato d’été. Après trois saisons passées sous le maillot de Naples, le joueur âgé de 26 ans semblait enclin à relever un nouveau défi et de nombreux clubs étaient prêts à l’accueillir. Après plusieurs mois de tractations, le Paris Saint-Germain a pu devancer Chelsea et le Real Madrid en alignant 64 M€, la somme demandée par les dirigeants napolitains.
Golf, pêche et randonnées
Avant de devenir le goleador que l’on connait (104 buts en 138 matchs avec son précédent club), Edinson Cavani a eu une enfance plutôt calme et tranquille. Bien qu’habitant en Amérique du Sud, le gamin originaire de la ville de Salto en Uruguay a toujours vécu sereinement, en ne manquant jamais de rien grâce à ses parents. « J’ai toujours eu ce qui était nécessaire. J’aurais bien aimé un Coca-Cola ou une glace de temps en temps, mais j’ai toujours mangé à ma faim», déclarait-il. Ses vacances, celui qui n’était pas encore surnommé « El Matador » à l’époque, il les passait en Uruguay, jamais autre part. Au programme de celles-ci, de la randonnée, du golf et de la pêche, sa grande passion encore aujourd’hui. Dès qu’il en a l’occasion, il prend le large dans son pays natal, loin de l’agitation de Naples, et se pose au bord d’un lac avec son papa à attendre que les poissons viennent mordre à l’hameçon. Cependant, déjà petit, Cavani était entouré d’amoureux du ballon rond. Son père fut joueur de foot à un bon niveau et son premier entraîneur, tandis que son demi-frère est devenu professionnel quelques années plus tard. Bref, le foot faisait déjà partie intégrante de sa vie, mais il le regardait très peu voire jamais quand il n’était pas à la maison. C’est à l’âge de douze ans qu’il a réellement commencé à s’intéresser de près à ce sport. Ses idoles de l’époque ? « Batitusta pour sa puissance, sa force et sa vitesse et Van Nistelrooy pour sa tranquillité devant le but. »
Comme tout enfant qui se respecte, le jeune Edinson tapait le ballon dans les rues de son village. Considéré comme un gamin calme et simple dans la vie de tout les jours, il en était tout autre quand il était question de revêtir les crampons. De l’aveu même de son demi-frère et d’un de ces meilleurs amis, le jeune homme était devenu un enfant terrible lors des matchs de rues. Lors d’une de ces rencontres, un joueur adverse a eu la mauvaise idée de provoquer l‘international Uruguayen durant la majeure partie du match et de lui adresser quelques coups mal placés. Résultat : Cavani a fini par lui donner un coup de poing en pleine figure afin de calmer les ardeurs de son vis-à-vis. Quelques vitres cassées et voitures endommagées viendront s’ajouter au bilan de son aventure footballistique dans les rues de Salto.
Le Coca et le hot-dog pour le motiver
Son père décide de lui faire franchir le pas et l’inscrit dans le club de foot local. Peu de qualités ressortaient du jeu de Cavani à l’époque et son coach a tenté de le faire jouer aussi bien défenseur que milieu mais les tentatives avortées se multipliaient. Suite à une pénurie d’attaquants, il se retrouve à évoluer en tant que numéro 9 au Salto Uruguay FC un jour de match. L’expérience est une réussite totale puisqu’il inscrira sept buts. Son père a sans doute dû contribuer à ce succès comme il l’expliquait dans L’Equipe ce mois-ci. L’appât du gain était certainement très attirant : « Pour motiver Edinson, je lui avait promis un hot-dog et un Coca à chaque but qu’il marquerait. Il en a inscrit sept ce jour-là et à faillit me mettre en faillite ! » Les années ont passé, et sa soif de buts reste totalement intacte. Même s’il n’était pas forcément prédestiné à devenir un attaquant de classe mondiale, le nouveau joueur du Paris Saint-Germain a toujours eu dans un coin de sa tête l’envie d’évoluer à la pointe de l’attaque.
Si certains joueurs résument ce poste qu’au simple fait de marquer des buts, Cavani en a une vision beaucoup plus collective. Être toujours au service de son équipe. « C’est dans mon sang depuis toujours. Je suis de ceux qui aiment être aux abords de la surface de réparation, mais il faut faire des sacrifices. Un attaquant doit être très intelligent pour comprendre les choses en peu de temps, et déjouer les défenses. Je suis un attaquant qui donne beaucoup pour l’équipe, il faut être présent pour récupérer le ballon et travailler en défense. » Après avoir fait ses armes en Amérique du Sud, Cavani fait le grand saut et décide de rejoindre l’Europe après la Coupe du Monde U20 de 2007 où il atteint les huitièmes de finale. Il partage déjà l’attaque de la Celeste avec Luis Suarez, et ils inscriront tous les deux les quatre buts de leur sélection nationale (deux buts chacun). Il tape dans l’œil de Palerme et de Maurizio Zamparini qui déboursera 5 M€ pour s’attacher ses services. Ses premiers mois en Sicile sont délicats, souvent utilisé en tant qu’ailier, « El Matador » ne parvient pas à briller continuellement. La saison 2009-2010 restera celle de l’éclosion pour les roses et noirs. Une cinquième place en Serie A en partie due à la réussite du duo Miccoli-Cavani auteur de 32 buts au total. A la suite de cette qualification en Europa League, le joueur est prêt à changer de club et opte pour le Napoli qui mettra 17 M€ sur la table. Une somme dérisoire quand on connait l’issue de cette parenthèse idyllique.
Naples, le véritable tremplin
Alors arrivé sur la pointe des pieds dans l’équipe de Aurelio de Laurentiis, le joueur a totalement changé de dimension lors de ses trois saisons à Naples. Cette machine à buts a toujours dépassé la barre des 20 réalisations en Serie A, et sur la scène Européenne aussi bien en Europa League qu’en Ligue des Champions, « El Matador » a toujours convaincu et répondu présent. Malgré des passages à vide comme il en a pu en avoir cet hiver (en raison notamment de son divorce avec sa femme), Cavani reste un monstre de régularité et sait se montrer décisif lors des grands rendez-vous. Toutes les grandes équipes ont plié face à la redoutable efficacité de ce joueur de 26 ans. Le trio qu’il a pu former avec Hamsik et Lavezzi aura énormément fait parler de lui et éclaté au grand jour durant la Ligue des Champions en 2011-2012. Sorti du groupe de la mort composé de Villareal, du Bayern Munich et de Manchester City, le Napoli chutera face à Chelsea futur vainqueur de la compétition, avec à la clé un match aller à San Paolo qui marqua les esprits. Une victoire 3-1, un doublé de Cavani, un but de Lavezzi, une ambiance de barges, la soirée européenne de rêve quoi.
Ses 104 buts inscrits en 138 matchs resteront à jamais gravés dans l’histoire du club italien. Le divorce est douloureux pour les tifosi napolitains, qui avaient eux-mêmes attribué au joueur le surnom d »El Matador » en référence à sa coupe de cheveux et cette rage de vaincre. Ils espéraient voir leur joueur fétiche laisser son empreinte durant les prochaines saisons, mais il était sans doute temps pour lui d’écrire un nouveau chapitre dans sa carrière, et le PSG lui a ouvert ses portes. Très croyant, sa vie à Naples ne lui permettait pas de se rendre à l’église comme il le souhaitait et de s’y consacrer pleinement. C’est peut être une des raisons qui expliquent aussi son départ. Suite à ça, il a trouvé une alternative. Un peu plus moderne… « C’est difficile d’aller à la messe à Naples. Du coup, je suis en contact permanent avec le pasteur de Salto et nous étudions la Bible par Skype. Nous parlons des moments qui peuvent créer une confusion dans ta vie et nous essayons de retrouver le chemin ensemble. » A Paris il aura peut être plus l’occasion de vaquer à ses occupations, là-bas il retrouvera des joueurs qu’il connait bien : Diego Lugano, Javier Pastore, Ezequiel Lavezzi ou encore Salvatore Sirigu avec qui il a partagé du bon temps en sélection nationale ou dans ses anciennes formations. Il est évident que l’intégration de Cavani n’en sera que meilleure grâce à ces hommes là. De plus, il a avoué lui même en conférence de presse qu’il était prêt à parler français d’ici trois mois. De ce côté, tout roule. Mais sur le terrain, qu’en sera t-il ?
Ibrahimovic – Cavani : 227 buts sur les 3 dernières saisons
Ibrahimovic et Cavani formeront certainement le duo d’attaquants du club de la capitale, mais la nouvelle recrue a peu de points communs avec le géant suédois. Si le numéro 10 du PSG passe 70% d’une rencontre à marcher sur le terrain et accorde peu d’importance au jeu de son équipe, il n’en est rien concernant le joueur Uruguayen. Le collectif passe avant sa propre prestation, la notion de sacrifice est extrêmement importante à ses yeux. Jamais avare d’efforts, Cavani aime apporter son aide en défense et à la récupération du ballon. Il n’hésite pas non plus à suivre ses adverses directs dans sa partie de terrain et à effectuer un pressing étouffant. Que ce soit devant ou derrière, il est omniprésent, à croire qu’il se démultiplie. Oscar Tabarez, sélectionneur de la Celeste, connait parfaitement le joueur et dressait un portait élogieux de son poulain dans L’Equipe. « Edinson est un lutteur-né, très technique et qui connait par coeur les postes d’attaquant, de milieu et de latéral. Il est l’unique joueur capable de monter et de descendre à cette vitesse sur son côté. Il est le seul qui puisse gagner un duel comme latéral et marquer un but quinze secondes plus tard. » Les présentations sont faites.
Les deux joueurs seront-ils compatibles ? Beaucoup se posent la question. Mais avec un Ibra en tant que pointe reculée/numéro 10 pour servir son coéquipier, et un Cavani qui mange sans cesse les espaces et qui occupe une bonne partie du terrain, il est permis de croire que la doublette fonctionnera. A titre indicatif, les deux attaquants ont marqué 227 buts toutes compétitions confondues depuis août 2010 jusqu’à aujourd’hui (109 pour Ibra, 118 Cavani). Rien ne dit que l’association de ces deux talents fera autant parler la poudre, mais le chiffre laisse songeur et rêveur…
Source :
http://www.sharkfoot.fr/2013/07/edinson-ca...atador-a-paris/