Citation
Entretien autour de la violence dans les stades
Antoine Boutonnet est Commissaire de police et revient avec nous, sur la violence dans les stades entre les supporteurs.
Les supporters nantais ont décidé de boycotter le déplacement à Saint-Étienne ce dimanche (17h), pour dénoncer l’arrêté préfectoral qui limite le parcage visiteurs à Geoffroy-Guichard et encadre leur acheminement dans le Chaudron. Antoine Boutonnet Commissaire de police, Chef de la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme, justifie ces mesures.
La frontière entre supporters actifs et ultras est-elle ténue ?
Les ultras sont des supporters actifs. Mettre de l’ambiance dans un stade n’a jamais posé de problème. Mais aujourd’hui, les ultras ont une relation plus qu’ambiguë avec la violence en France et en Europe. Il faut faire attention avec ceux que l’on appelle Ultras. Un certain nombre de groupes de supporters s’autoproclament ultras et n’en ont que le nom. En France, les vrais groupes ultras se comptent sur les doigts d’une main. Notre objectif, c’est d’identifier et d’interpeller les personnes qui commettent des infractions.
Peut-on parler de dialogue de sourds entre les autorités et les supporters ?
Contrairement à ce qui se dit ou s’écrit, le dialogue existe. Ça m’arrive très souvent de discuter avec des représentants de groupe de supporters. Je l’ai fait à Nice, à Lyon, à Saint-Étienne. Les supporters, c’est une population plurielle qui ne se limite pas aux ultras. Il faut penser aux autres groupes.
Identifiez-vous la Brigade Loire comme un groupe ultra ?
Vous avez plusieurs groupes qui coexistent dans cette tribune-là. Vous avez effectivement ce groupe qui se rapproche de ce que l’on peut qualifier d’ultra. Ce qui est problématique, c’est que vous avez à l’intérieur de ce groupe et ou qui gravitent autour des gens qui commettent des actes de violence.
Comment interpréter la multiplication des arrêtés préfectoraux visant les supporters ?
Tout est relatif. La saison dernière, 31 arrêtés préfectoraux ont été pris, concernant des matches de L1, L2, un match de Ligue des Champions et un match de CFA 2. Vous faites le ratio avec l’intégralité des matches de championnat, c’est relativement faible. Ce qui nous importe, ce sont les matches où vous avez un risque avéré de trouble à l’ordre public. Vous savez par le biais du renseignement, de l’historique, des contentieux entre supporters et de l’évolution de certains comportements que des risques existent. Il nous appartient de prendre des mesures de plusieurs niveaux, de trouver des solutions pour pouvoir acheminer les supporters dans de bonnes conditions quand il y a des contentieux ou des problèmes avérés. C’est le cas pour Saint-Étienne-Nantes. L’année dernière, comme cette année, ce sont les supporters qui ont décidé de ne pas venir. On ne les a pas interdits de déplacement.
Ne considérez-vous pas ces mesures comme des atteintes aux libertés individuelles ?
On va prendre l’exemple du match de Ligue Europa à Groningen avec les supporters marseillais (jeudi soir). Aux Pays-Bas, ils ont tout fait pour accueillir la population marseillaise dans de bonnes conditions. Ils ont mis en place une fan zone et il y a eu des violences. On va finir par se poser la question. La liberté ne doit pas empiéter celle des autres. Vous êtes face à une situation dégénérative avec un contentieux très fort entre groupes de supporters qui se déplacent en nombre important. Il faut prendre des mesures adaptées. Se déplacer pour aller supporter une équipe n’est pas une des libertés fondamentales.
Concrètement, concernant le match du FCN à Geoffroy-guichard, cela signifie que les autorités ont clairement identifié des risques en terme de sécurité ?
Oui, ils sont avérés. Il y a des antécédents entre groupes de supporters. Il existe des phénomènes d’alliances entre groupes de supporters. L’ami de l’ami est mon ami. C’est une logique que vous retrouvez en France mais aussi avec d’autres groupes de supporters étrangers.
Antoine Boutonnet est Commissaire de police et revient avec nous, sur la violence dans les stades entre les supporteurs.
Les supporters nantais ont décidé de boycotter le déplacement à Saint-Étienne ce dimanche (17h), pour dénoncer l’arrêté préfectoral qui limite le parcage visiteurs à Geoffroy-Guichard et encadre leur acheminement dans le Chaudron. Antoine Boutonnet Commissaire de police, Chef de la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme, justifie ces mesures.
La frontière entre supporters actifs et ultras est-elle ténue ?
Les ultras sont des supporters actifs. Mettre de l’ambiance dans un stade n’a jamais posé de problème. Mais aujourd’hui, les ultras ont une relation plus qu’ambiguë avec la violence en France et en Europe. Il faut faire attention avec ceux que l’on appelle Ultras. Un certain nombre de groupes de supporters s’autoproclament ultras et n’en ont que le nom. En France, les vrais groupes ultras se comptent sur les doigts d’une main. Notre objectif, c’est d’identifier et d’interpeller les personnes qui commettent des infractions.
Peut-on parler de dialogue de sourds entre les autorités et les supporters ?
Contrairement à ce qui se dit ou s’écrit, le dialogue existe. Ça m’arrive très souvent de discuter avec des représentants de groupe de supporters. Je l’ai fait à Nice, à Lyon, à Saint-Étienne. Les supporters, c’est une population plurielle qui ne se limite pas aux ultras. Il faut penser aux autres groupes.
Identifiez-vous la Brigade Loire comme un groupe ultra ?
Vous avez plusieurs groupes qui coexistent dans cette tribune-là. Vous avez effectivement ce groupe qui se rapproche de ce que l’on peut qualifier d’ultra. Ce qui est problématique, c’est que vous avez à l’intérieur de ce groupe et ou qui gravitent autour des gens qui commettent des actes de violence.
Comment interpréter la multiplication des arrêtés préfectoraux visant les supporters ?
Tout est relatif. La saison dernière, 31 arrêtés préfectoraux ont été pris, concernant des matches de L1, L2, un match de Ligue des Champions et un match de CFA 2. Vous faites le ratio avec l’intégralité des matches de championnat, c’est relativement faible. Ce qui nous importe, ce sont les matches où vous avez un risque avéré de trouble à l’ordre public. Vous savez par le biais du renseignement, de l’historique, des contentieux entre supporters et de l’évolution de certains comportements que des risques existent. Il nous appartient de prendre des mesures de plusieurs niveaux, de trouver des solutions pour pouvoir acheminer les supporters dans de bonnes conditions quand il y a des contentieux ou des problèmes avérés. C’est le cas pour Saint-Étienne-Nantes. L’année dernière, comme cette année, ce sont les supporters qui ont décidé de ne pas venir. On ne les a pas interdits de déplacement.
Ne considérez-vous pas ces mesures comme des atteintes aux libertés individuelles ?
On va prendre l’exemple du match de Ligue Europa à Groningen avec les supporters marseillais (jeudi soir). Aux Pays-Bas, ils ont tout fait pour accueillir la population marseillaise dans de bonnes conditions. Ils ont mis en place une fan zone et il y a eu des violences. On va finir par se poser la question. La liberté ne doit pas empiéter celle des autres. Vous êtes face à une situation dégénérative avec un contentieux très fort entre groupes de supporters qui se déplacent en nombre important. Il faut prendre des mesures adaptées. Se déplacer pour aller supporter une équipe n’est pas une des libertés fondamentales.
Concrètement, concernant le match du FCN à Geoffroy-guichard, cela signifie que les autorités ont clairement identifié des risques en terme de sécurité ?
Oui, ils sont avérés. Il y a des antécédents entre groupes de supporters. Il existe des phénomènes d’alliances entre groupes de supporters. L’ami de l’ami est mon ami. C’est une logique que vous retrouvez en France mais aussi avec d’autres groupes de supporters étrangers.
Ouest France
