Citation (Teichi @ 06/05/2011 à 13:45)

Ca après c'est une autre question mais malgré tout si cet enregistrement existe c'est qu'il y a quelqu'un pendant ces réunions qui s'est dit (à tort ou à raison) que cela allait trop loin, en tout cas c'est ce qu'il a affirmé à la presse. Donc soit il avait une volonté électoral derrière ça, soit il a été trop "sensible" soit en effet les débats avaient une odeur particulière depuis un moment à la FFF.
Ce n'est clairement pas une autre question étant donné vers quoi ça a crassement glissé et vers quoi Mediapart a clairement orienté le débat à base d'interview de titres et d'illustrations racoleurs, d'interview décalée de Noah ou Sonor "Les noirs et les arabes sont toujours des boucs émissaires"

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Parce que Thuram a beau dire "Il faut recentrer le débat", sa première sortie était carrément partie ailleurs au Lilian.
Maintenant l'incendie me semble particulièrement compliqué à éteindre.
Pour le reste je pense qu'il y a de tout. Des propos limites (voire plus), la sensibilité d'un homme qui a tout donné pour le foot de quartier et pour qui cette discrimination est insupportable certainement plus que pour d'autres.
Mais lui je ne le juge clairement pas l'ayant entendu s'expliquer, son attitude, s'il dit vrai, est louable.
Après ce que d'autres ont fait ou font de tout ça par contre...
D'ailleurs Mohamed Belkacemi semble bien dégoûté de tout ce qui s'est passé depuis.
Citation
06/05/11 - Les Bleus ne représentent pas les Français
Hervé Gattegno, rédacteur en chef au "Point", intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi à 7 h 50 pour sa chronique politique "Le parti pris".
L'affaire des quotas à la Fédération française de football : les champions du monde de 1998 se déchirent, Laurent Blanc est contesté, la ministre des Sports s'en mêle. Pour vous, cette polémique n'a pas lieu d'être, parce que les Bleus ne représentent pas les Français. Expliquez-vous.
Je n'ai pas envie d'entrer dans ce débat un peu dégradant, pour savoir si Laurent Blanc et les dirigeants du foot sont des racistes. Je ne le crois pas - principalement parce que ce que je sais du monde du football, c'est qu'on y est surtout préoccupé de gagner des matchs et de l'argent. Mais ce que je trouve déplacé, indécent même, c'est la sacralisation de l'équipe de France qui sert de point de départ à ce débat enflammé. On postule que la Fédération et les Bleus devraient être irréprochables, parce qu'ils seraient l'incarnation de la France - certains disent même : "de la nation". Eh bien, j'adore le foot, mais je ne suis pas d'accord avec ce postulat. La sélection nationale n'est pas la représentation nationale. Les joueurs ne sont pas nos élus. Encore moins nos modèles.
Vous ne pouvez pas contester que l'équipe de France représente le pays dans les compétitions internationales ?
Oui, mais pas dans la vie, ni dans le débat d'idées. C'est vrai que la victoire en Coupe du monde en 1998 avait soulevé un vrai enthousiasme, et que le sport peut provoquer des moments de communion, quand le chauvinisme devient une forme de patriotisme. Mais j'ai toujours trouvé démagogiques et niais les commentaires sur cette équipe "black-blanc-beur" censée être à l'image de la France. Il n'y a pas que la couleur de peau : ces jeunes millionnaires qui roulent en Ferrari, passent leur temps sur des jeux vidéo et sont sponsorisés des pieds à la tête n'ont rien de commun avec l'immense majorité des Français (salaire moyen : 1 300 euros). Ça ne me dérange pas que ces champions gagnent des fortunes. Mais je ne me sens pas engagé par ce qu'ils font, par ce qu'ils disent. C'est pourquoi je leur reconnais le droit d'être médiocres, d'avoir des pensées absurdes et des expressions malheureuses. Et j'ai l'impression que dans cette affaire, c'est ce qui s'est passé.
Pourtant, je suis sûr que vous avez été indigné, comme énormément de Français, par le comportement des joueurs français en Afrique du Sud...
Bien sûr. Mais ils se sont déshonorés eux-mêmes, je ne me suis pas senti déshonoré. Tout le monde se rappelle dans quelles conditions ils s'étaient qualifiés. Grâce à un but qui n'était pas valable. Si l'équipe représentait vraiment le pays et ses valeurs, elle aurait dû renoncer à sa place en Coupe du monde - il y aurait eu de la grandeur à le faire. Mais quand Zidane a gâché la finale en 2006 avec son coup de tête, est-ce qu'il représentait les Français ? Quand Deschamps, en 1998, a dédié la victoire des Bleus à Bernard Tapie, est-ce qu'il l'a fait en notre nom à tous ? Non. À vrai dire, l'équipe de France n'est pas plus la vitrine de la France que le groupe Renault, empêtré dans sa minable affaire d'espionnage bidon, ou que le film Bienvenue chez les Ch'tis, une farce assez navrante.
Autrement dit : il faut se désintéresser de toute cette affaire de quotas dans le foot ?
Disons qu'il faut arrêter de surjouer l'indignation comme des supporteurs quand l'arbitre siffle un hors-jeu. Les quotas dont on parle seraient impossibles à mettre en place et en tout cas illégaux. Donc, il n'y a pas de quoi s'affoler. Ce que cette affaire révèle, c'est : 1. Que le foot français est dirigé par des beaufs ; 2. Qu'on ne peut plus dire des âneries dans une réunion sans risquer de les voir publiées sur Internet. Personnellement, je trouve le second point au moins aussi préoccupant que le premier.