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Domenech démine le terrain
La dernière conférence de presse des Bleus avant Irlande-France a vu Raymond Domenech déployer des efforts inlassables et presque risibles pour n'alimenter aucune polémique.
Le match, le match, le match, rien que le match. Et, comme si cela allait de pair, du vent, du vent et rien que du vent. Face aux micros comme en toute chose, la quantité ne fait pas la qualité. S'il est exact que Raymond Domenech et Thierry Henry ont plutôt moins expédié la conférence de presse d'avant-match que d'habitude, vendredi à Dublin, celle-ci s'est soldée par une impression de vide assez rare, même pour les habitués, à moins que ce soit le contraste avec celle tenue par Giovanni Trapattoni, non loin de là, quatre heures plus tôt. En sortant, il aurait presque fallu s'excuser de s'intéresser au barrage le plus attendu de ce mois de novembre et de l'intérêt que suscite l'équipe de France.
Toulalan « en phase de préparation et de récupération »
Des exemples ? Première question : «Comment ça se présente ?». « Moyen, il pleut », répond Raymond Domenech, et voilà la jeune traductrice rappelée à l'ordre car elle a traduit «moyen» par «malheureusement». Avec la plus parfaite mauvaise foi, le sélectionneur a ensuite présenté Jérémy Toulalan comme « pas forfait » mais « en phase de préparation et de récupération ». Les journalistes irlandais médusés ont découvert le mythique « Je ne m'occupe pas de l'adversaire », même si le sélectionneur a fini par rendre hommage à son alter ego Giovanni Trapattoni. «C'est quelqu'un que je respecte beaucoup, un grand entraîneur qui a beaucoup prouvé. Je suis admiratif de ses talents.»
S'il fallait trouver les raisons d'un jeu si défensif, ce serait celle-là : Raymond Domenech a fait un effort particulier pour ne rien dire qui puisse alimenter un début de polémique. Et apparemment, tout pouvait faire polémique, puisque l'auditoire a appris que «l'idéal était de gagner» et de marquer des buts. Ces efforts sont allés jusqu'à rendre hilare un journaliste irlandais (Domenech : «comme en 2005, ce sera l'Irlande, la France, l'un jouera en vert, l'autre en bleu-blanc-rouge», «c'était pour la Coupe du monde 2006, là c'est pour 2010»).
« IL Y A LONGTEMPS QUE J'AI FINI D'ÉCOUTER CE QUI SE DIT SUR MOI. SINON JE NE SERAIS PAS LÀ, IL Y A LONGTEMPS QUE JE ME SERAIS SUICIDÉ. »
Le sélectionneur, forcément, a pris ses distances avec la sentence émise par Richard Dunne cette semaine sur ses limites en tant qu'entraîneur. « Tout cela ne me concerne pas. Je prépare l'équipe pour la qualification, chacun dit ce qu'il veut, a éludé Domenech. Il y a longtemps que j'ai fini d'écouter ce qui se dit sur moi. Sinon je ne serais pas là, il y a longtemps que je me serais suicidé.» Il n'avait manifestement pas envie, non plus, d'entendre Michel Platini dire que ce n'était « pas un drame » de rater une Coupe du monde. Domenech, quand sa réaction lui a été demandé, s'est levé et est parti : « C'était la dernière question, non ? » Oui, mais la première réponse ? - Cé. Ro. (à Dublin)
lequipe.fr
C'est tellement une caricature de lui-même qu'il en devient presque sympa