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Clichy : «Je n'ai jamais douté»
«Gaël Clichy, comment avez-vous vécu ce retour en Bleu, près d'un an après votre dernière convocation ?
Très bien. Même si j'ai été déçu toute la saison de ne pas être sélectionné, je me dis que sur la fin, ça peut payer. Si je fais partie de la liste des 23, ça sera super. Après, si je pars, ma saison aura malgré tout été géniale.
Avec seulement deux arrières gauche pré-convoqués, craignez-vous réellement de ne pas faire partie de l'aventure ?
Le foot, c'est tellement imprévisible. On n'est à l'abri de rien. Rien que par rapport au risque de blessure, il faut rester vigilant. Après, je me donne à fond. Même si aujourd'hui, il y a deux latéraux à gauche, la place n'est pas acquise.
Lorsque Jérémy Mathieu a été retenu pour les deux matches amicaux de novembre, avez-vous cogité ?
Non, je connais le foot. Quand il y a des personnes qui font de belles performances et qu'il y a des gens qui poussent ces joueurs-là pour être appelés... Peut-être qu'à ce moment-là, il faisait de bons matches, mais je n'ai jamais douté. Etre champion d'Angleterre, ça change tout. Mes performances ont été à l'image de celles du club. Je mérite ma place.
Sans le forfait d'Eric Abidal, la donne aurait pourtant pu être différente ?
J'en suis conscient. J'aurais préféré que ce soit lui qui soit là en face de vous et moi à Toulouse avec ma famille. Le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Non, non, je ne me dis surtout pas ça, et c'est sincère. Là, on ne parle pas d'une personne qui a été écartée par rapport à des performances. On parle de la santé d'un super mec. Après, même si son absence a facilité mon intégration, ça ne veut pas dire que je n'aurais pas été à l'Euro.
Dans la foulée de la Coupe du monde 2010, il y avait une place à prendre à gauche. Avez-vous raté le coche à ce moment-là ?
Il y avait une chance à saisir. Mais en regardant ce qui s'est passé, je me dis qu'en fait, la hiérarchie était toujours là. Dans la tête du sélectionneur, c'était assez clair que Eric et Pat (Evra) étaient toujours ses premiers choix. Je ne pense pas avoir démérité, je n'ai pas été mauvais mais je n'ai peut-être pas donné ce que le sélectionneur attendait d'un joueur à ce moment-là.
Laurent Blanc vous reprochait à l'époque de ne pas être assez défenseur.
C'est quelqu'un qui connaît le foot. Tu ne peux pas remettre en question ce qu'il dit. Après, peut-être que certaines performances sont mises plus en avant que d'autres. Ce que j'ai fait à City a été dans le prolongement de mes six derniers mois à Arsenal. A un moment, il faut juste savoir ce que l'on demande à un joueur.
Comment ça ?
Quand un joueur fait un très bon match défensivement, de belles interceptions, qu'il ne perd pas beaucoup de ballons, mais n'a pas apporté assez offensivement, vous allez dire qu'il n'a pas été très bon. Et à l'inverse, si un joueur apporte beaucoup devant, mais que défensivement, plusieurs centres viennent de son côté, vous allez aussi dire qu'il n'a pas été bon. Un latéral, on lui demande de faire les deux. Ce n'est pas cruel, mais...
Votre saison à City vous a-t-elle permis de franchir un palier dans ce domaine ?
Pour beaucoup de personnes, c'était risqué de partir, mais moi, je n'ai jamais douté. Je savais que c'est le club qui allait me faire passer une étape. A gauche, il y avait aussi Kolarov. C'est un joueur qui peut jouer dans pratiquement toutes les équipes en Europe. Avoir pu jouer un plus grand nombre de matches que lui, c'est une grosse fierté. J'ai montré à tout le monde que j'étais prêt à accepter la concurrence, prêt à être meilleur.»
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