Aide - Recherche - Membres - Calendrier
Version complète : Cinéma
Forum de Culture PSG > Les forums du Bas : Parce que la communauté ne parle pas que de foot > Forum Sports et Loisirs
Pages : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 144, 145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174, 175, 176, 177, 178, 179, 180, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 189, 190, 191, 192, 193, 194, 195, 196, 197, 198, 199, 200, 201, 202, 203, 204, 205, 206, 207, 208, 209, 210, 211, 212, 213, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 220, 221, 222, 223, 224, 225, 226, 227, 228, 229, 230, 231, 232, 233, 234, 235, 236, 237, 238, 239, 240, 241, 242, 243, 244, 245, 246, 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257, 258, 259, 260, 261, 262, 263, 264, 265, 266, 267, 268, 269, 270, 271, 272, 273, 274, 275, 276, 277, 278, 279, 280, 281, 282, 283, 284, 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292, 293, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 300, 301, 302, 303, 304, 305, 306, 307, 308, 309, 310, 311, 312, 313, 314, 315, 316, 317, 318, 319, 320, 321, 322, 323, 324, 325, 326, 327, 328, 329, 330, 331, 332, 333, 334, 335, 336, 337, 338, 339, 340, 341, 342, 343, 344, 345, 346, 347, 348, 349, 350, 351, 352, 353, 354, 355, 356, 357, 358, 359, 360, 361, 362, 363, 364, 365, 366, 367, 368, 369, 370, 371, 372, 373, 374, 375, 376, 377, 378, 379, 380, 381, 382, 383, 384, 385, 386, 387, 388, 389, 390, 391, 392, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 400, 401, 402, 403, 404, 405, 406, 407, 408, 409, 410, 411, 412, 413, 414, 415, 416, 417, 418, 419, 420, 421, 422, 423, 424, 425, 426, 427, 428, 429, 430, 431, 432, 433, 434, 435, 436, 437, 438, 439, 440, 441, 442, 443, 444, 445, 446, 447, 448, 449, 450, 451, 452, 453, 454, 455, 456, 457, 458, 459, 460, 461, 462, 463, 464, 465, 466, 467, 468, 469, 470, 471, 472, 473, 474, 475, 476, 477, 478, 479, 480, 481, 482, 483, 484, 485, 486, 487, 488, 489, 490, 491, 492, 493
Teichi
Lynch c'est crescendo, il faut mater Inland Empire pour comprendre l'escroquerie du personnage neokill@h.gif

Ah ce film putain, trois heures de fou rire à mater un truc pompeux, sans queue ni tête, avec des effets et des répliques plus ridicules les uns que les autres neokill@h.gif
Canvex
C'est fou, comment ça se fait que les avis divergent autant ? Pourtant j'ai pas l'impression d'en avoir rajouter des tonnes dans ce que je dis.

Pour jorgevaldano
Spoiler :
Comment t'interprètes le coup du cowboy et l'histoire sans fin du réalisateur ? C'est juste parce que "c'est un rêve" ?
jorgevaldano56
Non mais ce qui compte avec Lynch c'est le voyage et la destination pas le moyen de transport, on parle d'oeuvre et d'art là . ibr.gif

Si vous voulez un film qui vous emmène d'un point A à un point B bien confortablement installé où on va vous tenir la main et utiliser les grosses ficelles scénaristiques appris ,il y a l'embarras du choix, mais perso je conseille Inception,oubliez Lynch vous ne le méritez pas . fenston (1).gif

C'est dingue ce conformisme qui veut que le cinéma doit être narratif.Il faut une histoire qui se comprenne et qui se suive,le cinéma n'étant que le reflet par l'image de l'écrit.On parle d'un homme qui via notamment la déstructuration chronologique du schéma narratif de sa trilogie a révolutionné le cinéma en nous désarmant de nos repères cognitifs rationalisés(temps,identité,arc narratif) nous obligeant à être notre propre acteur et réalisateur du film pour qu'il y ait un sens ou plutôt son sens ou ses sens.
Chez lynch,l'ordre c'est le désordre,il n'y a pas un début et une fin, il n'y a pas une temporalité mais des temporalités.clooney3.gif

Chez lynch, l'histoire ou l'intrigue c'est l' esthétique et et le ressenti,c'est une ode à l'art contemplatif et à l'image ,bref on est en plein dans une approche expressionniste du cinéma ou l'auteur cherche à se dépêtre des limites imposés par le script pour dépeindre l'humain et ses complexités.On peut dire que l'incohérence des histoires et la cohérence de son oeuvre,Lynch ne nous raconte pas une histoire mais des histoires,chacun s’appropriant la sienne ou devrait je dire les siennes.

Inland empire c'est le . jusqu'au-boutisme de son approche où Lynch nous expose via les démons intérieurs d'une femme ses propre démons intérieurs obsessionnels face aux carcans cinématographiques Hollywoodien et nous renvoie aux nôtres et à notre inconscient.Ses films,et en particulier la trilogie Lost higway Mulholland et Inland Empire et la série Twin peaks qui pour moi forme un tout , sont obnubilés par la question du rapport entre le cinéma et le spectateur, c'est bourré de référence aux cinémas(Wilder,Htchcock scorcese,Bergman,Godard,Resnais ...)
On est vraiment dans les marottes de Lynch qui sont les réflexions des liens de réciprocité entre l'individu et le cinéma,la dichotomie permanente entre voir être vu, le cinéma objet de réalité ou d'illusion .Inland Empire c'est un testament,le purgatoire lynchiens,cf la référence finale aux personnages de Arquette dans lost higway et Laura Harring pour Mulholland drive .

Lui est allé au bout de sa réflexion via le cinéma et donc sur lui et par la même occasion a permis au spectateur en parallèle de faire de même.
Lynch c'est le cinéma de la pensée,pour revenir à un de mes posts sur Stiegler c'est le cinéma des abeilles noétique face aux cinémas formalisés des fourmis numériques. smoke2.gif

Lynch c'est un voyage dans la recherche de son identité.C'est une oeuvre sur le questionnement empirique:
Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ?

Au final,le Savoir c’est savoir qu’on ne sait rien ou encore que chacun à sa façon cherche à résoudre l'énigme insoluble du soi et les paradoxes qui nous constituent .

On utilise souvent les mots génie et chef d'oeuvre à tort et à travers,dans le domaine cinématographique ces mots ont été inventé pour lui comme ils l'ont été pour Bielsa au niveau du foot. 41148013dff4d0.gif



Ps: Canvex j'essaierai de répondre demain. wink.gif
sukercop
Lynch est un grand adepte de méditation transcendantale. Pour aller dans le sens de ta démonstration sur le refus de tout conformisme, c'est à rapprocher de la démarche de Robert Wilson et de son opéra Einstein on the Beach, auteur lui aussi adepte de méditation.

"Il n'y a pas de récit. Or les gens ont l'habitude que sur scène, on leur raconte une histoire. Tout s'organise autour d'une construction impliquant le temps et l'espace, et le rapport entre le thème et ses variations".

Lynch, c'est moins du cinéma dans le sens conventionnel du terme que de l'art contemporain ce qu'il fait.
TouchéCoulé
Citation (Vita @ 22/04/2014 00:08) *
Need For Speed edhelas.gif

Terrible pour Aaron Paul.

Spoiler :
Le seul intérêt du film c'est Imogen Poots et son putain d'accent british wub.gif


J'ai tenu meme pas 1h tellement c'est vide
DelSpooner
Jorge on parle la même langue question ciné kratos77.gif
walagain2
Non mais ok super, ça n'empêche pas que c'est mullohand drive c'est filmé comme un mauvais téléfilm de nt1.
Canvex
Merci pour la (les) réponses, très étoffées et presque lyriques, jorgevaldano mais ça confirme ce que je pensais. Si il faut tomber dans ce mysticisme béat pour comprendre et aimer le film, ça plaide pas franchement en sa faveur.

Tu dis que chez Lynch, faut avant tout regarder le voyage et la destination plutôt que l'histoire du film à proprement parler. Très bien. Dans Mulholland Drive le problème se situe justement là, j'ai pas l'impression que la destination soit clairement définie, qu'on arrive quelque part ou même qu'on débouche sur un questionnement profond à propos de telle ou telle chose. On pourra toujours essayer de se creuser la tête sur rêve/réalité mais pas tant que ça finalement, puisqu'il nous dit à la fin où tracer la limite (Inception est beaucoup mieux fait de ce point de vue là même si aussi extrêmement critiquable par ailleurs). Relation amour/haine entre les deux actrices ? Là aussi on est pris par la main et laissé simple spectateur de la relation compliquée entre elles et de celle entre la conscience de la blonde et ses actes. Je pense que Lynch nous abandonne totalement à la fin, sans rien résoudre et surtout sans proposer d'axe de réflexion intéressant, sous couvert de licence artistique.

Déjà je trouve ça profondément dérangeant et insultant de se retrouver dans le néant au bout de 2h30 de film mais passons, puisque tu dis que le voyage est aussi primordial.

Ce que t'appelle voyage, si j'ai bien compris, c'est ce montage très particulier du film et surtout des dernières 30 minutes et donc bien sûr toutes les lignes de narration qu'on peut y trouver.
Tu seras d'accord avec moi qu'au final, il s'agit d'une histoire simple et presque banale en ce qui concerne l'actrice principale. Donc partant de là, je trouve le procédé de Lynch particulièrement stérile et presque malhonnête. Il n'a pas grand chose à raconter et essaye de noyer ce vide créatif dans un montage astucieux et de l'enrober d'histoires annexes qui ne mènent nulle part et dont il ne se sert pas pour enrichir la narration principale.
On se retrouve donc à devoir cheminer dans le noir dans un univers extrêmement nébuleux et complexe pour se rendre compte au final, à la lumière de la fin du film, qu'on a traversé une décharge intellectuelle pleine d'idées abandonnées en vrac pour se retrouver dans un désert psychologique.

PS : T'as vu Inside Llewyn Davis ?
Oyé Sapapaya
Snyder qui va réalisé le film sur la Justice league sad.gif
Alain Miamdelin
Citation (Houdini @ 25/04/2014 19:20) *
Sur les 15 dernières années (au moins) rien n'a été fait de mieux que ce film.


Memento wub.gif

Et j'avais préféré Lost Highway également qui le précède de quelques années.
Mickey Willis
Lost Highway c'est le meilleur film des 119 dernières années
Osiris
putain vous êtes sérieux à critiquer Lynch evra.png

Citation
Non mais ok super, ça n'empêche pas que c'est mullohand drive c'est filmé comme un mauvais téléfilm de nt1.


C'est faux sad.gif
faites pas du trollage hardcore à ce point svp

Citation
Pour faire simple, la première partie du film est un rêve, la seconde la réalité.


Le thème du rêve est abordé, mais on peut pas dire qu'une partie du film en est un.

Citation
Si il faut tomber dans ce mysticisme béat pour comprendre et aimer le film, ça plaide pas franchement en sa faveur.


Ne pas comprendre, ça ne t'as pas plu ? Je sais pas si c'est ton cas, mais souvent ça arrive, des personnes qui se retrouvent face à de l'abstrait, du désordonné, et qui sont fatigués au bout de 5 minutes. Mysticisme, dans le sens union avec dieu, je vois pas ça comme étant central dans ses films.

Citation
Tu dis que chez Lynch, faut avant tout regarder le voyage et la destination plutôt que l'histoire du film à proprement parler. Très bien. Dans Mulholland Drive le problème se situe justement là, j'ai pas l'impression que la destination soit clairement définie, qu'on arrive quelque part ou même qu'on débouche sur un questionnement profond à propos de telle ou telle chose.


C'est sûr que le film n'est pas balisé. Si tu t'es senti perdu, baladé par un escroc, c'est parce que tu n'as pas été charmé. Ou que ta démarche de spectateur n'est pas bonne. S'interroger comme tu le fais c'est une chose, mais est-ce que tu t'es posé les bonnes questions ?

Citation
On pourra toujours essayer de se creuser la tête sur rêve/réalité mais pas tant que ça finalement, puisqu'il nous dit à la fin où tracer la limite


Non justement, ceux qui parlent de rêve/réalité se fourvoient de A à Z. Cette explication serait beaucoup trop simpliste, et insultante envers le film. C'est vulgaire comme démarche, Lynch ne s'est pas abaissé à ça. Donc oubliez ce schéma, histoire d'avoir des bases saines.

Citation
(Inception est beaucoup mieux fait de ce point de vue là même si aussi extrêmement critiquable par ailleurs)


Inception est basé sur le rêve, et sa structure présente clairement les choses, en ce sens tu peux dire que c'est plus formel, ou plus strict. Mais on ne peut pas comparer les deux films, même sur ce point. Ils n'appartiennent pas au même genre.

Citation
Relation amour/haine entre les deux actrices ? Là aussi on est pris par la main et laissé simple spectateur de la relation compliquée entre elles et de celle entre la conscience de la blonde et ses actes. Je pense que Lynch nous abandonne totalement à la fin, sans rien résoudre et surtout sans proposer d'axe de réflexion intéressant, sous couvert de licence artistique.


C'est des relations et des situations dupliquées, vouloir lier ces différentes phases plus qu'il n'est nécessaire, c'est déjà une faute. En terme de structure, tu auras remarqué des paradoxes. En terme de temps, de rôles, bref des paradoxes partout, et c'est un choix. Ce type de structure est assez rare, mais est-ce une raison pour la rejeter ?

Citation
Tu seras d'accord avec moi qu'au final, il s'agit d'une histoire simple et presque banale en ce qui concerne l'actrice principale.


Tellement simple et banale qu'on peut supposer qu'il lui arrive 3 destinées différentes wink.gif

Citation
Il n'a pas grand chose à raconter et essaye de noyer ce vide créatif dans un montage astucieux


Il raconte des choses importantes, et d'une manière honnête. Tu peux difficilement dire qu'il se cache parce qu'il emploie une méthode surréaliste ou appartenant à un genre abstrait. Chaque genre est formé de différentes formules. Et je crois pas que ton objectif soit de faire une hiérarchie entre les genres.
Ozzy Ryss
Mulholland Drive, c'est de la branlette pseudo-intello, qui veut qu'on explique rien pour "laisser libre court aux interprétations". Tu as des sites web entiers avec des mecs qui décortiquent chaque scène du film. Artifice facile pour planquer un vide scénaristique, plaire aux critiques et exciter les nerds.

En général, ceux qui adorent ce film vénèrent aussi 2001 L'Odyssée de l'Espace, qui cache aussi son vide narratif derrière une fin sans queue ni tête.

Après, on ne peut nier que Lynch a du savoir-faire, et que l'ambiance est relativement envoûtante... mais il ne faut pas avoir sommeil avant de le visionner, c'est sûr.

Osiris
Ouais, branlette pseudo intello. Ce terme je pense qu'on pourrait le revendiquer de plus en plus, tant il s'avère qu'il est positif, et qu'on le retrouve à chaque fois employé contre des œuvres respectables, par des gens qui disent implicitement quelle est la bonne façon de réfléchir. Branlette pseudo intello, qui a produit plusieurs heures de réflexion, par des dizaines de pseudo écrivains pseudo intello, qui ont publié des milliers de pages pseudo intello sur ce film (pseudo intello) nommé Mulholland Drive. Donc en gros on en fait des livres. Maintenant il faudrait savoir qui dans l'assistance les a lu. Pas tous, au moins un, pour nous dire en effet que, Mulholland Drive ne raconte rien, et que ces branlettes cérébrales ne produisent rien.
Ozzy Ryss
Si des écrivains (dont je doute qu'ils soient des écrivains sérieux si ils n'ont que ça à faire) ont pondu des centaines de pages d'exégèse sur Mulholland Drive (il y a sans doute de quoi... c'est fait pour d'ailleurs), Lynch doit bien rire sous cape et se dire qu'il a réussi son coup.

Tout cela tient de la posture narcissique.
Osiris
Tu peux dire des choses intéressantes sur un film même si l'auteur pense différemment. Il n'a pas la vérité du fait de son statut.
Canvex
Ca ne me dérange pas de ne pas comprendre toutes les facettes d'un film et je me souviens avoir particulièrement aimé la scène du cowboy ou celle où on impose l'actrice au réalisateur, ou celle où le réceptionniste de l'hôtel vient le voir pour le prévenir. J'aime beaucoup ces scènes qui n'ont pas de sens à l'instant où tu les vois mais qui sont faites de telle manière que tu les regardes avec attention. Le film en est truffé d'ailleurs.

Ce qui ne m'a pas plu, c'est qu'à aucun moment du film on te propose un début d'éclairage sur le pourquoi de ces scènes (c'est particulièrement vrai pour toute l'histoire du réalisateur et c'est dommage parce que c'est ce qui m'avait le plus plu dans le film), on ne te montre même pas si c'est possible de les relier entre elles. Alors c'est peut-être très bien parce que ça laisse au spectateur un champ de réflexion très large où il doit lui-même tirer un sens du film, mais là où je critique, c'est que je suis convaincu que cette réflexion amenée donc par le côté "mystérieux" du montage, la relative lenteur du film, la complexité des personnages et la réputation de Lynch ne mène nulle part, stérilement.

Je suis tout à fait d'accord sur ton interprétation de la "branlette intellectuelle", à la différence près qu'il lui faut un cadre défini. Tu peux pas commencer à réfléchir dans tous les sens sur rien en espérant en retirer une utilité quelconque. Il faut un objet à la base. Là Lynch nous laisse sans objet et condamne donc toute réflexion productive.

Ca se trouve je suis passé à côté de quelque chose d'essentiel, c'est quoi les bonnes questions qu'il faut se poser ? Et c'est quoi les 3 destinées différentes de la meuf ?

Enfin ce que je veux dire, c'est que Lynch ne me semble pas aborder des thèmes révolutionnaires passés jusqu'ici sous silence. Au contraire, et c'est pour ça que j'ai utilisé "banal", il me semble que j'ai déjà vu pas mal de films avec des histoires similaires. Et c'est ça qui me dérange, je vois pas du tout pourquoi en faire un truc si compliqué, presque psychédélique, si ce n'est pour masquer un certain manque d'innovation scénaristique. Après ce film est sûrement très bien fait dans plein de domaines artistiques mais moi je cherche avant tout une histoire bien écrite au cinéma, complexe ou pas, et c'est peut-être pour ça que je comprends pas Mulholland Drive.
Houdini
"Branlette pseudo-intello" point godwin de toutes les discussions sur l'art.
C'est quoi "pseudo-intello"? C'est quoi "intello"? Qui classe les films dans l'une ou l'autre?
Si tu ne comprends pas c'est "pseudo-intello"?
Boulick
"Branlette" tout court alors. Ou "grosse merde".
romano
Citation (Ozzy Ryss @ 28/04/2014 14:13) *
Mulholland Drive, c'est de la branlette pseudo-intello, qui veut qu'on explique rien pour "laisser libre court aux interprétations". Tu as des sites web entiers avec des mecs qui décortiquent chaque scène du film. Artifice facile pour planquer un vide scénaristique, plaire aux critiques et exciter les nerds.

En général, ceux qui adorent ce film vénèrent aussi 2001 L'Odyssée de l'Espace, qui cache aussi son vide narratif derrière une fin sans queue ni tête.

Après, on ne peut nier que Lynch a du savoir-faire, et que l'ambiance est relativement envoûtante... mais il ne faut pas avoir sommeil avant de le visionner, c'est sûr.

Vide narratif? Développe...
Ozzy Ryss
Citation (Houdini @ 28/04/2014 17:54) *
"Branlette pseudo-intello" point godwin de toutes les discussions sur l'art.
C'est quoi "pseudo-intello"? C'est quoi "intello"? Qui classe les films dans l'une ou l'autre?
Si tu ne comprends pas c'est "pseudo-intello"?



Quand il n'y a pas de fond mais qu'on veut faire croire le contraire, c'est "pseudo-intello". Dans ce cas précis, Lynch balance une jolie bouteille à la mer, et c'est à toi de la remplir pour flatter son ego. On peut aimer le concept, mais aussi ne pas être dupe et considérer que le procédé est un peu facile et artificiel.

D'ailleurs si tu as compris quelque-chose, je t'invite à nous éclairer mais le film est volontairement abscons histoire de susciter les débats/exégèses sans fin. De ce point de vue, c'est effectivement un chef d’œuvre, d'ailleurs, Lynch réussissant à trouver l'équilibre parfait entre les quelques éléments logiques qui permettent de se raccrocher à une intrigue et la complication inutile.

Quant à 2001, c'est probablement l'un des films de Kubrick où le fond me passionne le moins. Là aussi, une belle branlette sur l'humanité, le destin de l'Homme à travers les âges. Le passage le plus intéressant est très nettement celui de HAL. Le reste est d'un vide terrible mais plastiquement impressionnant. Cela dit, on se fait bien chier quand même.
sukercop
Tu peux aussi regarder une oeuvre d'art et donc par extension un film sans chercher à analyser tout, tout le temps. L'art, c'est pas que scolastique, des émotions, des sentiments peuvent surgir quand tu regardes un tableau, écoute une musique ou regarde une scène de film.

Chercher à tout décrypter, c'est intéressant mais il n'y a pas que ça.
Teichi
Citation (sukercop @ 28/04/2014 18:32) *
Tu peux aussi regarder une oeuvre d'art et donc par extension un film sans chercher à analyser tout, tout le temps. L'art, c'est pas que scolastique, des émotions, des sentiments peuvent surgir quand tu regardes un tableau, écoute une musique ou regarde une scène de film.

Chercher à tout décrypter, c'est intéressant mais il n'y a pas que ça.

Nan mais quand tu écris un semblant d'histoire et que tu l'entrecoupes systématiquement de situation sans queue ni tête avec des personnages les plus bizarres les uns que les autres à un moment il faut le justifier. D'autant qu'il en abuse dans tout ce qu'il fait. Si rien ne te parait avoir du sens et être cohérent, il te reste quoi ? Alors certes tu peux débrancher ton cerveau et profiter des sensations que peuvent te procurer telle ou telle scène mais à partir de là perso je le range pas dans la catégorie film mais art contemporain.
extrawelt
Citation (Teichi @ 28/04/2014 19:20) *
Nan mais quand tu écris un semblant d'histoire et que tu l'entrecoupes systématiquement de situation sans queue ni tête avec des personnages les plus bizarres les uns que les autres à un moment il faut le justifier. D'autant qu'il en abuse dans tout ce qu'il fait. Si rien ne te parait avoir du sens et être cohérent, il te reste quoi ? Alors certes tu peux débrancher ton cerveau et profiter des sensations que peuvent te procurer telle ou telle scène mais à partir de là perso je le range pas dans la catégorie film mais art contemporain.

Se justifier... Putains d'esprits étriqués qui pensent que dès qu'un plan dure plus de 6 secondes c'est de l'art contemporain, que dès qu'on a pas tout clé en main ça doit pas entrer dans une salle. Tout pour le formatage, hein, ça rassure. Capables de décréter que les films de Stan Brakhage n'ont rien à faire dans un cinéma.

Dangereux.
Mickey Willis
Tous ceux qui se réfugient derrière des accusations de "pseudo branlette intellectuelle" (déjà: à quel moment ces films ont la prétention d'être intellectuels ? C'est tout le contraire !) pour justifier leur incompréhension devant certains films de Lynch (allez, on va citer Eraserhead, Twin Peaks, Lost Highway, Mulholland Drive et Inland Empire), vous refusez simplement de comprendre la forme cinématographique qui est entreprise ici.

On va s'accorder pour dire que pour les films que j'ai cités, il n'y a pas de trame narrative linéaire et précise que l'on puisse objectivement et sans ambiguitié déterminer. ça n'empeche pas pour autant un film de créer du sens et des émotions, via des raccords, le montage, la lumière, les prises de vue bref il y'a un millier de possibilités, ça fait 100 ans que Vertov et Eisenstien sont passés par là on va pas refaire le débat. Si on pousse le raisonnement jusqu'au bout, on peut même dire que s'obliger à donner du sens à son film par les développements de l'intrigue c'est finalement une contrainte: est-ce que notre compréhension instinctive des enjeux qui sont à l'écran se fait forcément par l'intrigue ? Pas forcément ! Dans ces cas précis, pour Lynch, l'intrigue de ses films n'est pas leur sujet, ce qui l'interesse ce sont les troubles de ses personnages, leurs obsessions, leurs fantasmes, leurs psychoses, leurs phobies, leurs cauchemards etc. C'est ensuite à lui de mettre en forme ses films pour traduire et faire ressentir ces affects irrationnels au spectateur. S'il faut sacrifier la compréhension linéaire et objective de ses intrigues, quel est le problème à partir du moment où il considère qu'en s'affranchissant de cette contrainte il est en mesure d'éxacerber ce qu'il cherche justement à faire émerger de ses films ?

On peut trouver la démarche vaine, considérer qu'il passe à coté de son ambition dans la mesure où l'on peut rester froid et extérieur à tout ce qu'il essaye de transmettre en terme d'émotion. C'est NORMAL, dans ces films là ce qu'il tente de décrire tient de l'intime, il y'a pas de psychologie, ni d'intellectualisme, à l'inverse le but est de signifier les états psychiques de ses personnages en mettant en scène leur confusion à l'écran. Evidemment qu'on peut passer à coté de tout ça, si Lynch cherche à atteindre un degré d'intimité aussi fort entre ses personnages et ses spectateurs, personne ne réagira de la même façon (ce qui est vrai pour TOUS les films de toutes façons).

On peut me dire que Lynch se plante dans son entreprise, que c'est juste de la confusion qui tourne à vide et qui n'évoque rien au spectateur. Perso je ne suis pas d'accord avec ça, Lynch est surement le cinéaste que j'aime le plus, celui qui arrive à provoquer chez moi le plus d'émotions (et je me fiche pas mal de chercher un quelconque sens rationnel à ses intrigues, encore une fois c'est pas le sujet), je trouve qu'il a un talent immense pour faire émérger toutes ces choses, devant Lost Highway j'ai jamais autant ressenti de façon aussi forte des basculements entre peur, rire, fascination, larmes, tout ça en un clin d'oeil. Donc encore une fois je suis pas d'accord, mais enfin c'est une position qui peut se justifier, j'oblige personne à aimer ses films, et je vois totalement ce qui peut carrément les rendre hérmetiques aux yeux de certains, je suis pas aveugle.

Seulement, en balançant que c'est de la "pseudo branlette intellectuelle", en considérant bêtement que c'est simplement des petits tours de passe-passe pour impressioner la galerie, ou encore un quelconque délire narcissique (sans jamais essayer d'entrevoir ce qui a pu forcer l'admiration de toute une génération de critiques, théoriciens, cinéphiles ou cinéastes bien sûr) non seulement ça revient à insulter la sincérité des spectateurs qui aiment ses films, mais en plus c'est pour moi au mieux de la paresse et de l'incompréhension, au pire de la malhonnêteté et un procès d'intentions.
Teichi
Citation (extrawelt @ 28/04/2014 19:43) *
Se justifier... Putains d'esprits étriqués qui pensent que dès qu'un plan dure plus de 6 secondes c'est de l'art contemporain, que dès qu'on a pas tout clé en main ça doit pas entrer dans une salle. Tout pour le formatage, hein, ça rassure. Capables de décréter que les films de Stan Brakhage n'ont rien à faire dans un cinéma.

Dangereux.

J'ai pas dit que ça ne devait pas rentrer dans une salle, j'ai dit que je le considérai personnellement comme de l'art contemporain. Après sur les 6 secondes tu es drôle, Lynch passe son temps à mettre des situations et des personnages incompréhensibles. Alors ça a peut-être du sens pour Lynch (et encore même ca j'en doute après avoir vu Inland Empire), sauf que s'il n'y a que Lynch et ses trois potes qui comprennent ce qu'il a voulu dire alors ca sert à rien. Maintenant si ca trouve son public d'une certaine façon c'est que réussi, mais pour moi ca reste une belle escroquerie.
Canvex
Citation (Mickey Willis @ 28/04/2014 20:16) *
Seulement, en balançant que c'est une "oeuvre d'art", en considérant bêtement que c'est du génie créatif sensé toucher le moi profond du spectateur, ou encore une quelconque vision anti-conformiste du cinéma (sans jamais essayer d'entrevoir ce qui a pu provoquer l'aversion de toute une génération de critiques, théoriciens, cinéphiles ou cinéastes bien sûr) non seulement ça revient à insulter la sincérité des spectateurs qui n'aiment pas ses films, mais en plus c'est pour moi au mieux de la paresse et de l'incompréhension, au pire de la malhonnêteté et un procès d'intentions.


FYP

A part la position hypocrite du "j'aime mais je vois pourquoi on peut ne pas aimer" et celle du "j'aime pas mais je vois pourquoi on peut aimer", j'ai quand même l'impression que ça confine au dialogue de sourd. Je pense qu'il faut avoir une certaine fibre artistique pour ne pas passer à côté de ce film, comme il en faut une pour voir autre chose que des cubes coloriés dans un Picasso.
DelSpooner
Bon j'évite d'entrer le débat sinon ça va encore durer 30 plombes. Juste que Mickey Willis résume assez bien ce que je pense. ph34r.gif



Un mix entre le 1er Détective Dee pour l'intrigue peu intéressante et Dragon Gate pour les combats de plus en plus exubérants, s'appuyant sur une 3D réussie mais très "gadget", puisqu'on passe tout le film à se prendre des débris ou des lames dans la tronche, envoyés par des mecs qui font 36 vrilles dans les airs à chaque mouvement. Les CGI sont quand même un peu mieux réussis que dans le précédent volet, c'est déjà ça. Autrement dit, si, comme moi, vous préférez le Tsui Hark d'avant, celui qui n'avait pas encore découvert les joies de la 3D et des effets numériques, passez votre chemin.

Sinon je fais du sale à la jeune actrice chinoise kratos77.gif Par contre elle s'appelle Angelababy edhelas2.gif
sukercop
Citation (extrawelt @ 28/04/2014 18:43) *
Se justifier... Putains d'esprits étriqués qui pensent que dès qu'un plan dure plus de 6 secondes c'est de l'art contemporain, que dès qu'on a pas tout clé en main ça doit pas entrer dans une salle. Tout pour le formatage, hein, ça rassure. Capables de décréter que les films de Stan Brakhage n'ont rien à faire dans un cinéma.

Dangereux.


Et toi t'as pas l'esprit braqué aussi non ? Déjà, je vois en quoi c'est une insulte ou une critique de dire que Lynch fait plus de l'art contemporain que du cinéma. Je suis parfaitement d'accord avec sa remarque, Lynch emploie le média cinéma mais n'en fait pas pour autant.

T'as pleins de trucs zarb dans les musées d'art contemporain employant la photo, la vidéo...Lynch le fait avec le cinéma.
Mickey Willis
Citation (Canvex @ 28/04/2014 21:17) *
FYP


Tout ça n'a aucun rapport avec mon message.

Citation
A part la position hypocrite du "j'aime mais je vois pourquoi on peut ne pas aimer" et celle du "j'aime pas mais je vois pourquoi on peut aimer"


Qu'est-ce qu'il y'a d'hypocrite là-dedans ? C'est la position critique la plus constructive qu'on puisse adopter. Je suis pas fou, je propose pas à tous mes potes de matter INLAND EMPIRE, et j'accepte totalement le rejet d'une partie des spectateurs même chez les plus initiés, mais il y'a certains arguments que je trouve non recevables.
extrawelt
Citation (sukercop @ 28/04/2014 21:23) *
Et toi t'as pas l'esprit braqué aussi non ? Déjà, je vois en quoi c'est une insulte ou une critique de dire que Lynch fait plus de l'art contemporain que du cinéma. Je suis parfaitement d'accord avec sa remarque, Lynch emploie le média cinéma mais n'en fait pas pour autant.

T'as pleins de trucs zarb dans les musées d'art contemporain employant la photo, la vidéo...Lynch le fait avec le cinéma.

Je crois pas être braqué au contraire : je tolère que des blockbusters américains ou un film de Dany Boon puissent être catalogué dans le champ du cinéma. Et pourtant, si Lynch doit passer ses films dans une galerie, que dire du cinéma de divertissement ? Qu'il a sa place à la foire du Trône ?

A partir du moment où un film a une structure narrative, même qui échappe à certains, et une durée telle qu'il n'est pas regardable dans un espace de circulation, je vois pas pourquoi on lui dirait d'aller voir ailleurs.

Et non je n'ai pas pris ça pour une insulte, le fait d'aller dans une galerie d'art contemporain (au contraire). Ce qui me gêne c'est de décider de ce qui a sa place ou non dans un cinéma en restreignant le champ de la création cinématographique.
DelSpooner
Citation (Mickey Willis @ 28/04/2014 21:52) *
Je suis pas fou, je propose pas à tous mes potes de matter INLAND EMPIRE


Au contraire, c'est assez drôle de voir leurs réactions. Bon tu risques d'en perdre un ou deux après le visionnage.
Mickey Willis
Le plus drole c'était ma séance de ciné, avec une meuf dans la fil d'attente au téléphone en train de raconter "ouais viens voir INLAND EMPIRE ça a l'air d'etre un film marrant !". Au bout d'une heure, la moitié de la salle était partie laugh.gif

Non moi le film que j'aimais bien montrer à mes potes sans les prévenir c'était From dusk till dawn.
Spoiler :
L'hallu qu'ils se tappaient en plein milieu du film... happy.gif
FuFax
Par un concours de circonstances je me suis retrouvé dans une salle à voir "qu'est ce qu'on a fait au bon dieu?".
Acteurs nuls, scénario indigent, humour digne d'un enfant de 10 ans, bref rien à sauver.
Un des plus mauvais films que j'ai vu de ma vie au cinéma.
Le pire c'est qu'il marche bien d'après ce que j'ai entendu. La France va mal.
DelSpooner
Va voter sur le sondage clooney3.gif
Osiris
Citation (Canvex @ 28/04/2014 15:21) *
Ce qui ne m'a pas plu, c'est qu'à aucun moment du film on te propose un début d'éclairage sur le pourquoi de ces scènes (c'est particulièrement vrai pour toute l'histoire du réalisateur et c'est dommage parce que c'est ce qui m'avait le plus plu dans le film), on ne te montre même pas si c'est possible de les relier entre elles.


Citation
Je suis tout à fait d'accord sur ton interprétation de la "branlette intellectuelle", à la différence près qu'il lui faut un cadre défini. Tu peux pas commencer à réfléchir dans tous les sens sur rien en espérant en retirer une utilité quelconque. Il faut un objet à la base. Là Lynch nous laisse sans objet et condamne donc toute réflexion productive.


Pour ce film précis, je vois pas une scène hors sujet. Tu peux dire que tu n'as pas compris l'ensemble, mais d'un autre côté, si tu parles d'incohérence à propos d'une scène, à mon avis tu te trompes. Elles ont toutes la fonction de nourrir ce qui pourrai être un essai sur Hollywood. Oui il y a un thème de fond principal, oui il y a des thèmes annexes qui s'enchevêtrent en lui tout au long du film. Tu peux pas dire que c'est stérile, car le film en soi illustre quelque chose de très important, sur la nature du cinéma, mais aussi sur d'autres points.

Citation
Ca se trouve je suis passé à côté de quelque chose d'essentiel, c'est quoi les bonnes questions qu'il faut se poser ? Et c'est quoi les 3 destinées différentes de la meuf ?


Juste pour te démontrer que ce n'est pas stérile, il y a plusieurs choses. Au début on a une fille qui veut venir à Hollywood pour devenir actrice. Elle trouve une brune paumée mais passons, car c'est annexe. Ce qui compte donc, en premier lieu c'est la blonde, et son rêve. La dernière image du film confirme cela. à partir de ce film tu peux te poser des questions productives, du genre: Que représente Hollywood ? Anthropologiquement, c'est pas si éloigné de ce qui se faisait sous l'antiquité: Adoration des morts, mystification, accès à l'immortalité. Lynch a compris ça, et a voulu en illustrer une partie. Illustrer cette réalité humaine par un film, c'est pas simple mais en l'occurrence c'est plutôt réussi. Hollywood est à juste titre dépeint comme morbide, c'est un lieu qui se nourrit des rêves, ceux qui échouent contribuent, comme offerts en sacrifice, à faire perdurer ce lieu spécial. Cette question me semble intéressante, mais après on va pas te forcer.

Autre thème: Qu'est-ce que le cinéma ? Là aussi Lynch apporte une petite réponse, avec la scène du Silencio, où il met le cinéma à nu. En démontrant la force des illusions avec le playback. Et quand le tout est révélé, une rupture apparaît dans le film, et une chute assez claire intervient, c'est à partir de ce moment là que les deux femmes sont présentées comme étant en souffrance. Ce désenchantement est un moyen de compléter le tableau, car si on parle du succès rencontré par les acteurs et autres stars, on doit aussi parler de ceux qui ont échoué, ou qui se sont faits absorbés et désintégré par ce lieu.
Ozzy Ryss
Citation (Mickey Willis @ 28/04/2014 20:16) *
Seulement, en balançant que c'est de la "pseudo branlette intellectuelle", en considérant bêtement que c'est simplement des petits tours de passe-passe pour impressioner la galerie, ou encore un quelconque délire narcissique (sans jamais essayer d'entrevoir ce qui a pu forcer l'admiration de toute une génération de critiques, théoriciens, cinéphiles ou cinéastes bien sûr) non seulement ça revient à insulter la sincérité des spectateurs qui aiment ses films, mais en plus c'est pour moi au mieux de la paresse et de l'incompréhension, au pire de la malhonnêteté et un procès d'intentions.


Sympa, la petite saillie finale, il y a de l'élan.

Si je voulais utiliser un artifice rhétorique facile, je dirais que ta démonstration m'a convaincu de la validité de ma position.

Lynch ne fait d'ailleurs pas que flatter son propre ego dans l'affaire, il flatte aussi celui de ses aficionados qui se sentent valorisés à chercher à tout prix ce qu'il a bien voulu dire avec tel plan. On comprend donc bien ce qui a forcé l'admiration de ceux que tu cites : ils sont considérés comme "acteurs" du film et non plus comme spectateurs. Mais c'est un procédé facile et artificiel.

Ta vision de choses sur l'aspect "sensitif" de Mulholland Drive est intéressante, même si je ne comprends pas vraiment en quoi se détacher d'une quelconque trame narrative permet d'exacerber ce type de cinéma. Honnêtement, la première fois que j'ai vu le film j'y suis allé sans a priori, et je ne peux pas dire que ce soit cet aspect qui m'ait frappé.

Après, chacun sa façon d'aimer le cinéma, évidemment, et je n'aurai pas la désobligeance de te dire que la mienne est meilleure (surtout que tu as l'air d'appartenir à la caste souvent susceptible des "cinéphiles"). Avec les années, je pense que l'épure et la simplicité est la marque des grands artistes. Lynch a tenté de faire de la musique, c'était nul et prétentieux. Le Silencio à Paris est un club élitiste (même si les cocktails y sont délicieux) et pas aussi incroyable, esthétiquement parlant, qu'on nous l'a vendu. Mais l'aspect "mystérieux" et le nom de Lynch font toujours chic pour les gens impressionnables.
Falcacao
je viens de me regarder JOE de David Gordon Green avec Nicolas Cage.

Excellent !

LE cinéma que j'aime, on retrouve le Nicolas Cage charismatique que l'on a pu connaitre dans Lord of War par exemple.

Film de genre noir, le roman de Larry Brown est parfaitement respecté et pas dénaturé, de ce fait on plonge vraiment dans l'histoire.

A voir !
Mickey Willis
Eastern Boys (Robin Campillo)

J'ai beaucoup aimé le début du film, avec cette longue séquence d'introduction quasi muette, où en quelques scènes très brèves on est rapidement au coeur du groupe, on identifie les quelques personnages les plus importants (Marek, le Boss, ses 2/3 acolytes principaux, le plus petit). J'ai trouvé ça super efficace. Ensuite on suit le groupe dans la séquence de "la prise d'otage" qui est le moment que j'ai préféré dans le film je pense, l'acteur qui joue le boss est super bien casté (avec un petit air de Duvauchelle).

Après je trouve que lorsque l'on se retrouve avec seulement Marek et Daniel ça retombe dans quelque chose d'un peu plus convenu, avec une rupture un peu trop brutale dans la relation des deux hommes. Je suis un peu mitigé sur la fin, même si j'aime bien la tension du dernier acte, dès qu'on se retrouve avec le groupe le film marche à 100% chez moi (comme au début du film, le passage où le Boss se reveille jusqu'au moment où Marek donne le biberon à son enfant, c'est bourré de pleins de petites choses toutes simples qui fonctionnent à fond).

Au final c'est un peu inégal pour moi, pas forcément long mais il y'a pas mal de creux, surtout au milieu du film.

Sinon je viens de m'apercevoir que c'est lui qui a réalisé Les revenants, son premier film, un film de zombie tourné à Tours au moment où j'y étais, j'avais complétement zappé ce truc !! Quelqu'un l'a vu ?
Mickey Willis
Citation (Ozzy Ryss @ 29/04/2014 14:16) *
Sympa, la petite saillie finale, il y a de l'élan.


me dis pas que tu cherches pas autre chose quand tu lances des choses du style:

Citation
Mais l'aspect "mystérieux" et le nom de Lynch font toujours chic pour les gens impressionnables.


Il y'a pas particulièrement de susceptibilité, j'ai répondu de cette façon parce que toi, justement, tu as décidé d'attaquer la posture du cinéaste et de ses spectateurs de façon malhonnete. Sinon je me serais abstenu.

Citation
Lynch ne fait d'ailleurs pas que flatter son propre ego dans l'affaire, il flatte aussi celui de ses aficionados qui se sentent valorisés à chercher à tout prix ce qu'il a bien voulu dire avec tel plan. On comprend donc bien ce qui a forcé l'admiration de ceux que tu cites : ils sont considérés comme "acteurs" du film et non plus comme spectateurs. Mais c'est un procédé facile et artificiel.


C'est absolument pas la façon dont j'envisage son cinéma, au contraire toutes ces parts d'ombre et de confusion participent au plaisir que j'éprouve devant ses films, donc je suis pas tout dans l'optique de décortiquer chaque plan pour trouver du sens à tout moment. Raté.

Citation
Avec les années, je pense que l'épure et la simplicité est la marque des grands artistes.


D'une je vois pas comment on peut affirmer ça de façon absolue (c'est qui dans ce cas là les plus grands cinéastes selon cette approche ?), de deux Lynch est aussi le réalisateur d'Elephant Man et Une Histoire Vraie, des films dans une veine plus classiques il a déjà montré qu'il était déjà capable d'en réaliser.

Citation
Lynch a tenté de faire de la musique, c'était nul et prétentieux.


Prétentieux j'en sais rien, mais je trouve ça nul aussi, c'est déjà ça.

Citation
Le Silencio à Paris est un club élitiste (même si les cocktails y sont délicieux) et pas aussi incroyable, esthétiquement parlant, qu'on nous l'a vendu.


Alors ça très honnêtement je m'en fous...
Canvex
Citation (Osiris @ 29/04/2014 02:12) *
Pour ce film précis, je vois pas une scène hors sujet. Tu peux dire que tu n'as pas compris l'ensemble, mais d'un autre côté, si tu parles d'incohérence à propos d'une scène, à mon avis tu te trompes. Elles ont toutes la fonction de nourrir ce qui pourrai être un essai sur Hollywood. Oui il y a un thème de fond principal, oui il y a des thèmes annexes qui s'enchevêtrent en lui tout au long du film. Tu peux pas dire que c'est stérile, car le film en soi illustre quelque chose de très important, sur la nature du cinéma, mais aussi sur d'autres points.


J'ai pas envie d'y passer encore beaucoup de temps mais ça m'intéresserait de savoir comment t'interprètes : la scène avec Robert Forster détective ? La scène avec Patrick Fischler qui raconte son rêve dans le café ? Toutes les scènes avec le réalisateur ? La scène avec la vieille qui sonne à la porte ? Le rôle de la concierge de cour ? La scène du casting où les actrices chantent ? Les regards douteux de la tante qui laisse la maison ?

A quel moment elles "nourrissent" quoi que ce soit ? Quel ensemble servent-elles à construire ? A quoi elles servent sinon à entretenir un flou artistique pour faire oublier l'abyssal vacuité du film ?

Je précise que c'est pas du tout rhétorique comme question, je cherche à comprendre comment on peut comprendre.
Ozzy Ryss
Citation (Mickey Willis @ 29/04/2014 14:53) *
C'est absolument pas la façon dont j'envisage son cinéma, au contraire toutes ces parts d'ombre et de confusion participent au plaisir que j'éprouve devant ses films, donc je suis pas tout dans l'optique de décortiquer chaque plan pour trouver du sens à tout moment. Raté.


Oui, je l'avais bien compris, mais je ne suis pas sûr que les fanatiques de Lynch soient tous dans cette optique. D'ailleurs je trouve cette approche intéressante (comme je l'ai dit) : on peut effectivement envisager le film comme une sorte de labyrinthe où telle émotion surgit au détour de telle scène. Pourquoi pas.


Citation (Mickey Willis @ 29/04/2014 14:53) *
D'une je vois pas comment on peut affirmer ça de façon absolue (c'est qui dans ce cas là les plus grands cinéastes selon cette approche ?), de deux Lynch est aussi le réalisateur d'Elephant Man et Une Histoire Vraie, des films dans une veine plus classiques il a déjà montré qu'il était déjà capable d'en réaliser.


C'est purement subjectif, c'est pour ça que j'ai écrit "je pense". Si tu fais référence aux autres arts en parlant d'"absolu", c'est juste : en musique, il est facile de faire de l'esbroufe mais beaucoup plus compliqué de composer une vraie bonne mélodie. Mais je ne développe pas plus, ça va être HS. Pas vu Une Histoire Vraie, mais Elephant Man m'a beaucoup plus enthousiasmé que Mulholland Drive. Dommage qu'il ne revienne pas à cette veine plus classique, juste pour voir ce qu'il ferait à présent.


Citation (Mickey Willis @ 29/04/2014 14:53) *
Alors ça très honnêtement je m'en fous...


Peut-être que tu t'en fous, mais ça fait partie du personnage. Quand j'évoque sa musique ou le Silencio, c'est pour prendre Lynch dans sa globalité. On ne peut nier qu'il y a une forme d'élitisme volontaire (et "fabriqué") dans tout ce qu'il fait, et c'est une démarche qui ne me plait pas.
Mickey Willis
Citation (Ozzy Ryss @ 29/04/2014 16:19) *
Dommage qu'il ne revienne pas à cette veine plus classique, juste pour voir ce qu'il ferait à présent.


Déjà si il pouvait se remettre à faire des films ce serait cool... sad.gif Ok pour le reste
Hiso
Le casting de Star Wars 7 dévoilé : John Boyega (Attack the Block), Daisy Ridley, Adam Driver (wub.gif), Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis des frères Cohen), Andy Serkis, Domhnall Gleeson et Max von Sydow + Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford
Next
Citation (Hiso @ 29/04/2014 20:16) *
Le casting de Star Wars 7 dévoilé : John Boyega (Attack the Block), Daisy Ridley, Adam Driver (wub.gif), Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis des frères Cohen), Andy Serkis, Domhnall Gleeson et Max von Sydow + Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford


Andy Serkis c'est une surprise non ? Me souviens pas avoir lu de rumeurs à son sujet.
En tout cas pour les performance capture il taffe toujours avec Weta et je doute qu'ils soient rattachés au projet du coup j'imagine plutôt un perso live.

Oscar Isaac c'est plutôt cool. Et le fait de ne pas avoir pris de visages trop connus du grand public en général aussi je pense.
Hiso
Citation (NextTrunk @ 29/04/2014 20:26) *
Andy Serkis c'est une surprise non ? Me souviens pas avoir lu de rumeurs à son sujet.
En tout cas pour les performance capture il taffe toujours avec Weta et je doute qu'ils soient rattachés au projet du coup j'imagine plutôt un perso live.

Oscar Isaac c'est plutôt cool. Et le fait de ne pas avoir pris de visages trop connus du grand public en général aussi je pense.


C'était le souhait de J.J Abrams et c'est plutôt bien oui. Pour Andy Serkis énorme surprise oui !
Mickey Willis
La photo classe:

DelSpooner
Je m'étais pas connecté de la journée, j'ouvre mon Facebook, au moins 50 statuts à la suite sur cette news neokill@h.gif neokill@h.gif
Mamadieu
John Boyega wub.gif c'est bien pour le rôle principal non ?
Amo
La meuf inconnue pour star wars :

http://www.imdb.com/name/nm5397459/

Y'a des vieux dans le lot, faudrait pas qu'un des acteurs clamse d'ici là. popcorn.gif
Ceci est une version "bas débit" de notre forum. Pour voir la version complète avec plus d'informations, la mise en page et les images, veuillez cliquer ici.
Invision Power Board © 2001-2025 Invision Power Services, Inc.