Citation (Varino @ 30/01/2012 22:33)

Ca a quand même le droit de me déranger. Et j'y ai pensé en plein film, pas après pour lui trouver des défauts. Ca me faisait chier de ne pas comprendre pourquoi le mec était un psychopate ou le voir évoluer vers cet état, pourquoi il décide de se vouer à cette cause, et pourquoi la voisine est attirée par un mec aux apparences sinistres et qui ne parle pas (bon ca à la limite...). Je veux pas non plus qu'on me serve tout sur un plateau, mais là le personnage principal est vachement plat quand même.
En fait à la moitié du film j'ai pensé à Travis Bickle et je crois que cette comparaison fait mal.
Ce sont pas des défauts suffisamment importants pour me pourrir le film, encore une fois j'ai bien aimé, mais du coup je comprenais pas la quasi unanimité.
C'est un parti pris, l'absence d'épaisseur du personnage. Le héros n'a aucune consistance, c'est une abstraction. Il fait corps avec sa voiture, il est sa voiture, c'est à dire, un moyen pour d'autres d'aller d'un point à un autre, un vecteur, en somme. EN fait, il n'existe pas vraiment.
Au début, on ne sait pas s'il est un truand, un flic quand il en porte la tenue, mais non, en fait, c'est une doublure dans un film. C'est aussi un cascadeur, un coureur automobile. (le circuit, métaphore du mec qui tourne en rond)
Il est tout et rien à la fois. Il permet aux autres de se déplacer. Lui ne va nulle part. Il n'a absolument aucun but. Il a juste un comportement utilitaire qui profite à d'autres. Aussi, quand il tombe sur la femme et le gosse, il y a une réaction totalement disproportionnée car cela le ramène violemment à la vie, d'où cette explosion de violence. C'est un type qui ne ressent rien et qui tout à coup est submergé par ses émotions. En ce sens, je trouve ce côté désincarné extrêmement réussi et cela justifie la violence de la dernière partie. On a sorti le personnage du contexte ouaté de sa bagnole, il a quelque chose à perdre tout à coup, et il pète les plombs.