RECAPITULATIF FINAL FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE DE DEAUVILLE 2012COMPETITION
THE SUN‐BEATEN PATH - Sonthar Gyal (Chine)
Road Movie sur le deuil à travers le désert tibétain, mis en valeur par une image et des plans magnifiques. La chronologie est complètement déconstruite, nous permettant de comprendre au fur et à mesure pourquoi le héros fait ce pèlerinage. On accompagne silencieusement ce jeune homme ainsi que le grand père loufoque qui veut l’aider. Le film est un brin trop contemplatif par moment donc on s’ennuie un peu, même si on se laisse porter par cette histoire.
DEATH IS MY PROFESSION - Amir Hossein Saghafi (Iran)
J'ai trouvé ça chiant et nul, la photo est moche, les personnages inintéressants, et le sujet n'est jamais rendu passionnant. On devrait être pris aux tripes, mais ça ne marche jamais. Je préfère me revoir Essential Killing tiens.
BABY FACTORY - Eduardo Roy jr. (Philippines)
Le parti prix de mise en scène est bien choisi, on est toujours à la frontière entre le documentaire et la fiction. On s’attache à ces infirmières et ces mamans avec leurs bébés, leurs problèmes, dans cette maternité qui est la plus fréquentée du monde (100 accouchements par jour en moyenne), en ce 24 décembre. Un bon petit film, peut-être un peu long, qui, en restant à l’intérieur de cette maternité, arrive à nous parler de l’état du pays et de ses habitants.
SAYA ZAMURAI - Hitoshi Matsumoto (Japon)
Le film commence très fort, déjà le pitch est sympathique, et les personnages présentés sont tout à fait atypiques. On se dirige alors vers une comédie à mi-chemin entre le manga et le cirque. La mise en scène est un délice, complètement au service du ton du film, et les premiers gags sont assez drôles. Mais tout ça devient plutôt inégal et répétitif à la moitié du film, on oscille entre l’hilarant et l’humour jap bien naze. Dommage donc que le rythme soit en dent de scie. Malgré tout, les personnages sont véritablement attachants, et si parfois on tombe dans des choses un peu niaises, le dernier virage du film nous laisse sur un sentiment positif et l’envie de découvrir la filmographie de ce réalisateur plutôt barré.
BEAUTIFUL MISS JIN - Jang Hee-chul (Corée du Sud)
Un joli petit film où un gardien, une sdf avec une petit fille et un ivrogne se rencontrent dans une gare. Ils vont se lier d’amitié, acceptant les défauts des uns des autres, et petit à petit oublier les tracas du quotidien pour mieux s’entraider. La gare devient leur maison. La mise en scène est subtile et pudique et le film garde sa simplicité jusqu’au bout.
QUERELLES - Morteza Farshbaf (Iran)
Film où on voit des personnages parler en langage des signes pendant 1h30. Y’a plein de propositions, sur les non-dits, sur le point de vue. Il n’empêche qu’on retrouve toutes les tares du film d’auteur de base, du coup je me suis même endormi en milieu de film. Du sous-sous-sous Kiarostami en quelques sortes.
I CARRIED YOU HOME - Tongpong Chantarangkul (Thaïlande)
Comme le film précédent, il est ici question de deuil, du moins, dans un premier temps. Mais c’est surtout l’histoire de deux sœurs qui s’étaient perdues de vue et qui se retrouvent autour du décès de leur mère. Malgré deux superbes actrices et une belle fin, on s’ennuie ferme à plusieurs reprises, car il ne se passe pas grand-chose à l’écran et les plans fixes durent une éternité, et ce, malgré les flashbacks pour comprendre les liens entre les personnages principaux. Pas vraiment emballé pour le coup.
11 FLEURS - Wang Xiaoshuai (Chine)
Un très beau film sur l'enfance en Chine pendant la Révolution culturelle, doté d'une reconstitution magnifique et d'acteurs épatants, sublimés par la finesse de la mise en scène. Le seul film qui m’ait vraiment enthousiasmé dans la section « en compétition » lors de ce festival. Potentiel gagnant du Grand Prix pour moi.
HIMIZU – Sono Sion (Japon)
Le nouveau Sono Sion (diffusé à Deauville 1 an jour pour jour après la catastrophe de Fukushima) va diviser. Malgré ses lourdeurs et 20 minutes de trop, j'ai beaucoup aimé. Cependant il ne faut pas le voir dans un mauvais jour, film assez nihiliste (moins que le manga) sur un Japon plein de rage qui se remet difficilement de ses traumatismes. Les deux acteurs principaux sont fantastiques, et la mise en scène déstructurée renforce le sentiment de perdition.
01. 11 fleurs -
Wang Xiaoshuai (sortie 9 mai 2012)
02. Himizu -
Sono Sion (pas de distributeur)
03. Beautiful Miss Jin -
Jang Hee-chul (pas de distributeur)
04. Saya Zamuraï -
Hitoshi Matsumoto (sortie 9 mai 2012)
05. Baby Factory -
Eduardo Roy Jr. (pas de distributeur)
06. The Sun-Beaten Path -
Sonthar Gyal (pas de distributeur)
07. I carried you home -
Tongpong Chantarangkul (pas de distributeur)
08. Querelles -
Morteza Farshbaf (sortie 25 avril 2012)
09. Death is my profession -
Amir Hossein Saghafi (pas de distributeur)
HORS-COMPETITION
I WISH - NOS VOEUX SECRETS - Hirokazu Kore-eda (Japon)
Première véritable merveille de ce festival (en HC malheureusement), le nouveau Kore-eda est un véritable petit miracle (thème important de son film). Le réalisateur retrouve la force de son cinéma tout en continuant une filmographie plus que jamais porteuse de sens. Pleine de grâce, de douceur, d’une drôlerie absolue et d’un optimiste communicatif, on ne peut qu’être sous le charme de cette magnifique histoire, portée par des enfants absolument géniaux. Un immense bol d’air frais.
HEADSHOT - Pen-ek Ratanaruang (Thaïlande)
Un scenario à la mécanique artificielle, déjà vu ailleurs en mieux. Il y a quelques bonnes séquences et un acteur principal convaincant mais ça reste mou du genou.
PINK - Jeon Soo‐il (Corée du Sud)
Ça c’est la grosse blague du festival. Le seul intérêt du film est sans doute d’assister à l’une des morts les plus débiles de l’histoire du cinéma. Sinon, il y a tout ce que je n’aime pas dans ce style de cinéma : on fait durer les plans pour faire durer les plans, on insiste lourdement sur le hors-champ que ça en devient inintéressant car utilisé à tort et à travers… Et puis ce plan de fin, t’as juste envie qu’elle prenne sa guitare pour lui exploser à la gueule (oh merde le spoiler).
01. I Wish -
Hirokazu Kore-eda (sortie 11 avril 2012)
02. Headshot -
Pen-ek Ratanaruang (sortie juillet 2012)
03. Pink -
Jeon Soo-il (pas de distributeur)
ACTION ASIA
WARRIORS OF THE RAINBOW : SEEDIQ BALE - Wei Te‐sheng (Taïwan)
Indigeste, ce film, présenté en version internationale (alors que normalement il est en 2 parties dans sa version entière, comme Les 3 Royaumes de Woo), met en scène énormément de personnages sans quasiment aucune caractérisation. Du coup ça devient extrêmement brouillon, surtout dans les batailles. Les enjeux sont mal définis, les mecs à la fin ne savent même plus pourquoi ils se battent. De plus on a le sentiment paradoxal que le film est 10 fois trop long mais qu’en même temps il a été haché menu. Pour en revenir aux scènes d’action, elles auraient pu être spectaculaires si le réalisateur ne les avait pas garnies d’effets cheaps dégueulasses. Peut-être que la version entière est un peu mieux mais difficile d’apprécier un film aussi boursouflé.
THE SORCERER AND THE WHITE SNAKE - Tony Ching siu‐tung (Chine)
Un truc moche qui serait déjà daté dans les années 80. Même Jet Li n’arrive pas à sauver le film du naufrage.
THE SWORD IDENTITY - Xu Haofeng (Chine)
Au début on se demande où ce film veut bien nous emmener, sommes-nous dans le 1er degré ? Dans le 2nd ? On n’obtiendra jamais vraiment la réponse puisque ça reste le cul entre deux chaises jusqu’à la fin. On passe sans cesse du discours sérieux aux combats et aux situations volontairement ridicules. Le problème ? Ce n’est pas souvent drôle et surtout très répétitif. Les décors et les costumes en jettent mais à part ça on peut passer son chemin.
WU XIA - Peter Ho-sun chan (Chine)
Disons-le tout de suite, les combats en jettent un max. Quand t’as Donnie Yen qui est à la fois acteur et chorégraphe, et que derrière c’est filmé correctement et surtout maitrisé dans le montage, forcément ça devient impressionnant. Seulement, il y a 2 combats et demi dans le film. C’est très frustrant, car l’intrigue en elle-même n’est pas forcément passionnante (les enjeux sont vite éventés), malgré des personnages bien écrits et des bons acteurs (Takeshi Kaneshiro en tête).
WAR OF THE ARROWS - Kim Han‐min (Corée du Sud)
Nouvelle pépite venue de Corée du Sud, cette fresque fait la part belle à la guerre des archers lors de séquences impressionnantes et magnifiquement filmées. On ne s’ennuie par une seconde, la reconstitution est somptueuse, la mise en scène nous emporte dans un tourbillon de souffle épique, grâce à une histoire aux enjeux simples mais prenants et des personnages parfaitement caractérisés. Le digne successeur des 3 Royaumes de Woo.
THE RAID - Gareth Evans (Indonésie)
Le film de baston survitaminé vient de trouver son porte-étendard pour les années avenir. Les combats sont hallucinants, ça va à une vitesse folle, les chorégraphies sont impressionnantes, la violence des coups est d’une férocité absolue et les mises à morts sont toutes plus inventives et jouissives les unes que les autres. Iko Uwais, l’acteur principal, est sans doute le seul qui peut rivaliser avec Donnie Yen aujourd’hui, et les autres acteurs ne sont pas en restes non-plus. Gros coup de chapeau aux cadreurs qui arrivent à nous sortir des plans de malade sans un poil de mouvement dégueulasse, tout est millimétré et le montage te fout des frissons d'adrénaline tellement les enchaînements sont rapides et violents. Une bonne claque dans la tronche qui mérite amplement le prix Action Asia (malgré la belle concurrence de War of the Arrows).
01. The Raid -
Gareth Evans (sortie 20 juin 2012)
02. War of the Arrows -
Kim Han-min (pas de distributeur)
03. Wu Xia -
Peter Ho-sun chan (sortie prochainement)
04. The Sword Identity -
Xu Haofeng (pas de distributeur)
05. Warriors of the Rainbow : Seediq Bale -
Wei Te-sheng (pas de distributeur)
06. The Sorcerer and the White Snake -
Tony Ching siu-tung (pas de distributeur)