“Colonel Furieux, ils sont en ligne.”
Un à un, les écrans s’allumèrent devant l’officier, présentant chacun le visage de l’un de ses supérieurs ; en tant que directeur d’une structure ultra-secrète, il n’avait que peu de comptes à rendre, mais s’il y avait bien dans le monde des gens pouvant lui dicter ses ordres, c’était bien eux.
“Bonjour, administrateurs.
- Bonjour colonel Furieux. Vous connaissez le but de notre communication de ce jour : les Américains paradent avec les Avengers, leur unité spéciale de surhommes formée par le SHIELD. Or, nous n’avons pas les moyens de nous laisser distancer dans cette course à l’armement humain ; c’est pourquoi au nom de l’ECU – European Central Unit, vous deviez rassembler des éléments capables de donner une force comparable à l’Union Européenne au sein d’un groupe nom de code “Vengeurs”. Nous avons lu les dossiers des recrues que vous nous avez envoyés, il est temps d’en parler, je crois.”
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Le colonel fit mine d’ignorer le ton méprisant qui avait accompagné la dernière phrase prononcée par l’homme sur l’écran situé juste en face de lui, et balaya de son oeil unique les visages impassibles des deux autres administrateurs sur les appareils à sa gauche et à sa droite. Il réajusta le cache-oeil qu’il portait, se remémorant brièvement ce faisant comment il s’était tiré sans une égratignure de toutes ses missions, pour finalement perdre un globe oculaire à l’occasion d’une tentative de lecture de Marc Lévy. Il toussota avant de commencer.
“Comme prévu, chers administrateurs, j’ai dépensé le budget que vous m’avez confié avec sagesse ; après de longues recherches, je puis désormais vous affirmer que nous avons une équipe équivalente à celle des Américains.
- Nous avons vu ça. Une recrue pour chacune de celles de Washington. Cependant, pourriez-vous nous parler de celles-ci. Par exemple, votre agent supposé supplanter Captain America…
- Capitaine Schengen ?
- Oui. Qu’est-ce… qu’est-ce que c’est que cette merde colonel ?
- Je comprends votre désarroi : au début, il s’appelait “Capitaine Europe”, mais on a eu des emmerdes sur la question de la Turquie, alors on a dit “Capitaine Union Européenne”, mais c’était un peu longuet, tout ça, et puis en plus, si on pouvait emmerder les Britanniques… alors, bon, on l’a appelé Capitaine Schengen. Mais sinon, c’est pile ce que vous aviez commandé, hein : un super soldat de 1940 retrouvé dans la glace. Il est impeccable, je suis sûr qu’il peut botter les fesses de l’Américain tranquillement.
- Colonel : ce soldat que vous avez récupéré sous les glaces d’Europe du Nord : c’est un nazi.
- Ah non mais si on s’arrête à des détails, aussi, bon.”
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L’administrateur sur l’écran en face du colonel jeta le dossier qu’il tenait à la main pour s’en saisir d’un second.
“Alors passons à la suite si ce n’est qu’un détail : pour battre Iron Man à son propre jeu, vous avez trouvé… Tôle-Man ?!
- Oui, mais faut pas être méchant avec lui, il est malade. Il s’est fait une super armure avec des morceaux de R19, mais du coup, il a choppé le tétanos, alors si on pouvait lui trouver une bonne mutuelle parce que…
- COLONEL ! C’est consternant ! Vos recrues sont minables !
- Non mais on a hésité, mais sinon je peux encore rappeler Iron Maiden Man. Il se bat en faisant des pogos, et il peut descendre des pintes super vite. Un vrai surhomme, lui aussi.”
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L’administrateur frappa du poing sur la table, faisant glisser des feuilles en dehors des dossiers étalés devant lui.
“Et les autres ! Les autres ! Notre Black Widow ? La “Veuve Cliquot”, une étudiante ivre morte que vous avez ramené de soirée pour nous envoyer son dossier avant la date limite !
- Ah oui, mais par contre elle a une de ces…
- SILENCE ! Bruce Banner, le scientifique au double monstrueux complètement irradié ? Vous nous proposez “Igor & Grishka” et vous notez au bas du dossier “Atouts : ont déjà porté des tenues moulantes en public” ! Thor ? Vous avez trouvé un certain “Toutatis”, un ancien employé du Parc Astérix ayant fui avec son costume ! Et alors je note le final, pour Oeil de Faucon, le célèbre tireur d’élite : vous avez trouvé Oeil de Mérou, un ancien plongeur qui n’arrive à toucher quelque chose que si c’est sous l’eau ! Note de bas de page : “A déjà abattu des poissons-clowns de sang froid” ! Nom de… des millions ! Des millions d’euros de dépensés et vous me rassemblez un cirque ambulant !
- Mais…
- Colonel Furieux, vous êtes renvoyé ! RENVOYÉ ! Sans pension, retraite, rien ! Vous êtes la honte de nos services ! Et vos rigolos resteront dans les oubliettes qu’ils n’auraient jamais dû quitter ! Adieu Colonel, vous pouvez rendre votre uniforme ! Le projet Vengeur est terminé, et vous avec !”
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La communication se coupa sur ces derniers mots, et à nouveau, le sigle de l’ECU apparut sur les écrans, laissant le colonel Furieux silencieux dans la salle de transmission. Il finit par faire quelques pas jusqu’à la porte voisine qui s’ouvrit en coulissant, le laissant s’avancer dans le couloir attenant où l’attendait l’officier Marie Colline, son assistante.
“Alors ? Ca c’est bien passé colonel Furieux ?
- Bah, ne m’appelez plus colonel, je viens de me faire virer de l’armée. Et laissez tomber le “Furieux” aussi, sans le grade, ça ne sonne plus pareil.
- Mais, comment dois-je vous appeler alors ?”
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L’ancien officier alluma un cigare en repensant à ses fidèles recrues, jetées sans avoir pu faire leurs preuves. A part la Veuve Cliquot bien sûr, qui les avait techniquement faites avant d’entrer.
“Appelez-moi Odieux.“
Vous n’avez rien compris à cette introduction ? Ma foi, je peux vous comprendre, parce qu’il y a encore peu, il en aurait été de même pour moi. Mais il ne saurait être ici question de vous laisser dans votre inculture crasse, aussi, aujourd’hui, parlons un peu de The Avengers, et je dirais même : spoilons mes bons !

L'affiche : non seulement il y a des explosions, mais en plus, il y a Thor, ça promet
Notre film débute quelque part dans un coin mystérieux de l’espace, alors qu’une voix off (c’est la version moderne du texte défilant) explique d’un ton grave que “Hahaha, nous, les méchants, nous allons bientôt pouvoir récupérer le Cube Cosmique sur la planète Terre, car, hohoho, nous avons quelqu’un prêt à nous y aider ! Cet agent pourra régner sur la planète bleue s’il nous sert bien, et en échange, nous, grâce au Cube, nous aurons l’univers ! Huhuhu, ce que nous sommes méchants ! Rien ne pourra arrêter notre plan, vous m’entendez ? Rien ! Et surtout pas des amateurs de justice en slip !“
Qui sont ces mystérieux envahisseurs de l’espace ? Qui est leur agent sur Terre ? Pourquoi ont-ils Jeanne Moreau pour voix off ? Quelle est cette sombre histoire de slips ?
Allons donc voir du côté de la Terre pour en savoir plus.
Car en effet, dans une base secrète du SHIELD (une unité spéciale d’espions supposément internationaux mais quand même plutôt américains), des choses étranges se passent : tout le monde est en train d’évacuer car une expérience à la cave est en train de mal tourner lors d’un vulgaire TP de physique-chimie au lycée ; en effet, les scientifiques du coin occupés à étudier le Cube Cosmique, une relique alien retrouvée sur Terre suite à moult aventures, viennent de découvrir que le bougre de bidule a décidé de s’animer tout seul et émet de curieuses ondes. Du coup, par sécurité, on évacue l’endroit car on préfère ne prendre aucun risque, des fois que, à tout hasard, le bidule ouvre un trou noir ou autre truc du genre qui ferait un peu désordre en plein milieu d’un paisible état des USA (les gens sont vite dérangés).
Mais c’est sans compter sur l’arrivée d’un hélicoptère qui décharge un personnage méchamment badass : Nick Fury (vous savez, avec ce plan typique des personnages descendant d’un hélicoptère, vu en contre-plongé avec le gars qui prend la pose pour regarder à droite et à gauche d’un air concentré avant de reprendre sa route. Même quand on est pressé, la petite pose cool, c’est important), colonel du SHIELD et plus ou moins directeur de celui-ci (ils n’avaient pas le budget pour engager un général). Une fois entré dans la base, il se rend directement au sous-sol concerné, où il demande à l’agent chargé de surveiller l’endroit, Barton dit “Oeil de faucon“, de lui résumer la situation.
“C’est le Tesseract chef. Il merdoie.
- Le ?
- Le Tesseract. Hem, c’est le… le nom que l’on a donné au Cube Cosmique dans le script.
- Ho. Mais c’est moi où ça ressemble à un nom de sirop de fruit pour enfant ? Ça fait pas très dangereux. Il va faire quoi ? Balancer du sucre sur les murs ? Filer des caries ? Misère, ils pouvaient pas l’appeler de Golgothor ou le Kubernatus ?
- Chef, sauf votre respect, vous vous appelez Nick Fury, alors pour la leçon sur les appellations, bon.
- C’est parce qu’à la base je m’appelais Yannick Auxfruits, mais tu vois, j’ai fait un effort, moi. Bon, passons, “Oeil de faucon”, et dis-moi plutôt ce qu’il en est de la situation.
- Et bien le Cube fait des bruits bizarres, brille, et envoie des ondes étranges. Il a même déclenché de mini-séismes à lui tout seul, alors c’est un peu la panique. Et pourtant, personne n’a rien fait d’anormal ici. On a même tenté de le débrancher, mais le bougre est devenu complètement autonome : il est sa propre source d’énergie.
- Zut. Bon, je propose de prendre tous les deux un air inquiet jusqu’à ce que le Cube se décide à faire avancer le scénario.
- Ok chef.”
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Et ce qui est dit est fait : alors que les deux hommes font semblant de chercher une issue à la situation, et sachant que tous les deux n’y pigent rien en matière d’apéricubes aliens, le bidule, commence à émettre une très forte lumière bleue et ouvre soudainement un portail vers on ne sait où, faisant jaillir de celui-ci un homme que les gens ayant lu le spoiler de Thor connaissent : Loki !
Loki et son bâton magique, qui n'est pas sans rappeler les jouets vendus en grande surface. Ça en impose.Loki et son bâton magique, qui n'est pas sans rappeler les jouets vendus en grande surface. Ça en impose.
Pour vous la faire bref : chez Marvel, les dieux nordiques sont en fait des aliens venant d’une planète nommée Asgard. Et Loki a voulu y prendre le pouvoir grâce à un plan tout pourri, et a donc reçu un gros coup de botte dans son cul. Depuis, on sent bien qu’il l’a mauvaise, et qu’il cherche un nouveau plan pour échouer de manière plus grandiose encore. Voilà, je crois que vous savez tout : reprenons.
Loki, donc, est sorti du portail s’étant ouvert dans le sous-sol du bâtiment du SHIELD, sous les yeux ébahis des gardes et scientifiques présents ; les hommes d’armes ont tôt fait de commencer à lui mitrailler la gueule en voyant qu’il ne semble pas venu pour une distribution de bisous, mais meurent tous en se ramassant des éclairs tirés par le bâton magique du bonhomme, des couteaux vivement lancés, ou je ne sais quel autre truc plus ou moins improbable. Oeil de faucon tente bien de tirer sur le divin chenapan, mais ce dernier se téléporte à son côté et, d’un coup de sa magie, l’envoûte et l’oblige à passer dans son camp ; il en fait de même avec Erik Selvig, le chef de l’équipe scientifique, avant d’ordonner à ses nouveaux amis de tuer Nick Fury, qui était resté là à ne rien faire (enfin si : il tentait de se barrer avec le Cube… en marchant. Ah. Okay mec, courir, c’est pas assez cool, probablement). Oeil de faucon a beau être le meilleur tireur de tout l’univers, il ne fait que le blesser, et encore, pas très gravement, alors qu’il tentait de le tuer (on se croirait dans Hunger Games avec la fameuse lanceuse de couteaux qui ne rate jamais sa cible, sauf si c’est l’héroïne) : Nick Fury attend donc courageusement (comprendre : il fait le mort) que les méchants s’enfuient avec le Cube avant de donner l’ordre à ses agents de se lancer à leur poursuite.
Hélas, rien ne va pour le SHIELD, car :
Loki et ses nouveaux agents volent un pick-up et s’enfuient avec, Loki s’accrochant à l’arrière parce qu’un dieu viking grimpant sur la banquette d’un véhicule en se prenant la cape dans la portière, ça ne faisait pas sérieux
Les agents du SHIELD ne parviennent pas à arrêter les fuyards
Le portail ouvert par le Cube, lui, reste ouvert un petit moment dans la cave du SHIELD, puis, comme il s’ennuie, il s’effondre sur lui-même en détruisant à cette occasion l’ensemble de la base secrète, mais pas plus (ça s’arrête pile poil aux limites qui vont bien, je pense que c’est un Cube qui a eu accès au cadastre)
Au même moment, quelque part en Russie, nous retrouvons Natasha Romanoff, dite Black Widow, ligotée à une chaise dans un quelconque hangar abandonné. Autour d’elle, le général Kikinov et ses deux hommes de mains s’apprêtent à la torturer afin qu’elle explique pourquoi elle est venue fouiner dans leur petit trafic d’armes. Mais alors qu’ils s’apprêtent à apprendre l’orthodontie en toute autonomie grâce à la coopération exceptionnelle de mademoiselle, voici que le téléphone d’un des méchants sonne : c’est le SHIELD ! Qui explique que bon, les gars, on rigole bien, tout ça, mais en fait on peut vous détruire la gueule quand on veut, d’ailleurs, on sait où vous êtes : voici l’adresse du hangar. Donc passez nous la dame, on doit lui parler. Autant vous le dire : les méchants s’exécutent, et le SHIELD peut donc expliquer à Black Widow que sa mission est terminée, elle doit repartir d’urgence retrouver le docteur Bruce Banner, puisqu’on a besoin de lui.
“Okay, j’arrive, mais comme pour d’obscures raisons, je suis ligotée en minijupe et gros décolleté, est-ce que je peux d’abord défoncer les gens autour de moi en faisant des pirouettes où le spectateur lambda pourra mater plus ou moins discrètement ?
- Mais, vas-y, j’t'en prie Black Widow, fais-toi plaiz’”
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Et donc, comme il se doit, plutôt que de demander à ses ravisseurs (qui obéissaient déjà au SHIELD sous la menace) de la relâcher en toute sécurité, l’organisation laisse donc faire plein de pirouettes à Black Widow contre des hommes armés, histoire de courir le risque de la voir se prendre une balle et de perdre ainsi un agent crucial comme une merde. Et évidemment, les trois brigands en face d’elle ne font pas le poids, et la bougresse peut donc s’enfuir en paix, expliquant en passant au général Kikinov à demi-assommé qu’elle n’était prisonnière que parce qu’elle le voulait bien. Voilà, hihihi.
Je note… aime les combinaisons en cuir noir… se faire attacher… et travailler avec des hommes masqués. Je crois avoir cerné cette jeune fille. Coquinette, va.
Mais quittons la froide Russie, et allons voir du côté de New York, où Tony Stark, alias Iron Man, vient de fignoler sa dernière oeuvre : la tour Stark, un building alimenté par un réacteur dernière génération produisant de l’énergie propre (il fonctionne grâce à une technologie qui permet de convertir la mauvaise foi en énergie pure, permettant ainsi à Jean-François Copé d’illuminer la côte Est à lui seul), car comme chacun sait, les autorités adorent que l’on installe des réacteurs expérimentaux au coeur de Manhattan. Hélas, alors que le bougre s’apprête à fêter sa victoire en compagnie de Miss Potts, sa douce moitié, il est dérangé par l’agent Coulson, du SHIELD, qui vient lui refourguer un dossier important : le monde libre est en danger, un alien-viking s’est emparé d’un cube de l’espace et compte s’en servir pour… heu… bref, il faut le récupérer, quoi, tu vois ? Allez, vas-y, accepte, fais pas ta pute. Tony Stark hésite un peu, mais comme on vient de sous-entendre qu’il pourrait faire sa pute : il accepte.
Dans le même temps, dans un quelconque gymnase de la ville (oui, on saute beaucoup d’un lieu à l’autre), Steve Rogers, soldat de 1940 amélioré physiquement lors d’une expérience et projeté dans le monde moderne après avoir été emprisonné près de 70 ans sous la glace suite à diverses aventures, est en train de se maintenir en forme. Durant la guerre, il était Captain America, un type en collant moule-kiki aux couleurs du drapeau américain tabassant des nazis à coups de bouclier étoilé (je… il fallait quand même une sacrée dose de beuh pour inventer un truc aussi nul), mais maintenant, il n’est plus qu’un surhomme dans un monde qu’il ne comprend pas. D’ailleurs, qui vient le déranger dans son entrainement ?
Nick Fury en personne ! Qui lui annonce que son pays a une fois encore besoin de lui. Car, ne me demandez pas pourquoi, à une époque où l’on se bat à coups de mitrailleuse, missiles et autres grosses cartouches, on suppose qu’un mec qui se bat en distribuant des patates comme un vulgaire pilier de bar fera mieux que toute l’armée. D’accord ! Il accepte : il remettra son costume hideux et il retournera se battre pour l’Amérique, mais surtout pour les Etats-Unis, parce qu’il a beau être un peu Captain America, il aime bien l’Amérique en entier pas trop les Mexicains. Et les Canadiens, non plus. Et puis il va quand même pas se battre pour le Vénézuela. Ni pour n’importe quel pays d’Amérique du Sud ou centrale, ‘foirés de rouges ! Et puis d’abord, depuis quand les noirs sont autorisés à devenir président ? D’ailleurs, pourquoi s’assoient-ils avec les blancs dans les bus ? Merde, c’était vachement mieux, l’Amérique de 1940.
Ah, sacré Captain Ku Klux Klan (un autre groupe de justiciers masqués).
"Les gars, je me disais : on pourrait me filer une tenue avec un minimum de camouflage, genre pas une reproduction de cible géante ?"Laissons cependant ce fier héros de côté et, pour le plus grand plaisir de mon lectorat mâle, retrouvons Black Widow qui a elle quitté la Russie pour se rendre en Inde afin d’aller y chercher le docteur Bruce Banner, qui exerce là-bas en tant que médecin dans un bidonville. Pourquoi ce choix me direz-vous ? Le goût de l’humanitaire ? Que nenni : en réalité, Bruce Banner fait cela pour se cacher du SHIELD qui le traque. Car Bruce Banner a un terrible secret : un jour qu’il faisait avancer la science (“Voyons voir ce qu’il se passe si j’introduis de la choucroute dans un accélérateur de particules“), il y a eu un terrible accident, dispersant moult rayons gammas alentours (la choucroute est riche en rayon gammas, un fait hélas méconnu), l’irradiant très fort, et provoquant chez lui une terrible mutation : à chaque fois qu’il s’énerve, il se transforme en gros colosse vert invincible mais tout sauvage qui tabasse tout ce qui passe : l’incroyable Hulk. Alors évidemment, vous l’imaginez, ça lui pose pas mal de problèmes : à la Poste par exemple (“Non Monsieur Banner, ce n’est pas parce la vieille dame devant vous demande à voir tous les timbres en stock durant trois heures que vous avez le droit de lui briser le crâne contre le pèse-lettres“) , dans le train (Hulk a été applaudi à de nombreuses reprises pour sa capacité à expulser hors des voitures via le plafond les enfants qui hurlent en tapant des pieds contre le siège de devant), ou même en soirée lorsqu’on veut l’obliger à jouer à Jungle Speed (sa capacité à enfoncer avec doigté le totem dans le rectum d’autres joueurs est légendaire chez les gastro-entérologues du monde entier). Du coup, il s’est dit qu’en Inde, dans un bidonville, il n’y aurait rien pour l’énerver (les gens qui meurent dans des maisons en tôle le laissent de marbre, c’est bien). Ma foi, pourquoi pas.
Bref ; Black Widow lui explique la situation, et en quoi Banner peut les aider : le Cube Cosmique volé émet des rayons gammas… donc qui de mieux qu’un expert en la matière pour aider le SHIELD à le retrouver ? Bon, okay : par le passé, le SHIELD a voulu l’enfermer, le tuer, le disséquer, mais allez, on se fait un bisou et on oublie, d’accord ? Soit, dit Banner. Mais si je deviens par accident un gros colosse en slip, vous serez bien embêtés, et ce sera votre faute si je vous malaxe la gueule avec mes phalanges.
Nous avons à peu près fait le tour des gentils, je crois : allons donc voir ce qu’il en est des méchants.
Loki de son côté n’a pas perdu de temps : il a endoctriné à l’aide de son bâton magique quantité de gens qui aménagent pour lui on ne sait où un laboratoire souterrain où il peut reprendre à son compte les expériences sur le Tesseract. Le coin étant plutôt calme, il en profite pour rentrer en méditation et utiliser ses supers pouvoirs pour envoyer son esprit discuter avec ses maîtres de l’espace : les méchants aliens. Représentés dans le cas présent par une créature humanoïde vêtue d’atours façon prêtre kitsch ou je ne sais quoi, mais on s’en moque, écoutons plutôt le dialogue.
“Haaaaa, Loki… notre fidèle agent… comment avancent tes travaux ? As-tu… le Cube Cosmique ? Car n’oublie pas : nous le voulons ! A toi la Terre… à nous le Cube !
- Oui, je l’ai. Et vous, votre armée pour conquérir la Terre sous mes ordres est-elle prête ?
- Tout à fait, et depuis longtemps ! Elle écrasera cette vermine humaine sans souci, ho ho ho ! Bientôt, ils ne seront plus… que cendres… hin hin hin ! Tu n’as plus qu’à utiliser le Cube pour… nous ouvrir un portail !
- Parfait… alors obéissez-moi, et donnez-moi la Terre comme prévu sinon… je garderai le Cube pour moi !
- Ne nous menace pas Loki… mon maître, le seigneur de notre race, te tuerais si seulement tu essayais ! N’essaie pas de nous prendre de vitesse ! Ha ! Le Cube doit nous revenir !
- …
- Heu… Loki ? Tu fais une drôle de tête ? Ca ne va pas ? Tu es malade ? C’est parce que tu as une armure de merde en plastique supposée faire truc galactique ?
- Non… enfin si, mais je viens de penser à un truc.
- Ah. C’est pas banal.
- Votre Cube, là, il a déjà ouvert un portail, non ? C’est même celui-ci qui a détruit le bâtiment du SHIELD au début du film, donc pourquoi vous ne l’avez pas utilisé ?
- Heu… hem, bin… on était super occupés, tu vois et…
- Super occupé au point de ne pas vous déplacer pour récupérer le Cube devant vous permettre de conquérir l’univers ?
- Heeeeem… je…
- Du coup, je ne comprends pas : quel intérêt à m’envoyer sur Terre avec le portail justement, moi, quand vous pouviez, vous, l’utiliser pour tout raser directement, récupérer le Cube pour vous et ne jamais me filer la Terre, évitant en plus que je ne sois tenté de vous trahir ?
- Loki tu… je dois te dire la vérité : c’est un énième plan de merde conçu uniquement pour te faire échouer.
- Ah. Oh, d’accord, je vois.
- Bé oui.
- Bon. Bin au boulot alors.”
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Après ce passionnant entretien, le divin larron cesse donc la communication avec l’espace et s’en retourne vers ses agents, qui lui annoncent que pour pleinement exploiter la puissance du Cube et ouvrir un portail vers on ne sait quel coin de l’espace, ils ont besoin de Brouzoufonium, une matière particulièrement rare, dont il existe un gros morceau enfermé dans un coffre d’un luxueux bâtiment de Munich, objet accessible uniquement par un scanner rétinien ne répondant qu’à l’oeil d’un notable local.
Nick Fury est un peu dég' : on vient de lui apprendre qu'il y avait une nouvelle boîte en ville, accessible uniquement en enregistrant un scan rétinien de son oeil gauche.... Pour la suite puisque c'est super long et qu'il fait tout le film c'est directement sur le blog du mec :