Citation (Ashura @ 20/02/2011 à 00:12)
C'est pas juste un mot, c'est un symbole de franchouillardise ridicule aux côtés d'aberrations comme "mél", "bolidage" et autres horreurs récentes.
Après je suis d'accord que le mot buzz est merdique et surexploité, m'enfin là ça revient à choisir entre la peste et le choléra.
Je ne peux pas te laisser dire ça sur "bolidage", meilleur mot en activité, je l'utilise au moins 5 fois par jour quel que soit le contexte. Le reste ouais, quand on pense que ce sont les mecs de l'académie française qui trouvent des mots pareils ça relance le débat sur l'euthanasie. Mais je crois que le pire c'est le "culte" utilisé à toutes les putains de sauces.
Rien à voir mais ma très, très bonne surprise ciné du mois vient de Finlande. Première chose: le film s'appelle
Very Cold Trip. Quand on pense que ce sont les distributeurs français qui trouvent des titres pareils ça relance le débat sur le lynchage par des foules en colère. Bref, le titre international est
Lapland Odyssey c'est quand même plus décent.
Comme son nom l'indique le film se passe en Laponie, et met en scène un mec d'une petite trentaine d'années, un gros branleur au chômage depuis mille ans. Avant de partir bosser sa copine lui laisse un billet sur sa table de chevet avec pour instructions d'aller acheter un décodeur pour le soir même. Evidemment le mec passe sa journée à pioncer, puis sur le chemin du magasin de hifi il s’arrête au bar pour boire des coups voir des amis et se fini par claquer l'oseille en bières et en bornes d'arcade. Une fois la nuit tombée (à 17h30 quoi, ces scandinaves sont fous), il rentre chez lui dépité et surtout sans décodeur. Comme on peut s'y attendre sa copine pète un cable, et lui fixe un ultimatum: trouver un décodeur avant 9h le lendemain matin ou voir leur relation se terminer. Je sais que certaines personnes lui auraient conseillé de tenir sa femme©, mais au final c'est à peu près le seul truc positif qui lui reste. Du coup il part avec ses deux meilleurs amis pour trouver un décodeur HD dans ce putain de pays oublié de Dieu.
On part donc sur une espèce de comédie/road movie, genre assez difficile à écrire pour le cinéma, dans la mesure où on court le risque de se retrouver avec un film à sketch mal rythmé. Contrairement à un film comme
American Trip/
Get Him to the Greek qui avait tendance à multiplier les péripéties de manière assez gratuite et artificielle pour faire durer le récit (je pense notamment à tout le passage avec le père),
Lapland Odyssey est particulièrement habile et finement écrit dans la mesure ces espèces de boucles narratives sont justifiées par rapport à l'évolution des personnages: en gros, le coté désespérant de faire d'immenses efforts pour arriver à pas grand chose, tout en introduisant des modifications dans les rapports des trois amis. D'ailleurs sans rien spoiler je trouve la fin particulièrement roublarde et cohérente avec l'effet recherché.
Pour le dire vite c'est à la fois une comédie douce-amère, à l'humour mi-débile mi-pince-sans-rire voire parfois très grinçant, et en même temps un super feel good movie. Ça faisait très longtemps que je n'était pas ressorti d'une salle de ciné en ayant autant la pêche. Pas mal de critiques comparent ce film au cinéma de Kaurismäki mais c'est vraiment par paresse intellectuelle (film finlandais = Kaurismäki, super
). Honnêtement on ressent beaucoup plus l'influence des bonnes comédies ricaines de ces dernières années (Appatow & Co), notamment au niveau du traitement des thèmes abordés (relations amoureuses, passage à l'age adulte) mais dans un cadre différent qui possède ses propres spécificités culturelles.
Quant on voit qu'à régions comparables (Laponie / Nord-Pas de Calais) en France on se retrouve avec un film comme
Bienvenue chez les Ch'tis (même si je ne dérespecte pas complètement), limite ça donne envie de demander l'asile politique à la Finlande.
Dernière chose: la VO est indispensable. J'ai maté la bande annonce en français, horrible, aucune vanne ne passe, même les mayas n'auraient pas pu prédire un tel cataclysme. La vérité c'est que je n'ai pas vu un tel massacre depuis le sac de Nankin par l'armée japonaise en 1937.
Voilà, en gros vous pouvez consommer ce produit de qualité certifiée.
Bah ouais, c'est tellement plus facile que d'assumer son manque de professionnalisme...
et aussi le manque de charisme abyssal de Tomer Sisley
