films vus recemment
tel père tel fils- Kore-eda
La première scène pose les bases. Entretien d'embauche dès la maternelle, ça te forge une nation de vainqueurs. Voir quelques aspects du formatage de classe à travers cette famille est plaisant, même après l'annonce de la nouvelle et l'échange. Je trouve qu'ils auraient pu faire autre chose pour cette scène, parce que sur le coup ça prend des airs grotesque, un peu en décalage avec le ton sérieux du film. Mais kore-eda montre bien certains détails qui séparent les deux familles, la paille mâchée, le côté branleur du père, les gosses trop fougueux pour le cadre. La scène de la presta de piano

ptet que le gosse avec les bon gènes aurait fait mieux. Question vicieuse mais qui mérite d'être posée. bref la famille en tant que sujet central dans la filmo du réalisateur, d'accord, mais il manque quelque chose pour me faire tomber de ma chaise. Le dernier échange père-fils est sympa, comme pas mal de choses d'ailleurs, il y a une bonne vue d'ensemble. Mais c'est pas assez pour atteindre le top du genre.
eleni angelopoulos
Là sur certains plans, niveau esthétisme c'est magnifique. Bel alliage entre théâtre, peinture, musique, et autres arts. D'ailleurs au final on se demande presque si c'est pas une représentation de théâtre adaptée. Une belle fresque, qui suit la vie d'un couple qui va d'exil en exil, mais presque 3h c'est long. Regarder ça d'une seule traite est une perf, perso j'ai tenu 2h d'un coup, et même après avoir vu le film en entier je me dis que certains auraient besoin de monteurs qualifiés. Au final ça reste un grand travail, immense enchaînement de plans, gros travail et belle mise en scène, rien à dire de ce coté là. Mais niveau scenario, intensité, c'est pas très rempli. Le coté écrit est assez délaissé, mais ça reste d'une autre veine que le contemplatif naturel niais, rien à voir même.
black coal
Remporter des festivals c'est bien, le mériter c'est mieux. Pour les films chinois de ces 5 dernières années, je ne vois aucun domaine qui les rapproche de ce que font les coréens sur la même période. Le duo faussement amoureux et le semblant d'obsession de la part du flic est bien amené, mais terni par un manque de clarté au niveau de l'histoire. Faudrait déjà monter un script clair avant de vouloir mêler les ambiguïtés. Au final beaucoup de questions restent floues et il ne reste que la beauté de certains plans, amputés d'un ensemble concret. Je crois que je vais me remettre aux films qui ont une structure claire, j'ai trop enchaîné ce genre de méli-melo faussement utiles. Bref un mec s'amuse à découper les prétendants de sa chérie en morceaux, pour les jeter du haut d'un pont, sur un train à charbon qui les dissémine dans tout le pays. ça part bien vu comme ça, de la belle matière. Mais on ne peut être que déçu quand on voit le résultat final, qui se concentre sur un flic blasé qui reprend l'enquête sans trop savoir pourquoi, et une fille stérile et plate qui n'exprime rien. La scène finale traitée comme de la mauvaise herbe, avec son générique indigne. C'est là où tu vois que pour avoir un bon cinéma chinois, il faut des réalisateurs exilés, réfugiés politique. Pas possible de faire de l'art en baignant dans un régime pareil. Un petit effort répressif Xi Jinping, svp. Tentative ratée donc, mais ça remporte un festival. De quoi démontrer que ces événements sont des regroupements de tarlouzes pseudo esthètes à mauvais goût certain.