Le PSG trouble l’UEFA

Le club parisien, qui peine à être dans les clous du fair-play financier, attend toujours de connaître son sort. Son cas divise les experts de l’instance de contrôle européenne.
Le supplice dure depuis cinq jours. Vendredi, l’ICFC (l’Instance de contrôle financier des clubs) de l’UEFA se réunissait pour la dernière fois de la saison afin de finaliser les dossiers en cours. Parmi eux, le plus sensible, celui du PSG, visé par une « enquête formelle », depuis le 1er septembre, qui porte « sur la conformité du club avec l’exigence de l’équilibre financier, en particulier à la lumière de son activité de transfert récente ».

En cause, notamment, ses acquisitions records de l’été dernier (Neymar pour 222 millions d’euros et Mbappé pour 145 millions d’euros + 35 de bonus). Malgré ces achats en or, les comptes présentés par le PSG sont à l’équilibre, mais les experts de l’ICFC s’interrogent sur les montants offerts par les partenaires du club d’origine qatarienne (Qatar National Bank, Ooredoo, beIN Sports, Qatar Tourism Authority, Aspetar). Et après l’étude produite par un cabinet extérieur, ils pourraient être amenés à dévaloriser celui de Qatar Tourism Authority (QTA) de 100 millions d’euros à environ 40 millions. Ce qui ne permettrait plus au PSG d’être dans les clous du fair-play financier.

Pour l’heure, comme l’a révélé, hier, le site L’Équipe, l’ICFC n’a toujours pas tranché. Trois possibilités s’offrent à elle : classer le dossier, proposer un « accord de règlement » (des sanctions que le club doit accepter) ou renvoyer le PSG vers la chambre de jugement, nettement moins conciliante. Les trois options sont encore envisageables, en fonction de la valorisation qui sera finalement donnée aux contrats du PSG, surtout le plus important signé avec QTA.

Si un montant proche de 40 millions d’euros est retenu, Paris n’est plus dans les clous et peut très bien être dirigé vers la sévère chambre de jugement. Depuis plusieurs jours, parmi les membres de l’ICFC, les différentes issues ont des partisans et les débats sont agités pour aboutir à une décision, qui pourrait tomber aujourd’hui.

Bloquée, elle ne peut pas communiquer sur les autres clubs

En attendant, cette incertitude concernant le PSG bloque toute la communication de l’UEFA sur le fair-play financier. Notamment pour Marseille, très faiblement hors la loi (obligation de ne pas franchir la barre de 30 millions d’euros de déficit sur les trois dernières saisons). Tous les autres clubs européens concernés par les décisions de la Confédération européenne doivent, eux aussi, patienter. Le Lokomotiv Moscou, le FC Krasnodar, le FC Porto, l’AS Rome, le Zénith Saint-Pétersbourg, Astana, Besiktas, l’Inter Milan, Trabzonspor, Fernerbahçe et le Rubin Kazan (tous avec un accord de règlement en cours) attendent sagement que le cas du PSG soit réglé pour connaître le sort qui leur est réservé. L’AC Milan, renvoyé devant la chambre de jugement fin mai, saura fin juin à quoi s’en tenir.

Du côté du PSG, les dirigeants n’imaginent pas ne pas être sanctionnés car, pour eux, leur dossier est éminemment politique. En fonction du caractère de la sanction, ils n’excluent pas de contreattaquer en justice.

Déjà sanctionné en 2014, le club parisien avait, à l’époque, pu obtenir un « accord de règlement » prévoyant une obligation d’être à l’équilibre sans la variable de 30 millions d’euros de déficit sur trois ans normalement tolérée, une amende de 60 millions, dont 40 millions avec sursis, une limitation à 21 joueurs au lieu des 25 normalement inscrits en Ligue des champions et un encadrement de ses transferts. Mais il avait échappé au pire. Et cette fois-ci ? ‘