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Football/Omar Er Rafi: «Pour le PSG, je peux reporter le ramadan»
EUROPA LEAGUE (BARRAGE RETOUR)- Auteur d'un quadruplé contre Käerjeng, Omar Er Rafik brigue discrètement une place sur la pelouse du Parc demain soir. Il est prêt à (presque) tout!
Pour sa première titularisation en championnat, l'ex-meilleur buteur de Promotion d'honneur (25 buts) a fait parler la poudre. De quoi en faire logiquement un prétendant à une place dans le onze de départ et ce même s'il ne le revendique pas. Loin de là.
Dimanche, stade du Thillenberg. Differdange atomise Käerjeng (5-0) dont le tort aura été de croiser la route d'Omar Er Rafik. Pour sa première titularisation en DN cette saison, le garçon enfile quatre perles, comblant tout particulièrement un spectateur dont le cœur bat davantage pour l'attaquant que pour le FCD03. Son nom? Manuel Correia. «Ah! Il nous a fait un récital et encore, il n'a montré qu'une partie de son talent...»
Pour l'avoir fait venir et l'avoir dirigé durant deux saisons à Oberkorn, l'entraîneur de Kayl/Tétange est certainement le plus à même, ici au Grand-Duché, d'évoquer le potentiel du garçon : «Il est clairement au-dessus du lot! Il est capable de mettre une couche et d'en rajouter une autre, et encore une autre... En fait, je ne sais pas s'il a conscience du talent qu'il a.»
Hier, fin d'après-midi, on décide d'appeler le «prodige». À l'autre bout du fil, la voix se veut timide, claire et posée. Son quadruplé? «On parle de moi mais je n'oublie pas que j'ai bénéficié de bons ballons de la part des mes coéquipiers.» Et l'égoïsme du buteur dans tout ça? «Tout gamin, j'ai été formé comme n°10. Je n'ai commencé à jouer attaquant qu'à 17 ans. Et puis faire une passe décisive, c'est tout aussi gratifiant que marquer un but.»
Supporter du PSG depuis tout petit...
Pour un entraîneur, avoir un élément de cette qualité à l'égo si bien proportionné, relèverait presque de la bénédiction. Paolo Amodio, son entraîneur à Differdange, parle d'un garçon «gentil, très gentil. Peut-être même trop»... Diplômé d'un masters en conduite de projet et de création en événement sportif, Omar Er Rafik parle de foot avec une certaine candeur : «J'ai peut-être un défaut, j'aime le beau jeu. À l'entraînement, il faut que ce soit fluide.» Au point de lever un peu le pied? «Oui, mais je ne vois pas l'intérêt de mettre une semelle à un équipier. Par contre, en match, s'il faut mettre le pied, je le mets», assure ce Meusien de naissance dont la carrière connue des hauts (Jamoigne, D3 belge) et des bas (rupture des ligaments croisés du genou gauche en 2008) et qui aurait pu être bien différente. «À 15 ans, Metz et Sedan étaient intéressés mais dans mon club, personne ne me l'a dit. Je ne l'ai su que bien plus tard. Ensuite, je me blesse au genou alors qu'un agent est en contact pour moi avec des clubs de D2 belge... Mais c'est comme ça, à chaque fois que quelque chose devait se concrétiser, ça ne s'est pas fait.»
Supporter du PSG depuis tout petit, Omar Er Rafik assure ne pas se faire de film pour demain soir. «Comme tout joueur, je n'aime pas être sur le banc.» Preuve de sa motivation, lui le musulman est même prêt à faire une sainte entorse au ramadan. «On peut reporter le jeûne d'un jour pour une raison valable. Je pense qu'affronter le PSG en est une...»
Meilleur buteur de Promotion d'honneur la saison passée avec 25 réalisations, Er Rafik est prêt à prendre une nouvelle dimension avec Differdange où il est passé d'un à cinq entraînements hebdomadaires. Avant de raccrocher, celui qui tentera d'échanger son maillot avec Kévin Gameiro pour l'offrir à son neveu, se fait songeur : «C'est vrai que d'entrer sur la pelouse du Parc, avec ses équipiers, ça doit vraiment être quelque chose...»
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