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Gabi c’est fini…
Je m’attaque ici à une tâche périlleuse voire impossible mais tant pis. Je souhaite que les supporters, les gens qui aiment un club comprennent que mon propos n’est pas partisan mais vise à être unitaire. Vœu pieux ? Pas grave, il faut quand même essayer. J’expliquais récemment de façon imagée ou simpliste aux yeux de certains que le foot n’est pas vu, compris, ressenti de la même façon selon qu’on a un jour préparé ses sandwichs pour aller au stade. J’évoquais en parlant de ça, la condition du supporter de base, du passionné, du gars pour qui le club est un membre de la famille. Dans tous les clubs, il y a ces gens pour qui aller au match est un cérémonial. On prépare la tenue, le fameux sandwich (si on pas les sous pour l’acheter sur place), on fait de la route, on arrive parfois (très) longtemps avant. Plus le match est important, plus on arrive tôt. On lit dix fois l'article du journal sur "notre" match. On est avec ses potes, on croise le regard des autres habitués de ce coin de stade. On ne se parle pas toujours, mais on est là pour la même chose. Tout ça, Nick Hornby, dans « Carton Jaune », l’a définitivement figé, raconté et à ce stade, beaucoup m’ont déjà compris. Ces gens-là (et vous l’aurez compris, j’en suis) ne regarderont jamais le foot comme les autres. Le cynisme qu’il faut soi-disant avoir par rapport aux différents « modernismes » du foot actuel, ils ne l’acceptent pas. Non pas qu’ils soient débiles au point d’ignorer la réalité, non, ils savent tout ça mais il y a en eux (en moi) un fond de romantisme, un air de nostalgie, de « c’était mieux avant » qui poussent à la vaine recherche d’un idéal qu’ils croient disparu. Dans tous les stades où je vais, je vois ces gens, ses supporters. Ils se racontent les mêmes histoires. Ils sont identiques, différents et au fond se respectent. Peu importe donc votre couleur. Vous savez évidemment qu’Heinze est un type abject !
Parce que les clubs ne sont pas des entreprises comme les autres, les joueurs ne sont pas des employés comme les autres. Ils véhiculent une part de rêve, ils inspirent respect ou rejet et tout cela est de l’ordre de l’émotion, de « l’affect ». Ignorer cela, c’est ne rien comprendre au foot, à son histoire. Oui, Heinze fait ce qu’il veut. Oui, il est libre de choisir comment gérer sa carrière. Mais ce n’est pas comme si un employé de Quick partait bosser au Mac Do !!
Il y a quelques années, Fiorese avait été rejeté aussi bien à Paris qu’à Marseille. Une unité s’était créé face à cet homme sans visage. J’avais trouvé ça sain ! Oui sain, je répète. Il n’avait qu’à réfléchir à ce qu’il faisait après tout… Visiblement, il n’y aura pas le même rejet pour le « félon argentin » et je le regrette.
On me dit que le foot est comme ça (quelle belle explication !). On tente de m’expliquer que ma vision est rétrograde. Très bien, j’assume. Mais tant que le foot me proposera le Real de Raul et Casillas, le Barça, son école et son « mes que un club », Del Piero et « sa » Juve, Maldini et ses successeurs milanisti, Totti et son « fils » De Rossi qui refuse le Real. Tant que le Bayern et son trio de dirigeants historiques ne se laisseront pas déféquer sur la tronche par un joueur français qui pense avec ses pieds, tant que l’Angleterre du foot business continuera à respecter son passé et à honorer son histoire, tant que je verrai Gerrard à Liverpool (ailleurs s’il le veut mais pas à Man Utd), Giggs et sa bande dans le Manchester de Sir Alex. Tant que tout ça existera, le foot aura un sens. En disant cela et en regardant de près le visage du foot actuel, devant lequel il faut paraît-il se résigner, je m’aperçois que mon monde n’est pas si idéalisé. On n’est pas en plein « tous pourris » comme beaucoup le répètent trop souvent. Mon monde existe. Dedans, il y a de tout. Les bons, les méchants, les anonymes. Mais au-delà, bien au-delà, de la couleur du maillot, il faut savoir qui est qui. Et avec Heinze, dorénavant on le sait : C’est un moins que rien !
Le blog de Riolo.
C'est en condensé ce qu'il dit depuis deux jours dans l'after