vu sur PSGteam

mais intéressant de voir le point de vue de Moulin
Citation
Moulin largue ses bombes sur Le Guen et consorts
Dans une entrevue accordée en exclusivité à PSGteam.net, Michel Moulin est revenu sur son passage éclair au PSG, entre avril et mai 2008. Une interview-fleuve au cours de laquelle l'ancien Conseiller sportif aux allures de Président-entraîneur livre son analyse sur tous les sujets, sans tabous : Le Guen, Rothen, Kombouaré, tout y passe. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que certains doivent avoir les oreilles qui sifflent...
Moulin-Cayzac : duo gagnant?
Arrivé au plus fort de la crise traversée par le PSG en 2008 après une cuisante défaite contre Caen (3-0) qui place le club parisien en position de reléguable, Michel Moulin se voit proposer un poste de "Conseiller sportif", titre un peu fourre-tout qui lui permet vite de prendre de l'importance au sein du staff."J'ai fait ça avec plaisir car je suis un passionné. Je l'ai fait bénévolement. (...) Ce n'était pas le Président qui avait la fonction. C'était moi qui avait la fonction complète de diriger le club pour quelques matchs". Réfutant toute intervention de sa part dans la démission d'Alain Cayzac, Michel Moulin reconnaît pourtant l'impact probable du chevauchement de leurs responsabilités respectives dans la décision présidentielle : "Je n'ai eu aucune influence dans la démission de Cayzac, et il n'y a eu aucune altercation entre nous. J'ai toujours eu un très bon contact avec lui. Mais c'est vrai que de se faire imposer quelqu'un de l'extérieur a peut être été vécu par lui comme une situation d'échec, donc il a démissionné". Une collaboration dont la brièveté peine d'ailleurs l'ex "quasi-Président", qui aurait souhaité voir cette association se poursuivre sur la durée : "Après coup je pense que ça aurait fait un beau duo ; lui à la communication du club, en raison de sa proximité avec les supporters et moi m'occupant de l'aspect sportif. Je pense qu'avec le recul lui aussi doit faire la même analyse aujourd'hui". Malgré tout, l'ancien Directeur sportif du Red Star 93 et du FC Istres ne rougit pas de son bilan : "Bazin a eu raison de prendre cette décision. Certains diront que ça n'a rien fait, d'autres que si, mais l'important reste que le club se soit sauvé".
Clash Moulin-Rothen : le Conseiller débusque les taupes
Invité à revenir sur son altercation avec Jérôme Rothen, Michel Moulin livre sa vérité sans langue de bois, comme à son habitude. Une vérité loin d'être tendre pour le milieu parisien, qui évolue actuellement dans le championnat turc. "J'ai eu une discussion avec les joueurs en leur disant "à partir d'aujourd'hui c'est la guerre, donc rien de ce qui se dit dans le vestiaire ne doit sortir du vestiaire". Le problème c'est que Rothen a balancé quelques phrases dans L'Equipe.C'est d'ailleurs très facile pour moi de démontrer que c'est Rothen qui a parlé. Comme j'étais le patron je lui ai dit que c'était inadmissible par rapport à ses collègues. Il est venu me voir dans mon bureau pour me dire qu'il n'était pas d'accord, ce à quoi je lui ai répondu que j'avais une mission à accomplir et qu'en conséquence les états d'âme des joueurs ne m'intéressaient pas". Moulin enfonce ensuite le clou en ce qui concerne le niveau du joueur : "Le temps m'a donné raison, il n'avait pas le niveau. Il était plus souvent par terre que debout. Il était sifflé au Parc, puis il est parti en Ecosse où il n'a presque pas joué. Maintenant il évolue en Turquie et à mon avis il ne jouera pas beaucoup plus. Il fait partie de ceux qui dribblent en reculant, il ne fait pas ce qu'il faut".
Le Guen responsable du marasme
Et le festival continue, encore plus fort, quand on en arrive au sujet le plus épineux : l'entraîneur. Interrogé sur les raisons de la crise que traverse le club, Michel Moulin livre le responsable sans aucune hésitation : "Tout ce qui se passe aujourd'hui est la faute de Paul Le Guen". L'occasion pour lui de dédouaner Alain Roche, Responsable du recrutement au sein du club francilien : "Ce n'est pas la faute de Roche. C'est un gars super, qui n'a probablement pas été assez entouré. Je l'ai vu proposer des joueurs mais ils n'ont jamais été pris. Ce qu'a dit d'ailleurs dit Le Guen sur lui n'était pas normal. Cela aurait dû être dit en face-à-face et non pas dans les colonnes d'un journal". Et de critiquer ensuite la qualité de jeu et l'effectif parisien : "Quand on prend des joueurs comme Bourillon ce n'est pas possible. Il faut des meneurs et sans ces meneurs, ça ne peut pas marcher (...) A Lyon, Le Guen voulait prendre Carotti à la place de Cris !" (...)"Il n'y avait pas de style de jeu à Paris à la fin de la saison. On balançait sur la tête de Hoarau. (...) Aujourd'hui il n'y a pas les joueurs pour arriver à quelque chose. Quand on prend la charnière Camara-Traoré, il y en a un de trop. Par exemple, Sammy Traoré est très gentil, mais il n'a pas le niveau (...) L'année dernière, Le Guen ne voulait pas faire jouer Pauleta et le faisait en plus sentir aux joueurs. il ne leur montrait pas d'amour. Un Paul Le Guen qui ne s'attire pas seul les foudres du natif d'Alès :"L'autre raison de mon départ c'était le refus de conserver Le Guen mais aussi Boindrieux, qui gèrait tout et se mêlait de tout mais qui ne venait pas du football. Ce n'est pas possible d'avoir des dirigeants comme ca".
"Casque d'Or" est l'homme de la situation
Suite aux "Kombouaré démission" scandés samedi par une partie du public parisien, Michel Moulin défend sans réserve le kanak : "Antoine Kombouaré n'est pas du tout critiquable, il fait avec les joueurs qu'on lui a laissé. Il va faire des recrutements différents, mais il faut des joueurs de caractère capables d'intégrer le discours d'Antoine". A la question de savoir s'il aurait pris Kombouaré s'il avait été Président, Moulin confirme, avant de tempérer le rôle d'un entraîneur : "C'est un entraîneur donc il ne faut pas le laisser tout faire. Un entraîneur est un peu comme un Directeur commercial et c'est le Président qui doit prendre la parole. Mais l'entraîneur ne doit pas tout faire."
Le Docteur Moulin livre sa vision de "son" PSG
Malgré des analyses souvent lucides, le Conseiller sportif était toutefois remercié après deux mois au chevet du PSG. Une décision dont la raison est bien connue de l'intéressé : "(hésitation)...c'est probablement à cause de mon tempérament. Quand on a pour mission de sauver un club, on ne peut pas se contenter de faire la bise aux autres clubs. Mais bien sûr je n'aurais pas agi pareil si j'avais récupéré la fonction de Président la deuxième année. Mais je ne regrette rien car si je ne l'avais pas fait le club serait descendu". Un "sauveur" qui reconnaît bien volontiers que certaines de ses décisions ont pu mal passer : "Certaines de mes décisions ont été très mal acceptées par certains, ce que je peux comprendre. J'avais par exemple interdit aux dirigeants moi y compris de pénétrer dans le vestiaire".
Considérant qu'il avait agi comme "un médecin", Michel Moulin livre son diagnostic :"Ce sont tous de très gentils garçons mais ce ne sont pas des joueurs faits pour Paris" . Car l'ex futur Président déçu n'est manifestement pas convaincu par la politique de recrutement du club. Emettant de grosses réserves sur des joueurs tels que Giuly, Hoarau, et très critique vis-à-vis de la politique salariale du club, il résume sa position en une phrase : "Plutôt que 4 ou 5 moyens, mieux vaut en prendre un très bon". Fustigeant la politique des hauts salaire, il insiste sur un autre système, basé sur des primes.
Face au malade parisien, quel aurait été le remède de celui qui a failli devenir un joueur professionnel? "Si j'étais resté j'aurais fait venir Gignac. (...) J'aurais appelé Deco, et je l'aurais mis derrière Gignac et Diané (...) Quelqu'un comme Rui Costa qui avait 33 ans aurait aussi pu apporter quelque chose car il a encore fait deux saisons solides". Une action sur le terrain qui ne doit pas cacher ses autres projets de l'époque pour le club : "On n'a pas acheté de grands joueurs qui auraient permis de vendre plus de maillots, et on n'a pas mis en place de tribune enfants comme je l'avais évoqué".
C'est certain, Michel Moulin n'a pas oublié son expérience au sein du club de la capitale. Si certains éléments de son discours sont discutables, notamment vis-à-vis de la faisabilité de sa politique salariale, nombre de parisiens se retrouveront au moins dans le constat que fait cet homme au caractère bien éloigné de celui des joueurs. Aujourd'hui à la tête de plusieurs projets dont le journal le 10 Sport, qui redeviendra quotidien le 10 juin, Michel Moulin travaille actuellement sur des web-télés et réfléchit selon ses dires à la reprise d'Europe 1 Sport...en attendant de le voir peut être un jour revenir au chevet de son malade préféré...