Les informations des services de renseignement n'ont pas vocation à être servies en pâture au grand public, ne serait-ce que pour d’évidents impératifs de protection des sources. Ils rendent compte d'elements factuels après divers recoupements qui permettent de jauger la fiabilité de l'info (il y a des échelles de notation), la politisation des informations n'est pas de leur fait, ni de leurs services centraux. Les armes chimiques en Irak, c'est une construction faite dans des bureaux climatisés de Washington et Alexandria par des rapprochement d'informations qui n'avaient pas à être rapprochées.
Inutile donc d'attendre que May ou Macron agitent leurs notes blanches pour se justifier, ca n'arrivera pas, ils pourront fournir des elements aux enquêteurs (c'est con que la Russie ait démantelé le seul outil d’enquête indépendant, pour un camps qui n'a rien à cacher...), et ce sera tout.
Quant aux intérêts de la France dans la Syrie, j'ai deja du mal à comprendre ou tu l'as vu sauter dedans à pieds joints mais bon passons.
L'intérêt du bombardement etait purement symbolique, ce n'était pas un acte militaire mais un acte politique. Quand tu préviens 3 fois comme le bouffon joufflu de Hollande que la prochaine fois tu bombardes et que tu ne le fais pas, tu passes pour un con, et les dirigeants de pays comme la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis ne peuvent que difficilement se complaire dans cette sature de con. La Russie a multiplié les mises en garde sur la gravite d'une telle attaque pour tester la resilience et l'unite occidentale, ils ont reçu une reponse claire. On peut railler le résultat effectif du bombardement sur des bâtiments vides, le message est passé et c’était le seul but recherché.
Ensuite, il y a un interet regional immense, la Syrie n'est presque qu'un detail en elle meme. Dans le detail, la France par exemple a une responsabilité historique et stratégique tres importante vis à vis du Liban voisin.
Tout l'avenir de la region au sens large repose sur le rétablissement d'un equilibre des forces entre les deux géants, l'Iran et l'Arabie saoudite. Pas d'equilibre, pas de stabilité, et donc des tensions qui fatalement dégénéreront en affrontements indirects. Pour l'heure l'Iran a pris un avantage enorme et a accompli sont rêve stratégique, établir un arc pro-iranien de la frontière pakistano-afghane à la Méditerranée. On pourrait s'en foutre comme tu le suggeres si ce n’était pas une zone voisine avec tout ce que cela genere de vagues migratoires et donc d'outil de pression de la Turquie contre nous, et plus cyniquement d'atteinte à nos intérêts commerciaux tout simplement, une region instable est une region qui sort des marchés consommateurs et compromet sa capacite productive.
A moyen terme, l'Occident souhaite aussi être un acteur preponderant de la sortie de crise afin de contrecarrer les ambitions russes et chinoises (nouvelle route de la soie) sur toute la region. Poutine n'est pas notre ami, il n'est pas inutile de le rappeler
Bref, des intérêts directs et indirects dans la crise syrienne, on en a 10 000.