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Nordahl Lelandais reconnaît avoir «pris en stop» Arthur Noyer
L'ancien militaire, qui a avoué avoir tué la petite Maëlys fin août, est également mis en examen pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer. Auditionné par la juge d'instruction, il a admis l'avoir «pris en stop» le soir de sa disparition, dans la nuit du 11 au 12 avril 2017.
L'étau se resserre autour de Nordahl Lelandais. Selon une information révélée ce vendredi, l'ancien maître-chien de l'armée, a reconnu avoir pris en stop le caporal Arthur Noyer le soir de sa disparition, survenue à la sortie d'une boîte de nuit à Chambéry dans la nuit du 11 au 12 avril. Auditionné par la juge d'instruction le 5 février dernier, il affirme cependant l'avoir «déposé un peu plus loin». Jusqu'ici, Nordahl Lelandais reconnaissait simplement avoir été présent à Chambéry cette nuit-là.
Ce dernier avait été mis en examen en décembre pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer, 23 ans. Dans ce dossier, la proximité des deux hommes la nuit de la disparition avait déjà été établie grâce à leurs téléphones mobiles. En effet, cette nuit d'avril, les deux téléphones de Nordahl Lelandais ont déclenché les mêmes relais téléphoniques qu'Arthur Noyer, avant d'être éteints vers trois heures du matin, à dix minutes d'intervalle. C'est au moment de la mise en examen de Nordahl Lelandais, pour l'assassinat de la petite Maëlys - qu'il a reconnu avoir tué le 14 février - que la piste de cet ancien militaire est apparue aux yeux des enquêteurs dans le cadre de la disparition d'Arthur Noyer.
L'ADN d'Arthur Noyer retrouvé
Au-delà du bornage téléphonique, d'autres éléments à charge ont été relevés par les enquêteurs. Sur des images de vidéosurveillance, les gendarmes ont repéré la présence d'un véhicule de marque Audi près des lieux où se trouvait Arthur Noyer dans la soirée du 11 au 12 avril. Près de 2900 personnes en Savoie étaient alors détentrices de ce type de véhicule. «Après l'affaire Maëlys, un lien a pu être fait avec le véhicule de Nordahl Lelandais», expliquait en décembre Thierry Dran, le procureur de la République de Chambéry. Ensuite, le véhicule du suspect a été identifié sur des images de vidéosurveillance «à des moments concordants» aux relevés téléphoniques. Peu de temps après, il a été établi que Nordahl Lelandais avait effectué sur Internet la recherche «décomposition d'un corps humain».
Le 7 septembre dernier, un crâne humain a été retrouvé sur un chemin de randonnée près de Montmélian (Savoie). Des analyses avaient confirmé au mois de décembre que ces restes étaient bien ceux d'Arthur Noyer. Dans la foulée, Thierry Dran, annonçait la mise en examen de Nordahl Lelandais pour l'assassinat du soldat.
Arthur Noyer, caporal du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA) avait passé une soirée en boîte de nuit avec des camarades dans le centre-ville de Chambéry. Il avait ensuite décidé de rentrer seul à la caserne, située à Barby, à cinq kilomètres de là. Une soirée presque sans anicroche: le jeune homme s'était fait voler sa veste et son téléphone mais avait récupéré ses effets dans la soirée, selon une source proche de l'enquête.
Il avait été vu pour la dernière fois vers quatre heures du matin alors qu'il faisait du stop dans une rue de Chambéry et avait ensuite disparu sans laisser de traces. Le caporal ne s'était pas présenté à son poste le lendemain. Le 13e BCA avait donc donné l'alerte et les gendarmes de Challes-les-Eaux avaient lancé un appel à témoins. Ils avaient déployé d'importants moyens pour les recherches comme des plongeurs pour sonder plusieurs plans d'eau autour de la ville. Sans succès. Le parquet de Chambéry avait finalement ouvert une enquête le 20 avril pour enlèvement et séquestration, huit jours après sa disparition.
figaro.fr
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