Citation (Ozzy Ryss @ 16/04/2019 15:56)

Au moins l'échafaudage est intact.

S'il était tombé, la voute aurait certainement cédée et emmenée une grosse partie de l'édifice.
Citation
Incendie à Notre-Dame : "Tout le système de détection est à repenser", confie un entrepreneur du chantier
Au lendemain de l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris ce lundi 15 avril, l'un des entrepreneurs qui a travaillé sur le chantier de rénovation de la flèche de la cathédrale décrit à Marianne le dispositif anti-feu mis en place autour de l'échafaudage sur le toit. "Un chantier très surveillé", selon lui, mais qui souffrait de certains manques.
Comment un tel incendie a-t-il pu se produire sur un monument de l'importance de Notre-Dame de Paris ? Au lendemain du drame, la question est dans tous les esprits. Patrick Palem, l’entrepreneur de Périgueux qui, il y a moins d’une semaine, avait déposé les statues qui entouraient la flèche de la cathédrale, décrit à Marianne le dispositif de sécurité qui protégeait le chantier d'où semble être parti le feu. Ses failles, aussi…
« L’échafaudage n’était pas fini d'être construit, 300 tonnes avait déjà été posées et 200 restaient encore à monter », nous détaille l'ex-PDG mais toujours conseil de la Socra, l'entreprise de Dordogne chargée de restaurer les douze apôtres et quatre évangélistes de cuivre, datant du XIXe siècle, qui avaient été hélitreuillés jeudi 11 avril depuis la flèche de la cathédrale. Et d'assurer : « C’était un échafaudage très propre, un chantier très surveillé ».
Dans un tel environnement, le feu est l'ennemi numéro un. « C’est tout le problème et la hantise sur ce genre de chantiers. Evidemment là-haut, il est interdit de fumer. Normalement, les gars descendent à 18 heures mais en principe, ils doivent arrêter de travailler deux heures avant pour justement surveiller d'éventuels points chauds », poursuit l’entrepreneur. Car même à retardement, « la simple chaleur sur le plomb du toit peut ensuite déclencher un feu de charpente ». Et « là-haut » comme il dit, tout le monde sait bien que quand le feu embrase le bois de ces charpentes multicentenaires, puis fait fondre le toit en plomb, le métal en fusion embrase à son tour le reste.
Alors, le dispositif anti-incendie était-il suffisant à Notre-Dame ? « Là-haut, sur le toit, il y avait des extincteurs tous les 10 mètres mais passé 18 heures, il n’y avait plus personne derrière chaque appareil…», se souvient Patrick Palem, qui relève : « On le sait, il faudrait multiplier les détecteurs de points chauds. Des systèmes électroniques existent, mais cela coûte cher… C’est tout le système de détection des points chauds sur ces chantiers historiques qu’il faudrait revoir ».
"C’est tout le système de détection des points chauds sur ces chantiers historiques qu’il faudrait revoir"
Patrick Palem ne veut « jeter la pierre à personne » mais il est conscient, pour avoir aussi travaillé sur la toiture du château de Versailles, que tout se joue dans les premières minutes. « C’est trop tôt pour dire ce qui a pu se passer, soit un problème électrique, soit un point de chaleur… », souffle-t-il. Il y a aussi une autre hypothèse : qu’on ne sache jamais ni qui, ni quoi, a déclenché ce feu d’enfer.
« Dire qu’il y a quelques jours, j’étais encore sur ce toit en plomb…», se désole-t-il, le souffle coupé, après avoir passé une partie de la nuit à observer le spectacle de la cathédrale en flammes. Avec une consolation, tout de même : « Dans ce malheur, heureusement que nous avions descendu les statues qui sont maintenant ici dans nos ateliers. Mais qui peut savoir quand elles remonteront à leur place… ». Le coq de la flèche, lui, devait être décroché en juin pour rejoindre à son tour les ateliers de la Socra. Mais le coq de Notre-Dame « a fondu ».
Citation
L'enquête privilégie la piste accidentelle
Le procureur de la République de Paris a indiqué ce mardi que la piste accidentelle était privilégiée dans l’enquête ouverte pour "destruction involontaire par incendie", précisant que "rien ne va dans le sens d'un acte volontaire".
"Cinq entreprises intervenaient sur le site. Dès aujourd'hui, ont débuté des auditions d'ouvriers d'employés de ces entreprises. Une quinzaine sont prévues. Ils sont une quinzaine à être intervenus, à avoir été présents hier"
, a détaillé Rémy Heitz lors d'un point presse devant Notre-Dame, ajoutant que la direction de la police judiciaire parisienne mobilisait près de cinquante enquêteurs sur cette enquête.
Le procureur a expliqué qu'il y avait "eu une première alerte à 18h20 suivie d'une procédure de levée de doutes mais aucun départ de feu n'a été constaté". "Il y a eu une deuxième alerte à 18h43, et là, le feu a été constaté au niveau de la charpente. Entretemps, l'église avait été évacuée puisqu'une messe avait débuté peu avant".
Les investigations seront "longues complexes", a prévenu Rémy Heitz mais, a-t-il promis "tous les moyens sont mis en œuvre pour arriver à la vérité, pour connaître l'origine de ce terrible incendie".
https://www.marianne.net/societe/incendie-n...entrepreneur-du