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Babou1
L’écriture « dite inclusive ». neokill@h.gif
C’est un bon batard parmi tous ces batards.
Malédiction
Citation (Houdini @ 21/11/2017 12:28) *

IDOLO


Merci

J'ai lu une page de cette merde juste pour tester, à la moitié j'avais déjà mal au crâne.
Aphasie
Citation (Houdini @ 21/11/2017 12:28) *

IDOLO


Grave que le bon sens doive passer par une injonction du premier ministre. Trop de groupuscules de tarés.

Sinon c'était pas Castaner qui s'était essayé à cette connerie ?
Zul
QUOTE (Houdini @ 21/11/2017 12:28) *

IDOLO

bonne décision, on a bien compris leur démarche mais faut arrêter les conneries déjà que le charabia administratif ou juridique est chiant à comprendre si on fout en plus cette merde on est pas sorti de l'auberge, je parle pas de l'éducation nationale vu le ratio d'élèves puis d'adulte incapable d'écrire correctement.
stoner_man
Personne pour évoquer le rapport sur la fermeture ds voies sur berges?

Une nouvelle réussite d'Hidalgo. the_chairman.gif

Citation (Miles @ 20/11/2017 19:32) *


Ça s'amuse bien chez sud laugh.gif

Chadmild
Citation (stoner_man @ 21/11/2017 13:03) *
Personne pour évoquer le rapport sur la fermeture ds voies sur berges?

Une nouvelle réussite d'Hidalgo. the_chairman.gif

On attend d'abord celui sur les verges dans le bois anefail.gif
Ca va être reconduit l'an prochain cette connerie ?
Amo
J'suis pas trop les infos/actus mais c'est vrai débat l'écriture inclusive ? edhelas2.gif

J'pensais que c'était un délire de 3/4 femen sur twitter.
Zul
QUOTE (Amo @ 21/11/2017 14:15) *
J'suis pas trop les infos/actus mais c'est vrai débat l'écriture inclusive ? edhelas2.gif

J'pensais que c'était un délire de 3/4 femen sur twitter.

Oui, je crois que ça a commencé avec des manuels scolaires qui l'ont utilisé. Je sais plus qui l'a préconisé au gouvernement (ministère de l'égalité ?).

Blanquer a semble-t-il mis un stop puis doudou.

Je pense que la visibilité du débat a été amplifié par les affaires style wenstein, ça a donné un socle de "légitimité" pour certains (aines).
Slip
Citation (Amo @ 21/11/2017 14:15) *
J'suis pas trop les infos/actus mais c'est vrai débat l'écriture inclusive ? edhelas2.gif

J'pensais que c'était un délire de 3/4 femen sur twitter.

Bah, tu as un 1er manuel scolaire qui a été écrit de cette façon ....
Ozzy Ryss
Citation (Zul @ 21/11/2017 14:31) *
Oui, je crois que ça a commencé avec des manuels scolaires qui l'ont utilisé. Je sais plus qui l'a préconisé au gouvernement (ministère de l'égalité ?).

Blanquer a semble-t-il mis un stop puis doudou.

Je pense que la visibilité du débat a été amplifié par les affaires style wenstein, ça a donné un socle de "légitimité" pour certain.e.s.


FYP

La gueule du tract sinon. neokill@h.gif
Miles
Libération pas content laugh.gif

http://www.liberation.fr/france/2017/11/21...ficiels_1611498

Les rageux vont maigrir ©
Tourista-chan
Citation (Slip @ 21/11/2017 14:32) *
Bah, tu as un 1er manuel scolaire qui a été écrit de cette façon ....


Citation (Zul @ 21/11/2017 14:31) *
Oui, je crois que ça a commencé avec des manuels scolaires qui l'ont utilisé. Je sais plus qui l'a préconisé au gouvernement (ministère de l'égalité ?).


Les éditeurs sont libres de sortir les manuels scolaires qu'ils veulent du moment que ça respecte le programme et les notions pédagogiques. Après, ce sont les établissements scolaires et enseignants qui font leur choix. Il n'y a donc pas de directives particulières du ministère.
Après, il y a souvent des cadres de l'EN qui participent à la rédaction des manuels (contre rénumération bien sûr).

Et sinon la préconisation de l'écriture inclusive vient d'un guide pratique sorti en 2015 par le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes :

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IM..._2015_11_05.pdf

Il y a malgré tout quelques trucs intéressants dans ce torchon, en particulier sur les évolutions de la langue à travers l'histoire.
Malédiction
Quoi qu'il en soit cette écriture inclusive c'est juste une abomination.

C'est sûr qu'en soi c'est pas LE sujet prioritaire, mais c'est déjà une bonne chose de mettre rapidement un stop de principe à cette merde avant que le cancer se propage dans tous les sens.
Zul
QUOTE (Tourista-chan @ 21/11/2017 15:46) *
Il y a malgré tout quelques trucs intéressants dans ce torchon, en particulier sur les évolutions de la langue à travers l'histoire.

oui mais ça va à l'encontre de la direction de facilitation de l'apprentissage, comme notamment le fameux truc orthographique qui vire les accents et simplifie certains mots.

Moi je te le redis, si on veux tout simplifier et enlever le genre pour cause d'égalité, tu fous le français à la poubelle et tu prends l'anglais en langue nationale.

L'évolution de la langue je peux l'entendre, les effets de mode genre argot et verlan et maintenant l'écriture inclusive, c'est de la grosse merde (pardon pour la vulgarité).

Les combats contre le machisme, pour l'égalité des sexes est très louable et fondamental, reste que penser que compliquer une langue déjà complexe ne parlera pas forcément aux enfants, surtout si la mentalité des parents est arriérée, ceux qui ont un comportement imprimant le plus un enfant.

Tiens ça me fait penser, j'entends de plus en plus le mot "confusant" un anglicisme aussi con que malaisant (même si différent), son utilisation abusive lui permettra-t-il un jour d'être reconnu au nom de l'évolution de la langue, faut il virer des mots inusités et inclure la novlangue qui n'est que le reflet d'une certaine paresse intellectuelle mondialisée ? Je pose la question, j'ai pas la réponse.
Aphasie
Citation (Miles @ 21/11/2017 15:44) *
Libération pas content laugh.gif

http://www.liberation.fr/france/2017/11/21...ficiels_1611498

Les rageux vont maigrir ©


Quel sida ce journal. Si l'écriture inclusive c'est si bien, pourquoi ils produisent pas leur journal dans cette langue, je sais pas, qu'ils donnent l'exemple.
Tourista-chan
Citation (Zul @ 21/11/2017 16:28) *
oui mais ça va à l'encontre de la direction de facilitation de l'apprentissage, comme notamment le fameux truc orthographique qui vire les accents et simplifie certains mots.

Moi je te le redis, si on veux tout simplifier et enlever le genre pour cause d'égalité, tu fous le français à la poubelle et tu prends l'anglais en langue nationale.

L'évolution de la langue je peux l'entendre, les effets de mode genre argot et verlan et maintenant l'écriture inclusive, c'est de la grosse merde (pardon pour la vulgarité).

Les combats contre le machisme, pour l'égalité des sexes est très louable et fondamental, reste que penser que compliquer une langue déjà complexe ne parlera pas forcément aux enfants, surtout si la mentalité des parents est arriérée, ceux qui ont un comportement imprimant le plus un enfant.

Tiens ça me fait penser, j'entends de plus en plus le mot "confusant" un anglicisme aussi con que malaisant (même si différent), son utilisation abusive lui permettra-t-il un jour d'être reconnu au nom de l'évolution de la langue, faut il virer des mots inusités et inclure la novlangue qui n'est que le reflet d'une certaine paresse intellectuelle mondialisée ? Je pose la question, j'ai pas la réponse.


L'écriture inclusive n'a rien à voir avec l'introduction de nouveaux mots (et je ne suis pas d'accord avec toi pour l'argot et d'ailleurs la langue intègre un nombre considérable de mots d'origine argotique), c'est une modification artificielle de la grammaire et non pas liée à un usage.
Par exemple, l'évolution du vocabulaire pour féminiser des fonctions (procureure, professeure, etc...) ça me choque beaucoup moins même si dans certains cas c'est plutôt moche.
Malédiction
J'avais pas vu le truc de Sud93, cette dinguerie neokill@h.gif

Les mecs s'organisent leur petit appartheid au calme et aux frais de l'Etat laugh.gif
Herbert
Citation (Malédiction @ 21/11/2017 16:50) *
J'avais pas vu le truc de Sud93, cette dinguerie neokill@h.gif

Les mecs s'organisent leur petit appartheid au calme et eux frais de l'Etat laugh.gif


et avec déjeuner partagé parce qu'ils sont trop crevards pour payer la bouffe à leurs stagiaire-e-s
Gustatif
Le hic avec l'écriture inclusive c'est que ça rend le truc complètement illisible.
Pour en revenir à la règle "Le masculin l'emporte sur le féminin" on peut l'inverser en "le féminin l'emporte sur le masculin" j'en aurais rien à foutre.
Je crois que le Ministre de l'EN avait proposé qu'en cas de majorité féminine ce serait le féminin qui l'emporterait sur le masculin, ça me dérange pas non plus.

Le combat du féminisme est un combat fort louable quand ça touche à l'égalité salariale par exemple mais certaines vont tellement dans l’excès que leur seul désir c'est d'émasculer les mecs.
Ce qu'elles pigent pas quand on va vers ces excès là c'est que ça dévalorise le combat.
stoner_man
Surtout que la définition du truc est fausse à la base.

Ce n'est pas "le masculin qui l'emporte sur le féminin", c'est le masculin qui devient neutre au pluriel.

Citation (Amo @ 21/11/2017 14:15) *
J'suis pas trop les infos/actus mais c'est vrai débat l'écriture inclusive ? edhelas2.gif

J'pensais que c'était un délire de 3/4 femen sur twitter.

C'est ce qui se passe pour la majorité des trucs à la con de nos jours, t'as 50 trous de balles sur internet qui font partie ou sont repris par des groupes de pression qui ont de gros relais dans les médias et les ministères et ça finit en débat pseudo national alors que 99% de la population s'en fout.

Je bosse dans un environnement à 90% féminin et elles considèrent à peu près toute que l'histoire de l'écriture incorrecte, c'est de la merde.
Miles
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/11/...e-inclusive.php

Hidalgo toujours au top des combats clooney3.gif
Boulick
Citation (Houdini @ 21/11/2017 12:28) *

IDOLO

stoner_man
A partir du moment où ça va paraitre au JO, la mairie de Paris pourra t'elle continuer à le faire?
Alain Miamdelin
Le truc relou avec cette histoire, c'est que comme d'habitude on remplace le fond par la forme. Ça devient : soit tes pour l'écriture inclusive soit tes un connard macho/patriarcal.

Alors qu'au final est juste des notions telles que le neutre ou le principe d'une convention qui sont mal maîtrisées.
basta
Citation (Alain Miamdelin @ 21/11/2017 20:08) *
Le truc relou avec cette histoire, c'est que comme d'habitude on remplace le fond par la forme. Ça devient : soit tes pour l'écriture inclusive soit tes un connard macho/patriarcal.

Alors qu'au final est juste des notions telles que le neutre ou le principe d'une convention qui sont mal maîtrisées.

Ca n'a aucune chance d'être appliqué cette interdiction de toute facon. A moins de définir ou commence l'écriture inclusive. Car c'est un concept assez vague. "Citoyens, citoyennes" c'est déjà de l'écriture inclusive.
Miles
A l'oral, pas à l'écrit.
NiIbraNiLemaitre
Citation (basta @ 21/11/2017 20:31) *
Ca n'a aucune chance d'être appliqué cette interdiction de toute facon. A moins de définir ou commence l'écriture inclusive. Car c'est un concept assez vague. "Citoyens, citoyennes" c'est déjà de l'écriture inclusive.

Cette écriture inclusive est une adaptation complètement foireuse de ce que font les féministes dans des langages qui comportent un genre neutre. Le concept est de supprimer la notion de genre lorsque celle-ci n'est pas pertinente.
Cette écriture pseudo-inclusive fait exactement l'inverse en insistant (lourdement) sur cette notion de genre.
J'ai tendance à penser que c'est totalement contre-productif et produira des effets inverses à ceux recherchés.
Malédiction
Citation (basta @ 21/11/2017 20:31) *
Ca n'a aucune chance d'être appliqué cette interdiction de toute facon. A moins de définir ou commence l'écriture inclusive. Car c'est un concept assez vague. "Citoyens, citoyennes" c'est déjà de l'écriture inclusive.


Faux

En écriture inclusive ça donne "citoyen.s.ne.nes"

(Et non seulement c'est casse-couilles à lire, mais en + c'est très laid)
Fred
Citation (Malédiction @ 21/11/2017 22:36) *
Faux

En écriture inclusive ça donne "citoyen.s.ne.nes"

(Et non seulement c'est casse-couilles à lire, mais en + c'est très laid)

citoyen.ne.s plutôt?
Malédiction
Citation (Fred @ 21/11/2017 22:41) *
citoyen.ne.s plutôt?


Ouais, ptêtre... (en tout cas c'est chiant ph34r.gif )
guiclay
Citation (Malédiction @ 21/11/2017 22:36) *
Faux

En écriture inclusive ça donne "citoyen.s.ne.nes"

(Et non seulement c'est casse-couilles à lire, mais en + c'est très laid)

La forme avec le point n'est qu'une écriture sensée "alléger", mais parler à chaque fois du nom masculin et du féminin est une autre forme d'écriture inclusive.
Aphasie
En parlant d'écriture inclusive, j'ai trouvé cet article d'une agrégée de lettres intéressant (désolé pour ceux qui détestent lire en longueur) :

Citation
3 choses que je retiens en tant qu'enseignante passionnée de langues sur l'écriture inclusive
Il s’agit surtout de nuancer plusieurs idées que l’on entend beaucoup, et d’inviter chacun à être mesuré sur la question.

Céline Gabaret Enseignante et auteure du blog Les mots Ailés


3 choses que je retiens en tant qu'enseignante passionnée de langues sur l'écriture inclusive.
Depuis plusieurs semaines, on en parle de plus en plus. Il faut croire que le sujet devient une controverse qui ébranle tout le monde. On pourrait trouver fou que chacun considère un fait de langue si capital, si digne de révolte, si révélateur de la pensée, dans un camp comme dans l'autre. Car les camps s'affrontent, et là, en revanche, c'est moins drôle. Je ne retranscrirai pas de propos précis ici mais j'ai été stupéfaite de lire de véritables insultes, parfois vulgaires, prononcées à l'encontre de F*** féministes qui prônent ces bêtises, ou de ces F*** (aussi) vieux réacs qui ne veulent pas changer la langue alors qu'elle est tellement macho, notre bonne vieille langue. Vous ne le saviez pas? Une macho finie. C'est vrai, on apprend aux petites filles que "le masculin l'emporte sur le féminin", les temps ont changé, non? Et si on propose de remettre un peu le féminin aux commandes, les vieux s'insurgent, quelle honte, ne touchez pas à mon orthographe. Bref. J'arrête-là, mais je caricature à peine, à mon grand regret. (Il suffit d'écouter un débat radiophonique ou d'ouvrir twitter pour être soufflé de toute cette violence, terrassé par ces arguments, toujours les mêmes, et parfois faux, des deux côtés.)

Avant de commencer, il faut aussi préciser quelque chose. Cet article n'est pas un article de fond, une référence, un manifeste. Il s'agit simplement de nos deux avis. Mon avis, celui d'une femme (et ça compte), agrégée de lettres, et professeure de lycée. Et l'avis de mon mari, ce chercheur en linguistique antique spécialiste du genre. (Oui.) Tous les deux, nous sommes sensibles à ce sujet passionnant qu'est l'évolution des genres dans les langues occidentales. Nous avons même prénommé notre fils... Camille, ce si joli nom épicène, il faut croire que nous avons toujours eu quelque chose avec cette question du masculin et du féminin.

Voici donc notre petit avis, je vais tenter de le rendre le plus bref et le plus clair possible, mais aussi le plus complet, et le plus lisible. C'est un avis de passionnés de la langue, dans son ensemble, et de toutes les réflexions qui gravitent autour d'elle. Je compte donc sur votre compréhension et votre bienveillance. Si cela permet de clarifier les choses pour beaucoup, nous en serons ravis, mais chacun pense ce qu'il veut et nous n'avons pas envie de convertir (ni de froisser) qui que ce soit. Il s'agit surtout de nuancer plusieurs idées que l'on entend beaucoup, et d'inviter chacun à être mesuré sur la question.

Situer le débat

D'abord, je vais essayer de rappeler très brièvement les faits, si (vous vivez sous un caillou et que) vous n'avez pas trop entendu parler de tout ça.

On entend en cette fin d'année l'expression "écriture inclusive" partout. Elle est présentée comme une idée portée par les mouvements féministes et comme un concept en train de s'imposer, d'autant plus qu'un manuel scolaire l'a adoptée récemment. Il s'agirait donc de "réformer l'orthographe et la syntaxe", et l'on "attend que l'académie fasse une loi". (C'est ainsi qu'on peut le lire dans les journaux.)

Mais qu'est-ce que c'est d'abord, cette écriture?

En fait, c'est compliqué, mais ce qu'on entend beaucoup, ce que les médias (et les gens) retiennent, c'est : une mise en valeur du féminin dans la langue, passant par une féminisation des noms de métiers, la précision du genre féminin s'il y a lieu (celles et ceux qui...), ou grâce notamment au point en haut (les éditeurs・trices) (ou iels, ou celleux) , l'abolition du "masculin qui l'emporte", en "rétablissant l'accord de proximité", on pourrait dire "les hommes et les femmes sont belles", ce qu'on faisait avant que des grammairiens statuent là-dessus au XVIIIème, et hop, exemple de Racine (toujours le même exemple d'ailleurs), tenez tenez, «Armez-vous d'un courage et d'une foi nouvelle» (Athalie), vous voyez?

Bon.

Les premières idées reçues

Autrement dit, sans rentrer dans le contenu des propositions, il y a déjà des précisions à apporter. Je mettrai en vert les arguments que l'on entend beaucoup et qui posent problème, en expliquant ensuite pourquoi.

"Il faut réformer l'écriture, la grammaire est sexiste." // "Qu'est-ce que c'est que cette réforme, conservons l'orthographe telle qu'elle est."

Le premier problème, c'est de penser que la langue est une loi. (J'en avais longuement parlé dans mon article sur la réforme sur l'orthographe, si vous voulez en savoir plus.) Dans la langue il n'y a pas de loi. Donc pas de réforme. On entend beaucoup dire que les enseignants qui veulent enseigner l'écriture inclusive "ne respectent pas la règle et sont hors la loi, condamnables". Mais... il n'y a niloi, ni loi à changer! Il y a un usage. La langue n'existe que par ce que nous faisons d'elle, ce que nous prenons l'habitude de dire.

Et c'est là un point qui nous semble crucial: d'un côté comme de l'autre, on ne pourra pas dire « allez hop maintenant on va faire comme ça". La plupart du temps, la règle officielle ne suffit pas. On ne vote pas ça comme on vote une loi. La langue ne repose que sur des usages.

Si vous êtes écrivain, ou écrivaine, vous pouvez tout à fait choisir d'écrire en écriture inclusive. Ou pas. C'est un choix, selon vous-même, selon votre éditeur, selon vos futurs lecteurs, dans un cas comme dans l'autre. Rien n'est interdit. Il y a certes des normes, mais surtout un usage, mais l'usage a toujours primé et primera toujours.

Bien sûr, il est vrai aussi que parfois les normes vont contre l'usage, comme si elles étaient un peu périmées, et il faut qu'elles soient adaptables. Mais elles ne sont périmées qu'à cause de ce que la majorité adopte comme usage, on ne peut pas forcer une majorité à adopter une manière de parler.

"L'académie française, c'est une bande de vieux qui décide de tout, et qui décide n'importe quoi. Je vais leur écrire."

L'académie en a parfaitement conscience,: ce n'est pas elle qui fait la langue. C'est lui donner mille fois plus d'importance qu'elle n'en a vraiment! Les académiciens font leur propre dictionnaire, il font des recommandations, mais c'est tout. Ce n'est pas un parlement de la langue. Leurs recommandations ne sont d'ailleurs pas toujours raccord avec le Robert, ou le Littré ou le Larousse. On peut trouver des informations différentes d'un dictionnaire à l'autre, ce qui surprend souvent les gens qui prennent un dictionnaire pour un code pénal. Mais non! Une langue est mouvante. Il y a des normes qui aident à se comprendre les uns les autres mais l'usage domine ces normes.

"C'est faux d'écrire iels, c'est juste d'écrire il et elles" (ou l'inverse.)

On a un problème avec l'orthographe en France parce que c'est si compliqué que des générations ont été traumatisées par ça et on entretient l'idée selon laquelle il y a "le bon" et le "pas bon". Le faux et le juste. Mais l'affaire est bien moins binaire, et tout dépend des époques, et des contextes. Voilà qui est regrettable: aucun des deux camps n'est mesuré là-dedans.

"Il faut l'enseigner à l'école."

Alors, ne me fustigez pas, nous décidons simplement de vous donner notre avis. L'école est souvent très en retard sur plein de choses dans l'évolution de la société, parce qu'il reste sans doute préférable qu'elle s'adapte à l'usage, et non l'inverse. Son but reste de former des élèves à s'intégrer dans la vie du travail, et même, la vie en général. Si cette écriture inclusive (dans son aspect acteur•trice•set celleux) est promue par un tout petit nombre de personnes (parce que ça reste le cas, qu'on le veuille ou non), je crois qu'il faut préférer enseigner l'usage majoritaire. Pour l'instant l'usage dominant c'est l'autre. L'école ne peut pas prendre les devants. Elle n'a pas à le faire. Si les auteurs décident d'écrire davantage ainsi, si les entreprises, les employés, à tous les niveaux, l'adoptent, imaginons, dans 50 ans, ou plus, si on la trouve partout, cette écriture iels ou candidat•e, là on l'enseignera. Mais aujourd'hui, l'école ne peut pas suivre une mode tant qu'on ne sait pas si c'est une mode ou si c'est durable.

Et le contenu, alors? Parlons-en
L'écriture inclusive repose sur plusieurs grands principes. Ce sont ces principes qui sont au coeur des débats que l'on entend en ce moment, alors, prenons le temps de les examiner.

"Accorder en genre les noms des fonctions, grades, métiers et titres. " (Exemples, que je cite depuis écriture-inclusive.fr: "présidente, intervenante, directrice, chroniqueuse, professeure." )

Alors là... il est évident que cela relève du bon sens. Et même... c'est déjà très largement le cas! (Mon correcteur orthographique n'a pas tiqué lorsque j'ai tapé ces mots d'ailleurs.) C'est tout à fait entendu à l'oral, d'ailleurs l'usage se l'est approprié. Le besoin est né, l'usage a su évoluer. Alors, évidemment, certains préfèrent encore dire "madame le professeur", ou "madame le ministre". Mais il faut être honnêtes: l'usage populaire a déjà imposé le féminin. Allez dans n'importe quel café du commerce, je vous mets au défi d'entendre quelqu'un dire autre chose que "la ministre". C'est là un point véritablement important: cela s'impose dans l'usage, et donc dans la langue, et donc, il n'y a même pas de débat à avoir là-dessus. On ne peut pas "décider que désormais tout le monde dira ou écrira" A ou B. Les mots sont vivants, ils naissent lorsque nous en avons besoin.

Et, parlons-en d'ailleurs: ce n'est pas (selon moi, mais vous avez le droit de ne pas être d'accord) le langage qui a créé des femmes ministres. Ce n'est pas la mise au féminin du nom qui a encouragé la féminisation de la fonction. C'est la société, c'est la réalité, et le langage a suivi. Je ne crois donc pas que l'on puisse dire que si l'on impose une adaptation de la langue qui irait dans le sens d'une mise en valeur des femmes, on ferait changer la société. Cela se produit toujours dans la langue: quand on a besoin d'un mot, on le crée. Le féminin se met à exister pour être plus clair, plus logique à l'oreille. (Et "Madame la ministre", c'est plus logique à l'oreille.) (Après, militer pour qu'il y ait plus de femmes ministres, ou présidentes, là, je suis bien d'accord avec vous, mais c'est un autre sujet! ) En bref: cet accord se fait de lui-même, avec le temps, dans l'usage, puis à l'écrit.

User du féminin et du masculin, par la double flexion, l'épicène ou le point milieu. Exemples (je cite toujours ce site) "elles et ils font", "les membres", "les candidat·e·s à la Présidence de la République", etc."

Il y a plusieurs soucis là-dedans, mais qui ne sont pas vraiment des soucis, et je vais essayer de les expliquer clairement, sans trop rentrer dans des détails techniques.

(Accrochez-vous et enfilez votre costume de linguiste, ou de philosophe, vous allez voir c'est amusant.)

Le principe de l'écrit est au départ d'exister pour figer quelque chose de dit. Le principe d'une langue est d'être la version sur le papier d'une langue orale. Tout écrit doit pouvoir se dire. Il existe un cas ou l'on s'éloigne un peu de ce principe: le cas des abréviations. Toutefois, cela correspond quand même à quelque chose qu'on peut développer à l'oral. (Si j'écris qqch, je peux le prononcer "quelque chose".) Sur des milliers d'années d'écriture, la seule petite différence qui ait existé entre l'écrit et l'oral se situe ici, sinon, tout écrit est prononçable. Même la ponctuation est une retranscription écrite de quelque chose d'oral.

Le problème de l'écriture avec le point en haut se situe donc ici: en plus d'être délicate à lire, elle est proprement imprononçable. Ce serait donc rompre un lien ancestral, et cela pose un problème de fond. Tout texte écrit doit pouvoir être lu. Comment faire, alors, si on écrit «iels sont fier.e.s", comment dire? "Iels sont fiereuess?" Ou alors doit-on lire «ils et elles sont fier et fières", et alors, on considère "l'écriture inclusive" comme une abréviation? Dans ce cas pourquoi ne pas l'écrire en entier? Le voilà, le premier souci de cette histoire de point en haut. On ne peut pas considérer l'écrit en faisant abstraction de l'oral.

Evidemment, plus ça va, plus il y a un fossé dans notre langue entre l'écrit et l'oral, plus on idéalise l'écrit, on utilise à l'écrit des élégances dont on se passe à l'oral, évidemment. Mais normalement, et, quoi qu'il arrive, fondamentalement, c'est indissociable, on ne peut penser l'un sans l'autre.

Eh, dites, si on se mettait à conseiller de préciser à chaque fois le masculin ET le féminin (c'est ce qui s'appelle la "double flexion": "celles et ceux", "tous et toutes»...)? Comme ça, on peut le prononcer!

Alors. C'est un fait: il existe dans la langue française (comme dans toutes les langues occidentales) un masculin pluriel qui englobe masculin et féminin. Je reviendrai sur l'origine, mais techniquement,et sans être linguiste, tout le monde sait qu'on dit "vous êtes arrivés" si le pronom "vous" désigne à la fois des femmes et des hommes. On dira de même pour des objets: "chez nous, les fourchettes et les couteaux sont verts". (L'autre jour en faisant mes courses, j'entendais un enfant dire à sa soeur "ils sont où, papa et maman ?". Ce dernier avait donc intégré sans y réfléchir que pour désigner un masculin + un féminin, on utilise le masculin pluriel, sans que ce "masculin" exclue le féminin, me suis-je dit, avant d'aller au rayon pâtes.) Encore une fois, j'y reviendrai, mais je voulais préciser cela pour mieux situer les choses.

Or, ce masculin pluriel globalisant commence parfois à nous gêner, ("nous" au sens de "nous tous utilisateurs de la langue française"), et nous sentons de plus en plus le besoin de préciser le genre féminin lorsque nous parlons de référents animés, pour bien indiquer que nous ne l'oublions pas. (L'enfant des courses n'en a pas besoin, par exemple, il ne dira jamais "il et elle sont où, papa et maman". En revanche, on peut imaginer qu'on commence une annonce par "les danseuses et les danseurs", ou "les musiciennes et les musiciens", parce qu'on a peur que l'utilisation de "les danseurs" n'indique pas assez qu'il peut y avoir des danseuses dedans, et la même chose pour "les musiciens".)

Là encore: c'est un fait, on le dit de plus en plus. "Chers adhérentes, chers adhérents". Je ne sais pas si c'est bien ou pas. D'un côté, je trouve que c'est bien, c'est la femme en moi qui parle. D'un autre, je trouve que ça rend la phrase assez lourde, et puis, l'inconvénient et que, si par malheur on oublie de préciser le féminin quelque part, on peut nous accuser d'oublier les femmes. (Je n'invente rien, et je lis beaucoup d'avis dans ce sens.) Toujours est-il que l'usage l'adopte de plus en plus, et il suffit d'écouter n'importe quel discours de notre président de la république pour l'entendre. Il s'agit donc là non d'une écriture inclusive mais d'une évolution naturelle de l'usage et de la langue qui fait son chemin: à chacun de voir ce qu'il utilise, s'il ressent le besoin de préciser la version féminine ou pas de ceux dont il parle. (Et si vous voulez mon avis, je trouve ça très fastidieux à écouter, à dire, à écrire, et à lire.)

D'accord, et alors, si on contournait le problème? On pourrait systématiser l'usage d'une tournure épicène, c'est-à-dire, on pourrait essayer de se débrouiller pour trouver à chaque foisun équivalent globalisant, "les membres" au lieu de "les employés", "les plumes" au lieu de "les écrivains"?

Alors, oui, c'est une autre solution: contourner le souci en trouvant une formulation qui évite d'avoir à choisir. Et là, eh bien... évidemment, qu'on peut! Mais ça ne résout pas vraiment le problème! Est-ce que cela voudrait dire qu'il faudrait se débrouiller pour trouver dans TOUTES les situations où le masculin pluriel se manifeste une tournure qui évite de se poser des questions? Qu'à chaque fois qu'on aurait besoin d'un pluriel dans une phrase, on chercherait un mot qui nous évite de choisir entre masculin et féminin? C'est certain, nous ne pouvons pas deviner l'évolution de la langue dans le futur. Toutefois, je doute que le masculin pluriel conçu comme un neutre, comme une tournure globalisante, disparaisse, parce que notre langue en a besoin. Et qu'on ne peut rendre "obligatoire" ni le fait de préciser le féminin à chaque fois, ni celui de trouver un détour, car l'ensemble serait très fastidieux, d'un point de vue linguistique.

Le point crucial demeure cette idée de "il faut dire ou écrire ainsi" : on ne peut pas statuer sur une «obligation» de précision grammaticale, on ne peut pas imposer d'écrire "les abonnés et les abonnées", ou seulement "les abonnés", parce que techniquement, "les abonnés" englobent encore le masculin et le féminin. Je recevais encore aujourd'hui un mail s'ouvrant par un "bonjour à tous" (signé par une femme) alors qu'il y a des femmes dans le "tous", et je ne m'en offusquais pas, et j'imagine qu'elle non plus. J'entendais une étudiante dire à son copain "Viens, on va s'installer là tous les deux", avec un beau "tous" qui englobe masculin et féminin, et qui est bien la preuve que notre langue a besoin de ce pluriel globalisant, portant la marque du masculin sans désigner seulement des hommes. (Sinon c'est assez compliqué, avouez, "Viens, on va s'installer là tout•e•s, euh, toute les deux, tous, enfin, à deux, enfin, toi et moi quoi.")

Si seulement c'était comme en anglais, sans féminin et masculin, ce serait plus simple (bordel).

C'est un fait: la langue française est une langue qui contient un genre grammatical, pour les référents animés (les personnes), comme pour les référents inanimés. On ne la fera pas passer là maintenant tout de suite du côté d'une langue sans genre. Allez savoir, peut-être un jour, mais pas tout de suite. (Et je ne sais pas vous, mais moi, je le trouve jolie, notre bonne vieille langue, avec son féminin et son masculin.) Cet aspect travaille énormément les grammairiens depuis des siècles, et c'est passionnant à lire. (Par exemple, les grammairiens latins ont établi que tous les noms d'arbres étaient au féminin, parce qu'ils portent des fruits. Ça a changé en français: c'est bien dommage.) Depuis des centaines d'années, on se pose des questions là-dessus, on se demande pourquoi on dit "une corde", et "un livre", et pas l'inverse. Or, beaucoup de chercheurs passés et présents s'interrogent sur le lien entre genre grammatical et sexe, autrement dit, sur la vision de la société qu'une telle distinction linguistique imposerait (ou n'imposerait pas) dans nos esprits. Pour résumer, certains linguistes établissent que le féminin de "vaisselle" est lié à de la fragilité, par exemple. On se pose beaucoup de questions sur cette histoire de masculin et féminin, et on se demande si on attribue aux objets des caractéristiques sexistes. (Une fourchette, et un couteau, est-ce suspect? Je vous laisse réfléchir là-dessus.)

Mais le langage influence tellement la pensée. Donc si on apprend que le masculin l'emporte, même pour les objets, ce n'est pas juste! On va finir par croire que les choses au masculin, comme les hommes, sont supérieur(e)s aux choses au féminin, comme les femmes.

Forcément, nous sommes façonnés par le langage, et forcément, nous ne mesurons pas consciemment tout. Mais (vous avez le droit de penser le contraire): je crois que la notion de genre grammatical ne peut pas aller jusqu'à influer sur notre vision des hommes et des femmes. Si c'était le cas...on penserait tous la même chose, puisqu'on utilise tous la même langue! En des centaines d'années, l'égalité en France entre hommes et femmes n'a cessé de changer, et pourtant on a toujours dit "une table" et "un tabouret". L'enfant que j'évoquais qui disait "ils sont où, papa et maman", ne devait pas pour autant penser que papa était plus fort que maman, et j'avoue que moi-même, en tant que maman, je ne me sentirai ni oubliée ni inférieure quand mon petit garçon dira "papa et maman sont parfaits". (Parce qu'il le dira.)

Oui mais regardez à côté, les autres langues! Les sociétés les plus égalitaristes sont celles avec un genre neutre!


Mais ce n'est pas toujours aussi simple. En finois, oui d'accord, mais il existe des contre-exemples. (Le Turc, notamment, ou le mandarin oral.) Cet impact de la grammaire sur les comportements sociétaux, en terme d'égalité homme-femme, est réellement encore très controversé, c'est un point d'interrogation. Autrement dit, ce n'est pas parce qu'il y a un masculin et un féminin en français que nous sommes très en retard en matière de place de la femme.

Mais et l'accord de proximité? Racine écrivait bien en accordant avec le plus proche si c'était un féminin, comme en latin, non? (On peut lire ça un peu partout, comme ici ou ici. ) Pourquoi "le masculin l'emporte"? Les hommes et les femmes sont beaux, c'est injuste, on pourrait dire "les hommes et les femmes sont belles", parce qu'il paraît que c'était le cas, avant?
Alors.


Je vais essayer d'être compréhensible.

Ce qui est très embêtant là-dedans, c'est justement que le genre grammatical ait un lien avec le sexe. Prenons de la hauteur. De tout temps, les langues ont fait une distinction naturelle (d'usage) entre des référents animés et des référents inanimés. C'était d'ailleurs la distinction première en indo-européen, la langue-mère. Dans les deux langues descendant de l'indo-européen que l'on connait le plus, le latin et grec, on a eu une division en 3. (L'animé-masculin, l'animé-féminin, et le neutre pour l'inanimé.) Sauf qu'au fil du temps, le neutre a disparu, et tous les inanimés sont venus s'inscrire dans des cases de féminin et de masculin. On arrive donc au fameux système de notre langue, dans laquelle une chose a un genre, et où l'on dit une table et un tabouret, avec cette fameuse complexité qui laisse si perplexe nos voisins anglo-saxons. Ils nous demandent pourquoi un tabouret est masculin... Nous sommes souvent si démunis pour leur répondre! C'est bien qu'il ne s'agit pas de problème homme/femme là-dedans. Les mots sont rentrés dans ces genres masculins ou féminins pour des questions de terminaisons, de flexion, et d'usage.

Donc, si vous me suivez, nous avons une langue avec deux grandes colonnes: les animés et les inanimés. Ces deux colonnes sont elles-mêmes partagées en deux, le féminin et le masculin, à chaque fois. Or, pour simplifier les choses, on apprend aux élèves qu'en cas de pluriel, "le masculin l'emporte ". ("Papa et maman sont ravis", "le croissant et la tasse de thé que j'ai apportés".) Dans notre débat, on entend trop souvent: "Avant les méchants grammairiens du XVIIIème, on accordait couramment au féminin, exemple: Racine, et surtout: les citations des grammairiens qui disent que le masculin est plus noble. (Cf par exemple cette tribune de Marie Darrieussecq dans l'Obs.)

Mais ce n'est pas si simple.

Racine aurait hurlé si on lui avait dit "les hommes et les femmes sont belles". Ça ne s'est JAMAIS FAIT, JAMAIS JAMAIS.


Qu'est ce qui s'est fait alors?

En latin, en grec, dans toutes langues romanes depuis 3000 ans, quand nous sommes dans la colonne des animés, si on veut utiliser le pluriel, on accorde au masculin. Et surtout quand l'adjectif est attribut. En grec, en latin, on accordait au masculin, systématiquement. "Les hommes et les femmes sont beaux". On pouvait aussi éventuellement accorder l'attribut et le verbe avec le dernier nommé, ou le plus important des deux. Si on essayait de faire un équivalent français, ça donnerait: "La fille et le garçon a été arrêté". Pourquoi? En fait, suite de la phrase avec le premier sujet sous-entendu. ("La fille a été arrêtée et le garçon a été arrêté.") Dans tous les cas, il faut bien avoir à l'esprit que les syntaxes latines et grecques n'ont rien à voir avec notre syntaxe, et qu'il est donc très délicat de comparer strictement avec notre langue. (Et pour finir, le statut de la femme dans la civilisation latine, parlons-en, hein.)

Passons dans la colonne des inanimés. Là, et si l'adjectif est attribut, on trouve plusieurs possibilités. Soit on accorde au neutre pluriel. (Et ça, on ne peut plus le faire, on n'a plus de neutre.) Soit on accordait le verbe et l'attribut avec le dernier nommé, là encore. (Cela faisait quelque chose comme: "nous avons eu affaire à des conflits et des haines sérieuses".)

Au moyen-âge, on a continué à appliquer cette règle de proximité, qui n'était donc pas si simple et pas applicable dans tous les cas, et, effectivement, nos grands auteurs l'ont employée, pour les référents inanimés. Jamais pour les animés. (Rappelons-nous l'exemple entendu partout de Racine ("Armez-vous d'un courage et d'une foi nouvelle"): "le courage", et "la foi" ne sont pas des référents animés, des êtres vivants. De plus, il s'agit d'un exemple, il n'appliquait pas cette règle à chaque fois, et puis on l'oublie, mais eh, c'est bien utile pour sa rime, donc, bon. )

Quand les premiers grammairiens ont essayé de tout normaliser au XVIIIème siècle, parce que c'était un gigantesque capharnaüm, ils se sont demandé quelle règle fixer. Ils ont proposé une idée qui ne sortait pas de nulle part: le masculin l'emporterait, dans tous les cas, inanimé ou animé. On les voit misogynes avec nos yeux d'aujourd'hui. Et pourtant, cela devait très probablement être déjà l'usage courant, sinon, leur règle ne se serait jamais installée. Leur formulation est certes maladroite, mais ils voulaient suivre l'usage, ils n'ont pas sorti ça de nulle part.

Il est donc bien trop simple de dire "de méchants grammairiens ont tout imposé et l'école a appris ça aux malheureux écoliers qui l'ont fait contre nature".

Je ne dis pas que ça veut dire qu'il ne faut rien changer.

Je veux simplement dire: attention à ne pas déformer l'histoire de la langue pour la mettre au service d'une idéologie.

Certes, on peut rêver, et se dire qu'un jour on modifiera l'usage, et qu'il sera courant d'entendre "les hommes et les femmes sont belles". Mais pour l'instant on ne le dit pas. Et on ne l'a jamais dit. Intuitivement, on ne l'a jamais fait dans l'histoire de la langue. Est ce que ça pourra s'imposer? Qui sait. Mais dans tous les cas, arrêtons de mentir en le présentant comme un retour à un ordre ancien, une sorte d'âge d'or avant le sexisme. (Et laissons Racine tranquille.)

Pour conclure...

Cet article un peu long ne veut pas blâmer qui que ce soit. Il a simplement pour but de rappeler des faits de langues trop méconnus qui sont détournés au service d'une idéologie, sans être creusés, ce qui est regrettable.

Je crois qu'il faut garder en tête que pour les référents animés, les êtres vivants, si depuis 3000 ans, on fait un accord au masculin lorsqu'on les met au pluriel, il y a très peu de chances que l'usage prenne pour faire autre chose. Je ne dis pas qu'il faut tout enterrer, mais simplement qu'il faut avoir un recul historique sage sur tout cela. Et qu'il faut garder en tête que ce pluriel masculin n'est pas un masque à la féminité, pas du tout: il s'agit d'une forme qui englobe, qui rassemble, et ça, c'est joli, non? Vous n'avez pas envie d'être rassemblés?

Il reste les noms de métiers: et là, évidemment, la version féminine s'impose si on en a besoin. Il n'y a rien à revendiquer, selon moi: l'usage suit l'évolution de la société.

Terminons par ce qui paraît essentiel dans toute cette polémique: cette culpabilisation ambiante des français par eux-mêmes, cette idée selon laquelle la langue française va mal, la société va mal, avant c'était mieux, ailleurs c'est mieux. C'est là un mal bien français et tellement triste. Dans aucune langue romane on ne dit aujourd'hui "les hommes et les femmes sont belles", et on ne l'a jamais dit dans un âge d'or passé.

Moralité: laissons l'usage nous guider, laissons notre impression et notre rapport à la langue nous guider. Et l'usage rassemble des millions de personnes. On ne peut pas résoudre un dogmatisme par un autre dogmatisme. Sur ce sujet, et avec un recul de linguiste, ce n'est pas aussi simple que de dire "il n'y a qu'à écrire ça", et boum, tout le monde l'écrirait. La langue est vivante, et libre, tellement libre, c'est ce qui la rend merveilleuse. Elle est incontrôlable, elle touche à l'intimité des gens et à leur pensée. La mue vers un nouvel usage, quel qu'il soit, est très longue et progressive.

Allez, pour finir, un autre petit exemple de Racine. C'est dans une de ses pièces que je préfère.

Andromaque (V, 2) "Son salut et sa gloire semblent être avec vous sortis de sa mémoire".

"Sortis". Au masculin pluriel. Sans l'accord de proximité avec "gloire". Comme quoi...


http://www.huffingtonpost.fr/celine-gabare...ive_a_23280497/
sukercop
Résumé?
Miles
L'accord de proximité n'a jamais existé
Tourista-chan
Citation (sukercop @ 22/11/2017 10:23) *
Résumé?


Passionnant.

En gros c'est l'usage qui fait la langue, pas de quelconques illuminés.
L'écrit doit pouvoir être prononcé à l'oral (ce qui de facto met le point médian hors jeu).

Et plein d'autres trucs intéressants.

Citation
(Rappelons-nous l'exemple entendu partout de Racine ("Armez-vous d'un courage et d'une foi nouvelle"): "le courage", et "la foi" ne sont pas des référents animés, des êtres vivants. De plus, il s'agit d'un exemple, il n'appliquait pas cette règle à chaque fois, et puis on l'oublie, mais eh, c'est bien utile pour sa rime, donc, bon. )


neokill@h.gif
Miles
Nouvelle au singulier soit dit en passant.


Citation
Allez, pour finir, un autre petit exemple de Racine. C'est dans une de ses pièces que je préfère.

Andromaque (V, 2) "Son salut et sa gloire semblent être avec vous sortis de sa mémoire".

"Sortis". Au masculin pluriel. Sans l'accord de proximité avec "gloire". Comme quoi...
Demon Di Mario
L'ecriture inclusive c'est une usine à gaz et pas du tout quelque chose de primordial dans la lutte pour l'égalité des sexes...

... par contre ça ne masque pas le fait que la plupart des gens ici qui jubile suite a l'annonce de Doudou Philippe est clairement sexiste, pas mal de cas sur ce forum et certains ne s'en cachent pas. Le cliché du beauf supporter de foot a encore un bel avenir devant lui...
Alain Miamdelin
Elle a une réflexion intéressante sur l'école en disant que celle-ci doit enseigné l'usage et non le précédé.

Ça me paraît hyper important, sinon c'est faire de la politique à l'école.


Mais oui, texte très intéressant qui revient aussi sur le fait que l'écriture inclusive c'est pas uniquement l'horrible point médian.
Yobe
Citation (Demon Di Mario @ 22/11/2017 10:41) *
L'ecriture inclusive c'est une usine à gaz et pas du tout quelque chose de primordial dans la lutte pour l'égalité des sexes...

... par contre ça ne masque pas le fait que la plupart des gens ici qui jubile suite a l'annonce de Doudou Philippe est clairement sexiste, pas mal de cas sur ce forum et certains ne s'en cachent pas. Le cliché du beauf supporter de foot a encore un bel avenir devant lui...


Tu dis ça, mais est ce que tu suis l'équipe féminine du club ?
Aphasie
Citation (Miles @ 22/11/2017 10:30) *
L'accord de proximité n'a jamais existé


J'avoue que pour le coup j'étais étonné, je savais que les féministes connes, mais là c'est du niveau "fake news". Vraiment intéressant cette généalogie de la langue qui amène jusqu'à l'indo-européen et la tripartition masculin-animé, féminin-animé et neutre inanimé.

Sinon l'autre Matuidi Charo de Valls s'expose enfin clairement, "le problème de l'Islam, des musulmans"... Même au FN ils sont choqués. Cette petite merde :

https://www.lexpress.fr/actualite/politique...ce_1962699.html
Tourista-chan
Citation (Demon Di Mario @ 22/11/2017 10:41) *
L'ecriture inclusive c'est une usine à gaz et pas du tout quelque chose de primordial dans la lutte pour l'égalité des sexes...

... par contre ça ne masque pas le fait que la plupart des gens ici qui jubile suite a l'annonce de Doudou Philippe est clairement sexiste, pas mal de cas sur ce forum et certains ne s'en cachent pas. Le cliché du beauf supporter de foot a encore un bel avenir devant lui...


N'importe quoi.

Pédé va.
Miles
Citation
Même le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just estime qu'il "n'y a pas un problème des musulmans, il y a un problème que pose l'Islam à la société française et que les responsables politiques doivent traiter comme ils doivent traiter les conséquences de l'existence de toute religion".

Se faire recadrer par le fn implosion du tibia.gif
Ozzy Ryss
Citation (Demon Di Mario @ 22/11/2017 10:41) *
... par contre ça ne masque pas le fait que la plupart des gens ici qui jubile suite a l'annonce de Doudou Philippe est clairement sexiste, pas mal de cas sur ce forum et certains ne s'en cachent pas.


Ou peut-être juste des gens attachés à la beauté de la langue française et qui en ont ras le bol des revendications communautaires débiles.
Yobe
Citation (Tourista-chan @ 22/11/2017 10:53) *
N'importe quoi.

Pédé va.

laugh.gif
Miles
Citation (Demon Di Mario @ 22/11/2017 10:41) *
L'ecriture inclusive c'est une usine à gaz et pas du tout quelque chose de primordial dans la lutte pour l'égalité des sexes...

Je te trouve sexiste
sukercop
Citation (Miles @ 22/11/2017 11:03) *
Je te trouve sexiste


C'est un pd, le sexe il connait bien.
Aphasie
Citation (Demon Di Mario @ 22/11/2017 10:41) *
L'ecriture inclusive c'est une usine à gaz et pas du tout quelque chose de primordial dans la lutte pour l'égalité des sexes...

... par contre ça ne masque pas le fait que la plupart des gens ici qui jubile suite a l'annonce de Doudou Philippe est clairement sexiste, pas mal de cas sur ce forum et certains ne s'en cachent pas. Le cliché du beauf supporter de foot a encore un bel avenir devant lui...


On t'a reconnu Thierry-Marchal Beck.
Demon Di Mario
Les réactions puériles ci-dessus ne font que confirmer mes propos, c'est amusant smile.gif
Alain Miamdelin
Citation (Demon Di Mario @ 22/11/2017 11:14) *
Les réactions puériles ci-dessus ne font que confirmer mes propos, c'est amusant smile.gif


Non. Ce sont justes des vannes de qualités inégales.
Oyé Sapapaya


Propre implosion du tibia.gif
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