Citation (Crocop @ 26/05/2009 à 15:58)

J'ai une question le G.P.I.S ou G.I.P.S je ne sais plus c'est quoi c'est la B.A.C ? c'est des flics ?
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« Ni cow-boys ni Rambo »
Neuf bailleurs sociaux ont unifié leur politique de surveillance des immeubles en créant le GPIS.
Uniforme bleu marine, voiture estampillée du sigle GPIS, radio de liaison, lampe torche accrochée à la ceinture, chien muselé pour certains, les patrouilleurs du groupement parisien inter-bailleurs de surveillance peuvent impressionner le citoyen non aguerri. Comme tous les soirs, depuis le 15 juillet, une centaine d’agents répartis dans 27 véhicules effectuent des rondes dans le parc locatif social de la capitale, entre 18 heures et 5 heures du matin. Au total, 55 679 logements dans 320 ensembles immobiliers soit 2 246 halls d’immeubles auxquels ont accès les employés du GPIS. En permanence reliés à un poste de commandement opérationnel, les véhicules arpentent dix arrondissements et souvent les zones à proximité des maréchaux.
Trois agents dans une voiture. Un contrôleur dans la seconde, pour s’assurer du bon déroulement des interventions. Premier arrêt, boulevard Ney, pour une ronde dite simple, c’est-à-dire limitée aux parties communes du rez-de-chaussée. « Là, c’est juste un état des lieux par rapport aux biens. Nous écoutons également s’il n’y a pas de nuisances sonores », l’un des motifs les plus fréquents d’intervention, explique Brahim, responsable d’équipe. Rue Louis-Blanc, dans le 10e arrondissement, devant l’entrée d’un immeuble, une femme de soixante-cinq ans dort sous une couverture. En cette période de grand froid, les consignes sont claires : les agents sont tenus de porter assistance aux SDF en téléphonant au 115. Mais le SAMU social de Paris croule sous les appels des particuliers et l’attente s’annonce très longue. Afin de poursuivre leur visite, Brahim et ses collègues font appel à une équipe qui vient les relayer jusqu’à l’arrivée de la camionnette du SAMU social.
Cette fois-ci, la ronde sera plus approfondie. Les huit étages du bâtiment sont vérifiés. Chaque porte coupe-feu est ouverte, avec vigilance et concentration. Des mégots de cigarettes sont écrasés dans les escaliers, où une boîte d’allumettes a été oubliée. Rien de bien méchant mais « une trace de squat », souligne l’agent contrôleur. La première partie de soirée aura donc été calme, ce qui n’est pas toujours le cas. « Nous sommes là pour désamorcer les situations conflictuelles. Les conflits commencent avec des mots. Je fais très attention à ceux que j’emploie. Quand je rencontre des jeunes attroupés dans un hall, je ressens leur mal-être. J’essaie de les amener à réfléchir sur ce qu’ils sont en train de faire », raconte Brahim qui a passé trois ans dans une ONG en Mauritanie.
Le recrutement du personnel est présenté comme pointilleux. Un agent sur trois ne finit pas sa période d’essai. Formés en droit pénal et soumis à un code de déontologie, ces « agents de prévention privés exerçant une mission de service public ne sont pas là pour jouer aux cow-boys ou aux Rambo. Et nous avons volontairement banni de notre vocabulaire les mots "sécurité", "vigile" et "société". 95 % des interventions se déroulent sans difficulté, et depuis le lancement des rondes nous n’avons que six blessés à déplorer », insiste Denis Soudet, directeur opérationnel du GPIS. Aux manettes de la nouvelle structure chargée d’assurer la tranquillité de plus de 120 000 locataires, celui-ci ne cesse d’en vanter l’éthique.
Le GPIS, en effet, n’a pas de vocation commerciale : c’est un groupement d’intérêt économique (GIE) financé à plus de 60 % par la Ville de Paris, le reste étant payé par les bailleurs eux-mêmes pour lesquels « assurer la jouissance paisible du preneur pendant la durée du bail » est une obligation légale mentionnée dans le Code civil. Un GIE qui remplace l’ensemble des sociétés privées utilisées jusqu’ici par chacun des bailleurs. « Le système précédent coûtait 11,6 millions d’euros à la ville. Aujourd’hui, nous y consacrons 5 millions par an », explique Christophe Caresche, adjoint au maire de Paris chargé de la sécurité.
« Nos immeubles étant imbriqués les uns aux autres, ce nouveau dispositif donne plus de cohérence à la démarche de tranquillité qui nous anime. Le GPIS intervient là où se fait ressentir un sentiment d’insécurité », justifie François-Marie Retourné, représentant l’OPAC de Paris. La capitale est la première ville à mener cette expérience ; les autres grandes agglomérations s’y intéressent. « L’initiative n’est pas mauvaise car l’insécurité existe et il faut y répondre. Mais est-ce le rôle des bailleurs sociaux de suppléer à l’insuffisance de l’État en matière de prévention ? Qu’en est-il de la police de proximité ? Enfin, y aura-t-il à un moment donné des répercussions sur les charges ? » s’interroge Serge Incerti-Formentini, responsable du logement social à la CNL. Les locataires, informés par courrier et affichage de l’existence du GPIS, semblent avoir adopté leurs anges gardiens.
Ludovic Tomas
Les bailleurs membres du GPIS : OPAC de Paris, SAGI, RIVP, Logement français, SAGECO, SIEMP, Immobilière 3F, La Sablière, Habitation confortable.
Les identités des personnels du GPIS ont été changées à la demande
de sa direction.