Un petit article de Libé :
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L’OM, champion poids plume
Battu (3-1) mardi par Madrid, Marseille finit troisième de sa poule. La marche pour atteindre les huitièmes de finale reste trop haute.
Par MICHEL HENRY Marseille, de notre correspondant.
Et de trois. Pour la troisième année consécutive, l’OM échoue à la porte des huitièmes de finale. En Ligue des champions, Marseille ne fait pas le poids. Pourquoi ? Parce qu’il y a plus de pognon en face, diront certains. L’OM est devancé dans son groupe par deux poids lourds, le Real Madrid, qui a gagné 3-1 mardi soir au Vélodrome sans souffrir, et par l’AC Milan. Mais l’explication est un peu courte. Les Marseillais auraient pu l’emporter à San Siro, le 25 novembre, ils n’ont ramené qu’un nul (1-1) face à un Milan à leur portée. C’est là qu’ils ont perdu leurs chances.
Gomina. L’OM d’aujourd’hui est bien à son niveau. Pas celui de la phase finale de la Ligue des champions. Mardi, le Real n’a pas été transcendant. Mais il a tenu bon quand ça chauffait autour d’un excellent Lassana Diarra, teigneux à la récupération. Et Cristiano Ronaldo a fait le reste : un but sur coup franc superbe, un autre opportuniste après un cafouillage entre Mandanda et Diawara.
Image étonnante : Taiwo, défenseur de l’OM et beau bébé, essaye à un moment de déstabiliser le Portugais d’un coup d’épaule. Ronaldo ne cille pas sous l’assaut. C’est du solide. Pas que de la gomina et de la technique : du physique aussi. On voit, en cet instant, l’écart dont parlera Didier Deschamps après le match. «Il faut être réaliste aussi : entre Marseille et Madrid, il y a encore beaucoup, beaucoup de différences, analyse le coach. J’ai vu en face des athlètes de haut niveau. C’est solide, ça saute haut, ça va très vite.»
Pour contrer cette supériorité évidente, l’OM a Brandao. L’attaquant brésilien est sorti mardi sous des sifflets injustes. Il a fait son match, comme toujours : pressing, distribution de coups, arpentage du terrain… Volontaire et maladroit, le garçon fait mal aux défenses mais il est dépassé techniquement. L’OM est à son image : l’équipe ne peut s’en passer, mais cette dépendance la rend aussi limitée que lui.
En contrepoids, Marseille a aussi Niang. Hélas, il a valsé mardi dans la surface sur une sortie fautive de Casillas, et l’entorse acromio-claviculaire qui en résulte va le tenir éloigné des stades pendant six semaines. Mauvaise nouvelle et triste image : le Vélodrome, qui sait ce que l’OM lui doit, chantait «Mamadou, Mamadou, Mamadou» pendant qu’un Niang grimaçant, soutenu par les soigneurs, passait derrière le but où Lucho s’élançait pour taper son penalty sur la transversale, ratant l’égalisation à 2-2.
«Logique». Comment faire pour que, l’an prochain, l’OM atteigne enfin les huitièmes ? L’entraîneur n’a pas la réponse. «On peut dire ce qu’on veut, il y a une certaine forme de logique qui est respectée dans le classement du groupe», concède Deschamps. Avouant : «On n’est pas programmés pour gagner la Ligue des champions, il ne faut pas rêver.»
La Dèche sait que cet échec engage sa responsabilité. L’effectif a été renouvelé à sa guise en été ; arrivé à l’hiver, le collectif se cherche toujours. La défense, éternel chantier marseillais, fluctue à chaque match. Steve Mandanda, le rempart, alterne sauvetages décisifs et grosses boulettes.
Malgré tout, l’OM espère toujours gagner la Ligue 1. A la différence de Bordeaux et Lyon, toujours en lice en Ligue des champions, Marseille n’a plus que cet objectif. C’est son seul avantage.