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Les coulisses d’une transaction à l’OM
Le hasard fait parfois bien les choses. Début juillet, en stage avec Lorient, Fabrice Abriel partage la même chambre que Nicolas Marin, son coéquipier. Il lui confie qu’il a un bon de sortie. De nombreux clubs sont sur les rangs (Saint-Etienne, Toulouse, Nancy, Lens), rien n’a abouti : Nancy ne le convainc pas et Lens tarde à boucler le montage financier. En fait, le milieu de terrain lorientais a très envie d’aller à Marseille. Son conseiller et ami, Henri Zambelli, lui dit depuis longtemps que Didier Deschamps est intéressé. « Il faut que tu appelles mon agent, il va t’arranger ça », lui dit alors Nicolas Marin. Le fameux agent s’appelle Philippe Piola, ancien directeur général délégué de l’OM, aujourd’hui l’un des acteurs les plus influents du mercato olympien. Abriel le joint. Le 25 juillet, le départ de Cana à Sunderland officialisé, José Anigo, directeur sportif de l’OM, contacte Abriel : « On veut que tu viennes. » Deschamps l’appelle dans la foulée et tout s’enchaîne.
« Ecoeurement »
Zambelli, qui pense toujours être le représentant d’Abriel, contacte alors Anigo pour conclure l’affaire.Mais le directeur sportif de l’OM lui annonce qu’il traite avec Piola. Zambelli est fou de rage. Le 27 juillet, Abriel signe un contrat de trois ans à Marseille. Aucun des acteurs de ce transfert n’a souhaité s’exprimer. Henri Zambelli nous a juste fait part de son « écoeurement » sur les pratiques de ce milieu. Mais puisque Abriel n’était pas lié contractuellement à Zambelli, il était libre de choisir un autre agent. « Cela me fait mal au coeur pour Henri, nous a confié Abriel. Mais je suis persuadé que si je n’étais pas passé pas Piola, je ne serais pas à l’OM. » Là où certains suspectent de petits arrangements entre amis, à l’OM, on préfère simplement parler de liens de confiance avec Piola. Ce transfert est un cas à part, car 75 % des transactions se limitent à des discussions de marchands de tapis. Il démontre néanmoins que les relations agents-joueurs-dirigeants mériteraient d’être vraiment clarifiées.
Le parisien