Citation (JCD @ 05/09/2014 09:40)

elle doit jouer à candy crush
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A quoi joue l’OM ? Et son domaine sportif en particulier géré par Marcelo Bielsa ? Alors que se profilaient une dizaine de jours assez tranquilles après une belle victoire probante contre Nice (4-0), et une fin de mercato intéressante avec l’arrivée du défenseur brésilien Doria, Bielsa a lancé un scud de nature à bouleverser le club dans son ensemble.
« Le président n’a pas tenu les engagements qu’il avait pris. Si on m’avait prévenu dès le départ, je l’aurais mieux accepté. Mais là je l’apprends en cours de route. Le club m’a menti. Ça me révolte ! C’est un cas de rebellion » Bielsa a soigneusement choisi son timing, le départ pour quelques jours de Labrune et Laboz, son principal interlocuteur au sein du club, parce qu’il parle espagnol. Une conférence de presse convoquée à la va-vite, avec une traductrice recrutée au dernier moment (la même qu’il avait réduite au silence lors de sa première prestation), juste pour pouvoir régler ses comptes. Et là ce fut un dézinguage en règle au point de se demander s’il ne veut pas préparer son départ. Est-il à ce point sensible à la pression, que n’ayant pas eu tous les joueurs qu’il souhaitait, il ne veut pas assumer tous les choix du club et les objectifs qui pourraient peser sur lui. Il est exact qu’à l’issue de la période du mercato et des premières confrontations, on peut envisager que l’OM soit l’un des principaux rivaux de Paris. Mais quand même… Il renvoie sans cesse la balle- et toutes les décisions- sur Labrune et la direction du club. Le mercato, le loft, la fermeture du centre d’entraînement au public et aux médias ! Sauf que cette soumission aux décisions de « l’institution » comme il l’appelle, ne colle pas avec le personnage. Lui qui est aussi pointilleux et exigeant sur le domaine technique, qui a discuté pendant deux mois au moins, son contrat à la virgule près, les déplacements en Argentine, de lui et des membres de son staff, la participation aux conférences de presse, son propre fauteuil de massage pour pouvoir récupérer, le montant de participations aux frais chez les partenaires commerciaux de l’OM, le nombre de caméras pour filmer les entraînements sur le terrain et j’en passe, n’aurait pas la main sur l’effectif. C’est difficile à croire…
Et là où il annonce une dizaine de noms qu’il aurait aimés avoir dans son effectif, Manquillo, Isla, Montoya, Coke, Ocampos, Rekik, Tello, Medel, Alderweireld et Stambouli, le club rétorque qu’il a effectivement demandé trois joueurs avec insistance, Stambouli, Rekik et Manquillo, qui ont tous refusé de venir. Mais que Doria a toujours été placé dans la dernière short list du mercato, et qu’il a été adoubé par le sportif.
Qui dit vrai ? Bien malin celui qui saura le déterminer vraiment un jour…
On se retrouve tous, journalistes, joueurs, supporters, dans la position de la balle de ping pong entre ces deux parties du club. On peut prendre l’exemple des ouvertures du centre Louis-Dreyfus. Bielsa a toujours dit que c’était le club qui refusait ces ouvertures (il l’a encore répété ce jeudi) alors que des consignes très claires du staff indiquaient que ces ouvertures étaient impossibles, semaine après semaine, avec des explications plus ou moins crédibles…
On peut évoquer aussi le loft. Tous les joueurs qui en sont sortis, Amalfitano et Kadir notamment ont également évoqué cette dilution de la responsabilité. « On a appris par mail, ou par texto, ont-ils déploré… » Personne n’a dit en face aux joueurs, qui ne voulaient plus d’eux. Certains disent que Labrune a mis ainsi la pression sur eux pour un départ, et c’est effectivement une formule employée par certains dirigeants pour parvenir à leurs fins. Et d’autres affirment que c’est Bielsa qui ne voulait pas travailler avec eux. Et que c’est encore lui qui a pris la décision d’écarter une nouvelle fois, Benoit Cheyrou, tout en l’intégrant plus tard dans le groupe qui doit affronter Arles-Avignon) . Qui croire ? Et même si c’était le cas, est-ce que Vincent Labrune n’a pas suffisamment le pouvoir pour intimer l’ordre à son entraîneur, de reprendre les joueurs qui doivent aujourd’hui pouvoir s’entraîner avec l’effectif professionnel ?
Du coup, tout cela pose un certain nombre de questions : quelles sont les vraies relations entre Labrune et Bielsa ? Le premier se réjouit officiellement tous les jours d’avoir pris le second, un excellent entraîneur. Quand on voit jouer l’OM comme contre Nice, on se dit qu’effectivement, on peut penser que les exercices répétitifs de l’entraînement sont en train de porter leurs fruits. Mais quand transparaît autant de divisions au sein d’une même entreprise, on ne voit pas comment cela va se traduire au fil du temps, sur le terrain. Car là, pour le coup, on est en droit de se demander si tout le monde tire dans le même sens.
Alors que peut-il émerger de cette communication totalement irrationnelle ? Labrune n’a t-il d’autre choix que de s’opposer ouvertement à son entraîneur ? Le recadrer au nom de l’intérêt supérieur du club semblerait un minimum, mais tout cet équilibre semble bien fragile. Il n’y a qu’une succession de bons résultats qui peut apaiser tout ça.
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