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Gerets : "Je quitte l'OM à cause de RLD"
Hier, en fin d'après-midi, Eric Gerets a longuement reçu La Provence dans son bureau, à La Commanderie. Un entretien en toute franchise. Extrait de cet interview à retrouver dans son intégralité aujourd'hui dans La Provence
- Vous adorez et vous partez ?
Eric Gerets : Malheureusement, des événements se sont déroulés dernièrement et m'ont obligé à réagir.
- Lesquels ?
E. G. : L'interview de Robert Louis-Dreyfus m'a perturbé. Je ne l'ai pas comprise, je ne parviens pas encore à la comprendre. À mon avis, c'était un signe. Malgré mon travail, il y avait un manque de reconnaissance, de confiance, surtout. Mais je n'en veux à personne, c'est lui qui paie.
J'ai compris que je devais attendre jusqu'à la fin de la saison. J'ai alors dit ne pas pouvoir aller au-delà de la fin du mois d'avril, pour voir arriver une proposition de l'OM. Elle n'est jamais venue. Par sa déclaration, il a mis Pape Diouf dans une situation extrêmement délicate. Le président ne pouvait pas me présenter un contrat dans la semaine qui suivait, car il serait allé contre son actionnaire.
Vous savez bien qu'avec Pape, on se prend la tête parfois pour des couillonnades. Il a sa fierté et moi la mienne. Mais, entre nous deux, il y a un respect éternel. Je n'oublie pas que si j'ai vécu cette aventure, c'est grâce à lui. Aucun dirigeant n'avait pensé à moi. il a pris un risque. Prendre un entraîneur inconnu en France n'était pas évident.
- Est-ce un départ financier ?
E. G. : J'ai lu dans un journal qu'on m'aurait proposé 200000€ par mois. Ce n'est pas vrai. Je vous dis clairement, sur la tête de mes deux enfants, si avant la fin du mois de mars, on m'avait offert un contrat de deux ans à mes conditions actuelles voire un peu plus pour montrer une satisfaction de mon job, j'aurais signé tout de suite. J'ai dit à des amis : "Mais bon dieu, qu'attendent-ils pour me confirmer ?" Mais je n'en veux pas à Pape. Grâce à lui, je connais la plus belle aventure sportive de ma vie. Je ne vivrai certainement plus jamais ces sensations-là.
- Ne pouviez-vous pas prendre les devants ?
E. G. : J'ai demandé à mon agent. "Comment ça marche quand un entraîneur arrive en fin de contrat ? Doit-il aller vers le club ou l'inverse ?" Il m'a répondu: "C'est aux dirigeants d'effectuer la démarche, si vraiment ils le veulent." Rien n'est venu. On a mis Pape dans une situation où il ne pouvait pas réagir. Je lui avais dit que je ne pourrais pas attendre indéfiniment, car à un moment donné, je devais penser à mon avenir.
- Les propos de l'actionnaire ont été décisifs.
E. G. : Or, aujourd'hui, son entourage affirme que des instructions ont été données à Pape pour que vous restiez... Aujourd'hui, on est premiers. Un signal fort aurait été de me le dire au mois de janvier, quand nous étions quatrièmes et quand il doutait. Là, il aurait été fort. Je comprends son souci d'attendre jusqu'à la fin du mois de mai. J'estime que mon travail méritait de l'estime.
http://www.laprovence.com/articles/2009/04...ets-s-en-va.php