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Président de l'OM depuis la saison dernière, Jean-Claude Dassier a difficilement vécu l'épisode du clasico, surtout pour ses supporters. Malgré son emploi du temps chargé, l'homme fort du club marseillais s'est confié quelques minutes à Francefootball.fr, se disant même prêt à remettre son poste en jeu si la situation avec le PSG ne se décantait pas l'année prochaine.
«Jean-Claude Dassier, Marseille est en demi-finale de la Coupe de la Ligue. Conserver le titre est-il une priorité pour vous et votre club ?
C'est un bon résultat même je n'ai pas aimé la manière avec laquelle nous nous sommes qualifiés contre Monaco (2-1). Reste que nous avons un groupe talentueux et homogène, capable de jouer, je pense, sur tous les tableaux. Donc comme l'a très bien dit Didier Deschamps, il ne faut pas dire qu'une compétition ne nous intéresse pas. Cela n'a pas de sens. Comme cela n'aurait pas eu de sens d'envoyer une équipe réserve à Paris dimanche dernier. Cela n'entre tout simplement pas dans notre logique.
Justement, la défaite à Paris (2-1) en Championnat semble vous rester en travers de la gorge...
Pas pour moi, mais pour les supporters oui. Ce qui s'est passé avec eux est inacceptable. On aurait pu faire monter un petit groupe pour que, petit à petit, on puisse revenir à la normale. Mais les pouvoirs publics en ont décidé autrement. Alors je m'incline. Que voulez-vous que je dise ? Si j'avais pris la décision de faire monter du monde et qu'il s'était passé quelque chose, cela me serait retombé dessus et j'aurai été obligé de quitter mon poste. Mais je vous assure, je ne lâcherai rien. C'est la dernière année que cela se passe comme ça. Car si ça continue, je démissionne, ou je prends la parole publiquement, ou bien on organise un huis clos.
«À Paris de gérer ses hooligans»
Vous avez été bien encadrés lors de votre déplacement à Paris, jusqu'à même avoir du retard pour le match...
Oui, on a pris une demi-heure de retard car on était encadrés par une barrière de policiers par crainte de voir des hooligans débarquer. Je ne peux pas vous dire s'ils en ont fait trop avec cette histoire ou non. C'est trop facile de parler après coup. Ce que je sais, de source sûre, c'est qu'un bus de hooligans traînait autour du Parc pour trouver des écharpes marseillaises à se farcir. Ils ont même fini sur les Champs Elysées.
Cette saison, en tant que président, s'annonce-t-elle plus difficile que la précédente ? Plus de responsabilités ? D'imprévus ? D'obstacles ?
Pas du tout. J'ai de très bons rapports avec les supporters. Certains ont été remontés pour le match de Paris mais c'est normal. Je n'ai vraiment pas à me plaindre. Mais encore une fois, si ça continue comme ça avec le PSG, je ne pourrais pas garder ma légitimité. Les supporters marseillais passent pour des gens pas fréquentables alors que ceux de Saint-Etienne ou encore Nice ont été au Parc des Princes. Il faut que Paris gère ses hooligans, et je pense qu'il peut le faire.
«Nenê provoque beaucoup»
Un mot sur la sanction infligée à Souleymane Diawara...
La commission de discipline donnera son verdict bientôt. Moi je trouve qu'il n'y a pas faute sur le premier accroc. Derrière, le geste peut être discuté. J'ai regardé et reregardé l'action. C'est vrai qu'il y a un léger pied qui traîne mais bon. Nenê, comme tout le monde le sait, est un joueur qui provoque beaucoup. «L'artiste Nenê», comme le dit si bien Robin Leproux, est un pro des coups francs aux 18,50 mètres et 21mètres. Il les cherche. Et d'ailleurs, la caricature faite par le président du PSG ne m'a pas vraiment plus. Nenê est un artiste alors que Diawara passe pour une brute, ce n'est pas correct. Ce sont deux bons joueurs. Maintenant, monsieur Garibian va faire le tri avec les éléments qu'il a. Nous verrons bien. Mais il ne faut pas oublier que de notre côté Valbuena a eu le nez cassé...
Propos recueillis par John FERREIRA