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OM : ATTENTION, VESTIAIRE SOUS TENSION
Humiliés en Ligue des champions, éliminés sans combattre en Coupe de la Ligue, puis sans gloire en Coupe de France, l'OM n'a plus que la L1. Une situation due en partie à un vestiaire où la désunion ne fait pas la force.
Des cadres désabusés, des jeunes peu impliqués
Leur résignation se lit parfois sur leur visage. Ou à leur dégaine. Le passage de Souleymane Diawara mardi soir après l’élimination en Coupe de France dans la zone d’interviews, trainant toute sa peine en même temps qu’il faisait rouler son sac, aurait presque fait pitié. Les tauliers ont le blues. Mandanda en tête. Le gardien de l’OM, qui se demande parfois si son brassard de capitaine et son expérience servent encore à quelque chose dans le vestiaire, n’a même plus envie de prendre la parole. Il confie à ses proches qu’il est en train de faire la saison de trop à l’OM. Le portier international regrette tout simplement de ne pas avoir changé d’air cet été, au moment où Monaco lui faisait les yeux doux.
Diawara fait aussi partie des anciens très agacés par le comportement de certains de ses coéquipiers. Barré par Lucas Mendes la saison passée, « Souley » avait montré l’exemple et n’avait pas bronché. Les états d’âme des nouvelles recrues, surtout quand elles frôlent la vingtaine d’année, le rendent furieux. Quelques réactions parfois immatures de Giannelli Imbula avec ses coéquipiers, conjuguées aux retards et à la nonchalance de Benjamin Mendy, avaient eu du mal à passer. Les errements défensifs des deux jeunes recrues, laissant Mandanda et Diawara seuls face aux vagues niçoises mardi, n’ont fait qu’enfoncer le clou. Même José Anigo, le coach phocéen, confie parfois son « dépit », en privé. « José savait que ce serait compliqué avec ce groupe, qui a déjà fait quelques misères à Elie Baup, raconte à La Commanderie l'un de ses proches. Il me dit souvent : « C’est dur, je te jure que c’est dur, avec ces petits c… Ils n’écoutent pas. » Heureusement que José est costaud. »
Certains ne pensent qu'à la Coupe du monde
« Beaucoup se projettent sur les quatre ou cinq prochains mois. Ils parlent tous de Coupe du monde avec leur sélection différente. Je veux bien, mais avant tout cela, il y a du chemin à faire avec son club et un niveau à montrer ! » La déclaration de José Anigo après la déroute contre Nice (4-5, en 16e de finale de Coupe de France) a le mérite d'être claire. Et révèle au grand jour le comportement très individualiste, pour ne pas dire égoïste, de certains joueurs marseillais. « On pensait que la perspective de la Coupe du monde allait amener une émulation supplémentaire, on est en train de subir le revers de la médaille », constate un membre du staff de l'OM, qui évite poliment de pointer du doigt les fautifs.
Le Camerounais Nicolas Nkoulou, méconnaissable et parfois peu concerné, est forcément dans le viseur. Mais les internationaux français sont aussi les premiers concernés par le courroux de José Anigo, qui considère que son rôle est de tout faire pour que l’OM gagne, pas d’amener un joueur au Mondial. Même si ses choix peuvent avoir un impact sur la liste des Bleus. Valbuena, soucieux, voire très impatient de retrouver le plus vite possible une place de titulaire après sa blessure, et Payet, isolé dans le groupe marseillais et qui goûte de plus en plus au banc de touche, vivent par exemple assez mal - selon nos informations - l’émergence de Florian Thauvin. Si Valbuena paraît intouchable, la concurrence Payet-Thauvin ne rend donc pas toujours service à l’OM. Il n’y aura pas de place pour les deux joueurs dans l’avion pour le Brésil. Ambiance, ambiance…
Ceux qui ne pensent qu'à leur contrat
Des joueurs qui se dispersent, la faute aussi à un avenir très incertain pour la plupart des Olympiens. Avec cette maudite taxe à 75% et la probabilité de devoir faire sans le pactole de la Ligue des champions la saison prochaine, Vincent Labrune ne retiendra pas les gros salaires. « La porte est ouverte pour ceux qui veulent quitter l’OM », clamait même le président de l’OM il y a quelques semaines. Dans le détail, Rod Fanni, sous contrat jusqu’en 2015, a mal vécu le refus des dirigeants marseillais de lui augmenter son salaire et de le prolonger. Il réalise sa plus mauvaise saison sous le maillot olympien. Comme Steve Mandanda, Mathieu Valbuena ne cache pas qu’il a des envies d’ailleurs. A 29 ans, le meneur de jeu de l’équipe de France se sait à un tournant, le dernier de sa carrière. Sous contrat avec Christophe Hutteau, son fidèle agent, Valbuena pourrait changer de représentant cet été. Cela dépendra des offres. Des incertitudes qui pourraient perturber le petit meneur de jeu de l'OM.
Nicolas Nkoulou sera également sur la liste des transferts dans quelques mois. Courtisé par Naples, le défenseur Camerounais rêve - selon nos informations - d’un contrat dans un grand club anglais. Ceux-là même qui s’intéressaient à lui quand Nkoulou brillait, à son arrivée à l’OM. « On n’arrive pas à retrouver le grand Nkoulou, juge un dirigeant olympien, c’est vrai. Comme si Nico avait eu du mal à supporter la pression depuis qu’il y a certaines rumeurs et un intérêt des grands clubs. Ça fait longtemps que cela dure, mais il va réagir. » Nkoulou pourra demander conseil à deux de ses coéquipiers, dont l’avenir est aussi incertain, mais qui semblent l’assumer. André Ayew et André-Pierre Gignac arrivent bientôt à un an de la fin de leur contrat. Le retour du Ghanéen est attendu avec impatience pour amener de la « grinta » sur le terrain. Le second enfile les buts comme les perles depuis la reprise en main de l’équipe par Anigo. L’OM en a bien besoin. Le retour vers l’unité du vestiaire passera forcément par la course au podium. Si l’OM lâche, attention à l’implosion.
http://rmcsport.bfmtv.com/info/567503/om-a...tiaire-tension/Heureusement que Mandanda passe au local de temps en temps !