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MARSEILLE / ERIC GERETS : « Mes joueurs en veulent plus »
Christian RODAT
De notre correspondant à Marseille
vendredi 20 mars 2009 - 21h15
A l'image de Brandao, Eric Gerets constate une envie plus grande de la part de ses joueurs. Mais il n'oublie pas les lacunes de son équipe, notamment à domicile où il faudra battre Nantes pour espérer être premier.
Eric Gerets, est-ce que quelque chose a changé chez vos joueurs au niveau mental ?
Oui, quelque chose a changé. Il y a six mois, on avait le même système de jeu mais aujourd'hui chacun a la volonté de faire un peu mieux dans la zone ou il se trouve, en possession du ballon et en perte du ballon. La volonté de chacun est plus grande. L'arrivée de Brandao a motivé ses partenaires et ils veulent faire autant de travail que lui. Après un match, le préparateur physique m'a fait remarquer que Brandao parcourt une distance digne d'un milieu de terrain. Il fait son possible pour bien faire. Ça joue certainement, d'autant que nous avons un peu de réussite.
Voulez-vous parler du match retour contre l'Ajax ?
Oui, on a vraiment subi pour la première fois mais en prolongation, en prenant des risques, en changeant des choses tactiquement et en jouant avec deux avants centres, Ben Arfa et Samassa, ça a changé le jeu. Mais c'est la première fois que mon équipe n'a pas été capable de réagir. Ca veut dire qu'il y a encore beaucoup de boulot. Les joueurs le savent, ils s'en rendent compte. Personne n'était vraiment content de sa prestation après la qualification. Ce qui prouve bien que l'attitude de mes joueurs a changé. Ils se regardent dans le miroir au lieu d'être euphoriques après une semaine qui a été pourtant plus qu'extraordinaire.
A l'image de Zenden qui semble aujourd'hui indiscutable…
Si le joueur qui joue à sa place donne le meilleur de lui-même il n'y a pas de différence. Seulement quand l'équipe tourne un peu moins bien, Bolo, avec son vécu tactique et ses centres, peut apporter quelque chose de plus. Il a eu beaucoup de difficultés mercredi soir comme tout le monde mais contre Paris il a été d'un très bon niveau.
« Merde ! Où il est Brandao ? »
Comment expliquez-vous les problèmes que rencontre Brandao dans la finition ?
C'est un autre joueur que Mamadou Niang. C'est un peu comme Hoarau…
Oui, mais Hoarau marque lui !
Oui, mais il ne se crée pas beaucoup d'occasions. Cela ne veut pas dire que Hoarau ou Brandao n'ont pas de talent mais ils ont tout deux besoin que les joueurs qui sont derrière eux leur donnent des ballons ou que les attaquants des côtés fassent des centres. Si Brandao reçoit autant de ballons que Hoarau, il va marquer, j'en suis sûr. Je suis content parce qu'on avait tendance à dire et à écrire que c'était un transfert raté. Mais donnez un peu de temps à un joueur pour s'adapter à l'équipe, à la ville et à la méthode de jeu. Là, il fait beaucoup et quand il n'est pas là, tout le monde se dit : Merde, où il est Brandao ? » Il est très utile. Quand il est venu, j'ai espéré qu'il allait marquer un but par match. Pour le moment, ce n'est pas le cas mais « le tour de France » dure 23 jours. C'est étape après étape. Il faut de la patience. Pour Brandao aussi.
Mears vous a-t-il rassuré lui aussi ?
Il peut faire mieux, je suis le premier à le dire mais il attendait depuis longtemps. Un joueur sait mieux gérer le manque de rythme qu'un autre. Zenden ne joue pas pendant longtemps, tu le mets sur le terrain, il fait son match. Tyrone a un peu plus de problèmes. Je crois que s'il a plus de temps, il va encore s'améliorer.
« Je pense à cette première place, donc les joueurs aussi, forcément »
Que craignez-vous de Nantes ?
Nantes c'est le collectif. Ils vont avoir leurs deux blocs de quatre pas loin. Si tu ne fais pas attention à la fatigue, en fin de match tu reviens moins vite et en contres, tu peux te faire prendre. Ca ne sera pas un match très ouvert. On devra prouver qu'on a de la patience. Parfois, on se précipite tellement qu'on perd des ballons qu'on ne doit pas perdre. Moi j'aime autant garder plus le ballon dans notre camp, avoir un jeu plus long plutôt que de devoir courir pour devoir réparer les erreurs que nous faisons.
Il sera impératif de gagner enfin à domicile…
Ca dépend de nous. Il ne faut plus donner la possibilité ou l'occasion aux supporteurs, aux journalistes et aux dirigeants de dire qu'on est moins bons à domicile. Pour arrêter ça, il faudrait jouer une fois un match convenable à la maison, maitriser le jeu, gagner et basta ! C'est à nous maintenant de répondre et d'avoir cette constance qui sera vraiment nécessaire pour rester là où on est. J'espère qu'on va prouver qu'on est capable de le faire, parce qu'on est capable de le faire. Si mon équipe n'avait pas montré la saison dernière et cette saison qu'on était capable, tu pourrais te poser des questions. Mais ça va venir.
Vos joueurs pensent-ils à cette première place ?
Quand ils seront sur le terrain, ils ne vont pas y penser. Mais moi j'y pense, alors je suppose que les joueurs y pensent.
Ok ouai