On avait fait pire en terme de série à domicile en 2007/2008 nous non?

Je kifferai tellement qu'ils déscendent
Edit : Je viens de mater le classement ils sont à 6 points de la zone rouge, je les voyais plus proches.

Michel qui sort que comme ils sont encore qualifiés dans toutes les compétitions, leur équipe n'est pas moyenne.

Donc, quand ils vont se faire sortir de toutes les coupes comme des merdes (ce qui va finir par arriver en jouant comme ils jouent en ce moment), et qu'ils vont végéter en milieu de tableau, ils reconnaîtra peut-être enfin qu'il y a un souci?

Ce type est aberrant. La purge de dimanche soir, personne ne pouvait même la commenter tellement c'était nul sous tous les aspects. Et le gars te sort grosso modo qu'il n'y a pas de souci. On rêve.

Il en deviendrait meilleur que René

Il me casse les oreilles, insupportable.

+ 1000, je m'attendais au mois à un peu d'humour, mais non, c'est juste à chier.
Meme en le prenant au dix-huitième degré, ça me gonfle avant la fin de la seconde phrase...

Insupportable Ce Type ...

René Indétrônable. :FanClub:

Il a capitulé

Michel va sauter nan ?

Bengous, Jul .... Philo tu pars en couilles

Je pense pas, au contraire, ca a l'air d'être le pigeon idéal pour Labrune.

Il le vire faut vendre un joueur pour payer les indemnités de licenciement

Du coup, ils ont toujours une super équipe ?

Ils vont exploser en vol physiquement d'ici fin février en plus
Diarra et Michy sont en train de plonger par exemple

Florian Thauvin de retour à l'OM ?

Florian Thauvin pourrait retrouver la L1 et Marseille en étant prêté par Newcastle jusqu'à la fin de la saison.

Ce pourrait être l'un des retours au pays les plus retentissants de ce mercato d'hiver. Selon nos informations, depuis plusieurs jours, Marseille et Newcastle discutent en effet d'un prêt de Florian Thauvin pour les six prochains mois. Transféré l'été dernier chez les Magpies moyennant 17 M€ (bonus compris), l'ex-international Espoirs (22 ans) dispose d'un temps de jeu famélique en Premier League et serait enthousiaste à l'idée de retrouver l'OM. Une envie qu'il n'a pas cachée à ses proches et aux dirigeants de Newcastle ces derniers jours.

Ce jeudi devrait être déterminant dans ce dossier. Newcastle doit se déterminer définitivement et donner sa réponse avant cet après-midi. Si elle est positive, ce qui n'est pas encore établie à cette heure, Thauvin pourrait rapidement rejoindre Marseille. Peut-être même avant vendredi

Il s'est tellement gâché

Le Thauvin de Bastia et de la Coupe du Monde U20 2013 le Thauvin de Bielsa

Il s'est tellement gâché

Le Thauvin de Bastia et de la Coupe du Monde U20 2013 le Thauvin de Bielsa

L'union sacrée de mes deux idoles , le fond d'écran avec le troupeau de chèvres, tout est parfait

L'union sacrée de mes deux idoles , le fond d'écran avec le troupeau de chèvres, tout est parfait

L'union sacrée de mes deux idoles , le fond d'écran avec le troupeau de chèvres, tout est parfait

C'est un fantasme " le club est à vendre " ou c'est vrai ?

C'est un fantasme " le club est à vendre " ou c'est vrai ?

Un ancien joueur de L1 à l'OM ?

Le média italien Sport Mediaset nous apprend que l'Olympique de Marseille envisagerait d'attirer Gervinho.
Actuellement à l'AS Rome, entraînée par Luciano Spalletti après le départ de Rudi Garcia, l'attaquant ivoirien pourrait changer d'air cet hiver et l'écurie phocéenne serait bien placée pour l'accueillir. Rappelons que le joueur de 28 ans a évolué au Mans (2007-2009) et à Lille (2009-2011) avant de partir à l'étranger, d'abord à Arsenal puis à la Roma depuis 2013.

[...]

L'agent, la brute et le truand

Jean-Pierre Bernès, agent de stars du foot français, a fait l'objet, pendant plus d'un an, d'une rocambolesque tentative de racket dans laquelle on croise des figures de la pègre corso-marseillaise et un administrateur judiciaire

Il est 2 h 30, dans la nuit du 9 février 2015. Plusieurs silhouettes furtives s'engouffrent dans le parking souterrain d'une résidence du boulevard Debeaux, à Marseille. Les hommes de la police judiciaire accèdent à un box, puis déverrouillent une Mercedes. Ils installent un dispositif d'enregistrement discret à bord du véhicule, s'assurent de n'avoir pas laissé de traces, puis repartent comme ils sont venus. A 3 heures du matin, tout est terminé.

Dans l'immeuble, quelques étages plus haut, Richard Laaban, le propriétaire du box, dort toujours. Laaban, 69 ans, un nom qui claque à Marseille. Un beau voyou, une gueule, ancien agent de joueurs de football de seconde zone, ex-patron de discothèque et de bar, joueur de poker et familier des figures de la pègre locale, de Jacky « le Mat » à Francis « le Belge ». Affaires de corruption, règlements de comptes, détention d'armes… Sacré pedigree. Laaban a déjà tâté de la prison. Voilà un type dont on prend généralement au sérieux les « conseils ».

A quelques kilomètres de là, Jean-Pierre Bernès, l'incontournable agent des gloires du football français (Franck Ribéry, Mathieu Valbuena, Didier Deschamps…), cherche, lui, le sommeil, dans sa superbe villa sur les hauteurs de Cassis. Des semaines qu'il tente de trouver une solution, depuis que Richard Laaban, missionné par un administrateur judiciaire peu scrupuleux, Michel Gillibert, lui a mis le grappin dessus. Victime de méthodes pour le moins énergiques, il n'a voulu se confier à personne. Mais les policiers, qui mènent dans la plus grande discrétion une « opération mains propres » dans le milieu du football marseillais, savent déjà tout, ou presque.

Bernès est angoissé. A juste titre. Car derrière Laaban, il y a toutes les figures du grand banditisme local : André Cermolacce, 61 ans, dit « Gros Dédé », Michel Campanella, ou encore Jean-Angelo Guazzelli. Le milieu corso-marseillais dans toute sa splendeur. Que faire ? Aller voir les policiers ? Suicidaire. Accepter la combine ? Ce serait replonger dans les ennuis, violer son serment, aussi. Bernès s'est juré de ne plus faire un pas de côté depuis l'affaire VA-OM, cette histoire de match truqué, en 1993, qui lui a valu dix-huit jours de prison et une sévère dépression.

Satané Olympique de Marseille, club chéri qu'il a contribué à hisser au plus haut niveau et qui le hante toujours. Voilà donc Bernès prisonnier de son passé, mais aussi des sales liaisons entre le club marseillais et le milieu. Car, dans l'ombre envahissante de l'OM, le grand banditisme est à l'affût. Toujours.

Les cauchemars de Bernès remontent à la fin des années 1990. Le 9 décembre 1998, il est condamné à payer la somme de 15,2 millions d'euros, intérêts compris, dans le volet civil de la première affaire des comptes de l'OM, pour des malversations survenues au sein du club marseillais à l'occasion d'une quinzaine de transferts frauduleux entre 1997 et 1999, jugée par la cour d'appel d'Aix-en-Provence quelques mois plus tôt. En tant qu'ancien directeur général, il est condamné solidairement avec une dizaine d'anciens salariés du club. Bernard Tapie, le patron de l'OM de l'époque, s'en est, lui, sorti « miraculeusement ». L'administrateur judiciaire d'alors, Me Henri Nespoulous, a « omis » de déclarer à temps la créance de plusieurs millions d'euros à son endroit. Troublant.

Nespoulous, décédé entre-temps, faisait l'objet d'une enquête judiciaire pour divers détournements financiers, à hauteur de 5 millions d'euros. Dans un rapport du 24 avril 2015, la PJ de Marseille conclut : " Il semble tout à fait déconcertant en effet que le principal dirigeant - Tapie - ne soit pas condamné, alors que tous les autres cadres du club le sont lourdement, à titre solidaire. "

Bernès ne décolère pas depuis cette très lourde indemnité et refuse de payer la totalité de la somme. Il a le sentiment d'être la victime d'une affaire dans laquelle les dés ont été pipés. En octobre 2015, il lâche aux enquêteurs qui lui demandent de raconter l'origine de sa condamnation pénale : " Bernard Tapie, que j'avais clairement dénoncé, m'a dit en aparté : “Ce que tu as fait, tu vas le payer toute ta vie.” " Bernès ne supporte pas ce qu'il vit comme une injustice, persuadé que son ancien patron a bénéficié de soutiens occultes, à plusieurs reprises.
Un débiteur très fiable
Il est vrai que, dans le cadre d'une tout autre affaire, celle de l'arbitrage de 2008 favorable à Bernard Tapie dans l'affaire Adidas-Crédit lyonnais, des policiers parisiens ont fait une curieuse découverte. Pierre Estoup, l'un des trois juges arbitres, acquis au camp Tapie, a approché au cours de l'année 1998, le président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, Franck Lapeyrère, une vieille connaissance à lui. Lapeyrère est justement le magistrat qui a rédigé l'arrêt clément envers Bernard Tapie, en appel. Le 4 juin 1998, l'homme d'affaires a échappé à la prison ferme, à la surprise générale. Lui-même avait commenté, à la sortie du tribunal : « Trop heureux pour avoir envie de dire autre chose. »

" M. Estoup a essayé de me voir avant que l'affaire ne vienne à l'audience, a reconnu M. Lapeyrère devant les policiers chargés de l'affaire Adidas, le 10 juin 2013. Deux autres personnes sont venues me voir pour essayer d'intervenir en faveur de Bernard Tapie. Je les ai éconduites. " Le 10 juin 1998, quelques jours après la décision favorable à Tapie, Pierre Estoup recevra un livre de ce dernier, avec cette dédicace : « Votre soutien a changé le cours de mon destin. » Révélée par Le Monde en juillet 2013, cette tentative de pression sur la justice, vigoureusement démentie par Tapie et par Estoup, ulcère Jean-Pierre Bernès. Il se sent floué. Et pourchassé.

Avec ses revenus confortables, c'est un débiteur très fiable. Donc le seul à être aujourd'hui vraiment poursuivi par l'administrateur judiciaire chargé de recouvrer l'argent pour le compte de la victime, en l'occurrence l'entité OM. Me Nespoulous a laissé la place à son collègue Frédéric Bouet, puis à Me Michel Gillibert, qui a repris les poursuites. A plusieurs reprises, au fil des années, Bernès et Gillibert entrent en contact, par leurs avocats. L'agent propose ainsi de débourser 1 million d'euros, puis 2 millions. Les négociations sont possibles, sous le couvert du tribunal de commerce. Yves Lelièvre, président de la Conférence générale des juges consulaires de France, l'a confirmé aux policiers. " En général, a-t-il précisé, on ne condamne à 100 % - de la somme - que si l'on soupçonne des faits délictueux et des détournements personnels " – ce qui n'était pas le cas de Bernès. « Sinon, on condamne à entre 10 % et 50 % de comblement du passif. »

Mais l'administrateur judiciaire refuse les propositions de Bernès. « Depuis des années, je me trouve confronté à un mur », dira ce dernier. Ce drôle d'affrontement, qui dure depuis dix-sept ans, aurait même pu s'éterniser, sans l'irruption des bandits dans l'affaire.

Le 17 novembre 2014, la PJ de Marseille entre dans la danse. Saisie d'un dossier distinct, celui dit des comptes de l'OM épisode III, en l'occurrence les malversations en marge des transferts de joueurs de 2005 à 2014, elle place sur écoute, la veille de leur interpellation et de leur placement en garde à vue pour plusieurs jours, la totalité des dirigeants du club. Bernès fait partie du lot, au titre de son rang d'agent de joueurs numéro 1 en France.

Trois semaines plus tard, le 8 décembre 2014, l'une de ses conversations est donc interceptée. Bernès discute avec Laaban de l'argent à verser à Me Gillibert et lance un énigmatique : « Le problème c'est pour le reste… » Laaban lui rétorque qu'il ne faut pas qu'il se « casse la tête ». Fin de la conversation. Puis Bernès appelle son avocat et lui confie que " cette affaire ne - lui - plaît pas beaucoup (…) Il y a les 2 millions et puis il y a tout le reste que tu sais pas "… Intriguant. Il contacte ensuite son épouse et lui parle de ses ennuis, en termes sibyllins : " Si je rentre dans ce système, c'est du racket, lui confie-t-il. C'est des gens dangereux, moi j'ai peur de ces gens-là… Ils commencent à t'aider, et toute ta vie tu les as sur le dos… "

A l'écoute, les policiers comprennent que Jean-Pierre Bernès a de gros soucis. Et ce Laaban, qui semble le pousser à payer 2 millions d'euros, ce n'est pas du menu fretin. Le 16 décembre 2014, au vu de ces premiers éléments, une enquête pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime » est donc ordonnée et confiée à deux juges, Isabelle Perrin et Sandrine André. La justice emploie les grands moyens : filatures, écoutes, pose de dispositifs d'enregistrements secrets… En quelques mois, elle va mettre au jour une affaire incroyable.

C'est en septembre 2014, en Corse, qu'est née l'idée de s'en prendre à Bernès. Dans un petit restaurant, près d'Ajaccio, sur la route des îles Sanguinaires, précisément. Autour de la table, une dizaine de convives. Parmi eux, Michel Gillibert, l'administrateur judiciaire, en déplacement sur l'île pour un séminaire. Agé de 62 ans, c'est un notable marseillais qui mène grand train. Il est fou de chasse, assujetti à l'ISF, déclare 300 000 euros de revenus au fisc. A ses côtés, ce soir-là, Simon Fedon – que l'administrateur voit régulièrement, une ou deux fois par mois, à Aix-en-Provence, chez Toinou, pour déguster des coquillages –, sa compagne Régine Ciccolini, une avocate aixoise qui a eu elle aussi quelques soucis avec la justice, et un type imposant, pas très bavard. Richard Laaban.
« Je le laisserai cru et nu »
Fort en gueule, Simon Fedon a quelques dettes mais joue les cadors, c'est dans sa nature. Le football, il adore. Son fils, Anthony Fedon, cité fin 2015 dans l'affaire du chantage à la « sextape » opposant Benzema à Valbuena, fraye avec les joueurs. Il voudrait même devenir agent. En attendant, il doit 60 000 euros à un footballeur, Nicolas Marin, et cette dette devient oppressante. L'affaire Bernès, c'est l'occasion de gagner facilement de l'argent, escomptent le père et le fils.

Ce soir-là, en Corse, Fedon père joue les intermédiaires. « Je lui ai demandé d'approcher Bernès, et de lui faire comprendre que ma détermination à récupérer le maximum de la dette était totale, que j'allais l'exécuter, le ruiner… », admettra Gillibert en garde à vue. Une discussion virile s'engage. " Simon m'a présenté à Richard comme étant quelqu'un d'important, relatera Gillibert. Il a dit que je m'occupais du dossier de l'OM et que j'allais “faire rendre gorge à Bernès”. Puis il a dit que Richard allait l'aider pour l'exécution de la mission que je lui avais confiée. "

Avant d'ajouter, enfilant les litotes : " Richard, je le vois comme un homme d'action qui pourra faire comprendre à Bernès ma détermination. Il n'avait pas une tête de communiant (…) Il m'a donné l'impression que ce n'était pas un intellectuel. " Et Gillibert d'admettre : « Je voulais qu'ils disent queje l'exécuterai et que je le laisserai cru et nu. »

En cette fin d'été 2014, voici donc le couple Laaban-Fedon missionné pour aller mettre la pression sur Bernès, sur ordre de Gillibert. « Le patron, c'est moi », reconnaîtra l'administrateur judiciaire. Qui devant les juges confessera encore, le 9 octobre 2015 : " Je n'aurais pas dû demander à cette équipe de branquignolles de m'aider car peut-être cela leur a-t-il donné des idées (…) Je suis un nul qui mérite qu'on lui donne un coup de pied au cul. " Effectivement, Laaban et Fedon, perclus de dettes, vont prendre leur rôle très à cœur.

Le 19 décembre 2014, un premier rendez-vous est organisé, dans un lieu supposé discret : un garage BMW de Marseille. La concession est gérée par Patrick Perrotin, un vieil ami de Jean-Pierre Bernès. Laaban se montre pressant. " Il m'a dit qu'il pouvait me solutionner le problème, se souvient Bernès devant les policiers, que Gillibert était d'accord, moyennant une somme à verser (…) Il m'a dit que si j'étais d'accord pour leur donner un million d'euros en espèces, Gillibert serait d'accord pour que je ne paye que 2 millions d'euros. " Puis Richard Laaban se fait menaçant.

Au sortir de ce rendez-vous, à 20 h 19, Simon Fedon appelle son fils pour lui narrer la scène. La conversation n'échappe pas aux policiers : " Je savais qu'il - Laaban - allait envoyer la cartouche et il l'a envoyée d'entrée (…) Le mec - Bernès - , il a compris, il préfère payer 6 millions - 3 millions d'euros plus les impôts - et pas avoir cette équipe chaude au cul. " Simon Fedon rapporte les menaces de Laaban à Bernès : « Mon pote, la prochaine fois, tu dis non d'entrée ! Maintenant, que tu veuilles ou pas, ça fait tant ! Tu nous as fait remuer ciel et terre, espèce d'enculé… » Les gros bras ne supportent plus les atermoiements de Bernès, qu'ils respectent peu, manifestement. Ils le surnomment aimablement « le fatigué » ou « l'autre pédé ».
« Il avait peur que ça tourne mal »
D'autres rendez-vous sont pris, à Cassis. Craignant pour sa sécurité, ayant peur d'être piégé, Bernès demande même une fois à sa femme de l'accompagner à distance, afin de photographier ses interlocuteurs. « Il avait peur que ce rendez-vous tourne mal pour lui », se remémore Pascale Bernès devant les enquêteurs. Son mari se doute que le malfrat agit en service commandé et que s'il accepte de s'acquitter d'une somme de 6 millions d'euros, il y aura, forcément, des redistributions. Ce qu'il ignore, en revanche, c'est que toute une chaîne s'est mise en place, dans son dos. André Cermolacce, alias « Gros Dédé », a ainsi été mis dans la combine. André a besoin d'argent, lui aussi. Il a quitté l'école en CM2, connu la prison à 19 ans, fait le tour des maisons d'arrêt de la région. Tout ça pour atterrir à Pôle emploi depuis juin 2014, sans pouvoir payer son loyer. Les temps sont durs. Il fait de l'apnée du sommeil, doit dormir avec un appareillage électrique, surveille son cholestérol… Bref, hormis ses repas à la Villa Rocca, où il retrouve toute la bande – Laaban, son « ami de cœur », Fedon, et autres Campanella –, il s'ennuie et végète. Ses potes de la grande époque, l'ancien boxeur Louis Acariès ou l'ex-footballeur Marcel Dib, l'appellent peu. L'affaire Bernès, cela peut devenir une récréation lucrative. Car à Marseille, la simple mention de son patronyme est dissuasive.

Laaban, devant les juges, admet avoir fait entrer son vieux copain dans l'affaire, dans une tirade digne de Pagnol et Audiard réunis : « Ben je l'ai mis un petit peu au courant. Si j'avais touché 100, je lui en aurais donné 50 pour la manière. Parce que j'ai bon cœur… » Même s'il s'attache aussi à relativiser l'impact du duo : « Soi-disant on était des gros bras, Cermolacce et moi. A 70 balais… »

Le 30 janvier 2015, nouveau round de discussions, toujours au garage BMW. Le ton monte. Bernès renâcle, réclame une semaine de réflexion supplémentaire. Se débat. " Je n'étais pas aussi ferme que je l'aurais souhaité, dit-il aux policiers, mais quand vous avez quelqu'un comme Richard devant vous… " Laaban, au retour du rendez-vous, appelle un interlocuteur, avec un nouveau téléphone portable. Mais sa Mercedes est sonorisée, donc les policiers ne perdent rien de la discussion. Laaban rapporte les propos qu'il aurait lancés à la face de Bernès : " J'y ai dit, “ils vont te tuer maintenant (…) Ou alors tu te casses, mais pas en France… Maintenant, la balle est dans ton camp”. "

Que faire ? Finalement, Bernès rappelle Laaban et lui fait part de son refus : " J'ai pas envie de corrompre ce type-là - Gillibert - … A un moment donné, tout cet argent… " Il accepte cependant une dernière rencontre, cette fois au bar de l'Hôtel Intercontinental. Les enquêteurs sont évidemment au parfum. Et décident de sonoriser le lieu. Le 9 février 2015, Bernès y rencontre Simon Fedon, venu seul, sans Laaban. Puisque l'intimidation n'a pas fonctionné, l'intermédiaire joue la carte de la séduction. Il explique à Bernès que Gillibert lui aurait dit ceci : « Je vais essayer de faire passer à un million d'euros, ça vous en fait, en fait, deux plus un, ça en fait trois. »Décryptage des policiers, dans un rapport de synthèse d'avril 2015 : « Il y a donc lieu de comprendre que Michel Gillibert intègre dans son mode de calcul le million officiel à verser, l'incidence fiscale sur la société de Bernès, et surtout le million à verser en dessous-de-table. »

Au bar de l'Intercontinental, Fedon se répand en pseudo-confidences : " Le problème, dit-il à Bernès, c'est que Gillibert, il va vous défoncer. " Fedon, imprudent, détaille aussi la ventilation du pot-de-vin : 600 000 euros pour Gillibert, 100 000 euros pour lui, 100 000 euros pour Laaban, 100 000 euros pour Cermolacce, et 30 000 pour le concessionnaire BMW.
« Je vais le couper en deux »
Mais Bernès refuse toujours. Et fait une proposition, pour la forme : 500 000 euros, versés en trois fois, de manière parfaitement officielle. Gillibert appelle en fureur son ami Fedon, comme il l'expliquera plus tard aux policiers : « Je lui ai dit qu'avec cette proposition, Bernès me prenait pour un con. Je lui ai dit que de toute façon je le ferai cracher, je l'exécuterai. »Simon Fedon confirme : « Il m'a téléphoné en me disant : “Cet enculé, avec les milliards qu'il a, il me propose que 500 000 euros, je vais le couper en deux.” »

Le 24 février 2015, en tout cas, Michel Gillibert passe un coup de fil à l'avocat de son étude d'administrateur judiciaire, Me Michel Moatti, et lui confie sa déception : « Sachez que moi, je leur avais dit dans le creux de l'oreille, je leur avais fait dire par personnes interposées, qu'on pouvait pas descendre en dessous de 3 millions. » Drôle de conception du « creux de l'oreille ». Le conseil de Gillibert, Me Lionel Febbraro, contacté par Le Monde, assure que « la procédure contient la preuve que mon client a clairement refusé la proposition de corruption qui lui était faite, son innocence est démontrée ».

Cette « preuve », c'est un enregistrement, encore un, effectué cette fois par Bernès lors de sa dernière rencontre avec Gillibert, le 20 avril 2015, à l'insu de l'administrateur. " Gillibert m'a fait signe de ne pas parler trop fort, en mettant son doigt devant la bouche, confiera Bernès aux policiers. Concernant la proposition des voyous, ilm'a dit qu'il ne pouvait pas faire autrement, car il n'avait pas envie de prendre une balle dans la tête. "

En enregistrant, Bernès veut se protéger. « Gillibert, c'est un homme de loi, et ce qu'il a fait avec moi me dégoûte… Il me prend en otage et m'oblige à lui verser un pot-de-vin. C'est un enfer, je n'en dors pas la nuit », racontera Bernès aux enquêteurs. Version bien entendu contestée par Me Gillibert.

L'enregistrement, saisi depuis par les policiers, atteste que Gillibert connaissait le processus d'extorsion de fonds mis en place. Il faut transiger, jure-t-il, « pour pas qu'on soit emmerdés, ni vous ni moi… » Faussement compatissant, aussi. « Eh oui… », soupire-t-il quand Bernès lui parle des hommes à ses trousses. « C'est entre nous, ne l'oublions pas, avec ces gens-là… », ajoute-t-il, comme pour le convaincre de la dangerosité de la fine équipe.

Pas vraiment attendri, l'administrateur judiciaire décidera, six jours après ce rendez-vous, d'engager une relance judiciaire des poursuites contre Bernès. Puisque la manière officieuse n'a pas fonctionné, autant reprendre une procédure légale. Fin de l'histoire pour lui.

Mais, en octobre 2015, coup de tonnerre dans le microcosme marseillais. Laaban, Fedon, Ciccolini, Cermolacce et Gillibert sont mis en garde à vue. Ils mentent, beaucoup, puis reconnaissent une partie des faits. Les juges placent plusieurs d'entre eux en détention provisoire. Laaban et Gillibert, les seuls à être encore emprisonnés avec Simon Fedon, doivent se revoir le 22 janvier, lors d'une confrontation dans le bureau des juges. Tout ce beau monde, mis en examen, bénéficie naturellement de la présomption d'innocence. " Je regrette, a dit Gillibert, contrit, aux magistrats. J'ai un ego important, ça me ramène à de plus justes proportions. "

Bernès est débarrassé du racket. Mais toujours pas de ces fameux 15,2 millions d'euros, qu'il est censé payer depuis près de dix-huit ans, en vertu d'une décision de justice. Sollicité par Le Monde, l'agent de joueurs n'a pas souhaité s'exprimer. Ses conseils, Mes Antonin Levy et Thierry Dalmasso, ont décidé de se constituer partie civile dans ce dossier d'extorsion de fonds. Sans doute pour mieux contester, ensuite, ces décisions de justice de 1998 qui ont mis en branle un mécanisme infernal.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme