L'Equipe qui se paye à la fois Mandanda et Marseille, c'est assez rare pour être souligné, et ça mérite une petite revue de presse:
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Mandanda passe à côté
UN HOMME DANS LE MATCH. – Le gardien de l’OM avait l’occasion de marquer des points hier. Il ne l’a pas saisie.
MARSEILLE – de notre envoyé spécial
LA VEILLE, il déclarait être à la recherche d’un match référence avec l’équipe de France, même s’il précisait ne pas trop savoir à quoi ça pouvait ressembler. Celui d’hier, contre l’Argentine, ne lui fournira pas davantage d’explications et le laissera dans une quête qu’il n’a toujours pas assouvie. Steve Mandanda, loin d’être irréprochable sur le premier but, signé Gutierrez (42e), et pas vraiment décisif sur le chefd’oeuvre de Messi (83e), n’a sans doute pas conforté sa place de numéro 1 des gardiens français avec ce match amical dans son stade. Bien sûr, il peut plaider qu’un vilain rebond a biaisé sa lecture de la trajectoire sur l’ouverture du score. Il peut aussi ajouter que la frappe de Messi était un missile incontrôlable. Mais à chaque fois, le gardien français aurait dû complètement fermer ces angles improbables dans lesquels les attaquants argentins ont réussi àmarquer plutôt que d’anticiper des tirs croisés.
Jusqu’à cette quarante-deuxième minute de jeu, Mandanda s’était pourtant montré impeccable. Dans le jeu au pied, il représentait une solution de confiance pour ses défenseurs. Sur sa ligne, il avait capté avec aisance une frappe puissante du même Gutierrez quelques secondes auparavant.Rien d’autre à signaler. Après cette quarante-deuxième minute, il n’aura pas eu grand-chose à faire non plus. Une sortie des deux poings pleine d’autorité (68e) et quelques relances sans prise de risques. Et puis il y eut cette frappe de quinze mètres du prodige argentin qui est arrivée vite
(83e). Trop vite pour le gardien marseillais qui a dû s’incliner une seconde fois au cours de cette soirée venteuse.
Sa situation pourrait évoluer
Et si, finalement, ce match amical avait dessiné avec un peu plus de précision dans l’esprit de Mandanda les contours de ce qu’était un vrai match référence ? Un match dans lequel il n’aura eu que deux arrêts à réaliser et qu’il n’a pas su effectuer. Cela ne remet pas en cause la valeur de ce gardien. Il a su retrouver avec son club un degré de forme incontestable, à l’image de sa prestation de très haut niveau contre Bordeaux (1-0), trois jours plus tôt. Mais le joueur formé au Havre peine à justifier en sélection les espoirs qu’il suscite avec l’OM.
Mandanda attendait pourtant beaucoup de ce match au Vélodrome. Il évoluait dans un environnement favorable et disposait de tous les ingrédients pour marquer la différence avec son concurrent pour le poste, Hugo Lloris. Lors de l’annonce de sa liste, Raymond Domenech lui avait renouvelé sa confiance et cela lui avait particulièrement fait plaisir. Mais s’il reproduit un peu trop souvent ce genre de prestation, sa situation pourrait évoluer. Le sélectionneur, qui avait titularisé Lloris lors du dernier match contre l’Uruguay (0-0), aime que la hiérarchie soit clairement établie pour le poste de gardien de but. Mais il aime aussi que ses gardiens se montrent décisifs.
DAMIEN DEGORRE
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MANDANDA, 3
Le numéro 1 français est en danger. Il a failli hier soir, dans son jardin. Le premier but est pour luimême si un rebond l’a surpris. Il n’aurait pas dû se faire surprendre sur son premier poteau. Fébrile, il connut un autre moment de flottement sur le but de Messi où il se coucha trop tôt, et du mauvais côté.
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Une ambiance malsaine
LE MATCH EN QUESTIONS. – Après le but de Messi, le public marseillais s’est retourné contre l’équipe de France et son sélectionneur.
MARSEILLE – de notre envoyé spécial
QUEL ACCUEIL RAYMOND DOMENECH A-T-IL REÇU ?
Pas très bon, pour commencer. Une bonne partie du Stade-Vélodrome a sifflé après l’annonce de son nom par le speaker du stade. Après le deuxième but argentin, cela s’est dégradé. Le public a scandé un premier « Domenech, démission ! » Une minute plus tard, la même vindicte reprenait, entonnée par un peu plus de spectateurs mécontents. Des « olé » ont ponctué les dernières possessions de balle argentines, contrastant avec les sifflets réservés aux Bleus dans une fin de match malsaine. Durant la rencontre, l’ambiance était par ailleurs plus chaude qu’au Stade de France, même si les deux virages marseillais ont paru moins synchronisés dans leurs renvois que pour les soirées de l’OM. Le stade était exclusivement bleu et rouge, et on a été surpris de voir très peu de signes distinctifs de l’OM au cours d’une soirée froide (environ 3° C) et venteuse.
LE VÉLODROME A-T-IL RÉSERVÉ UN TRAITEMENT DE FAVEUR À CERTAINS JOUEURS ?
Si Mandanda a reçu une ovation à son entrée sur le terrain, et siRibéry a été chaudement applaudi par ses anciens supporters, tous les joueurs de l’équipe de France ne peuvent pas en dire autant. Nicolas Anelka, ancien Parisien, a été sifflé à sa sortie (65e). Son remplaçant lyonnais, Karim Benzema, a eu droit à une bronca encore plus prononcée.
RÉGIS TESTELIN (avec E. Bj.)