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Brest-OM. Des supporters marseillais ont tenté d'investir le commissariat
23 décembre 2010 à 18h01
A l’issue du match Brest-OM qui s’est joué mercredi soir, il semble que les "ultras" marseillais n’étaient pas pressés de rentrer chez eux. Pour "délivrer" deux des leurs arrêtés avant le coup d’envoi, ils ont tenté d’investir le commissariat.
Un déplacement de l’OM attire toujours du monde et suscite beaucoup d’enthousiasme. De l’énergie à canaliser. Les policiers le savent et avaient pris toutes les dispositions nécessaires mercredi. Quelque 170 hommes ont ainsi été mobilisés jusqu’à 23 h.
Des points "sensibles", comme le Penalty, la boutique du Stade, le chalet place de la Liberté ou encore la gare étaient sous surveillance renforcée dès le matin. 660 supporters de Marseille sont arrivés en début d’après-midi. Et au final, peu d’incidents sont à signaler.
Fausse alerte
Premier coup de chaud d’avant match : les policiers avaient entendu dire que des houligans du PSG arrivaient en train pour en découdre avec des Marseillais. C’est ce qu’on appelle un "fight" entre supporters. Une bagarre programmée en dehors des stades.
Une sorte de "West side story" revisité où les protagonistes sont assez fiers de rentrer avec une dent en moins ou un cocard… Sur Internet, des blogs entiers y sont dédiés. Mais mercredi, pas d’affrontement du genre. "Il s’agissait d’une fausse alerte" se réjouit le commandant Kerdraon. Plus tard, c’est jardin Kennedy qu’un rassemblement suspect a été repéré. Mais une intervention rapide et massive des forces de l’ordre a vite dissuadé les troupes parties en courant.
Faux billets
En milieu d’après-midi, les esprits se sont un peu échauffés rue Jean-Jaurès. Un supporter de Marseille, âgé de 21 ans, a asséné un méchant coup-de-poing à un piéton du cru. Interpellé, il a été remis en liberté… Mais après le coup d’envoi et n’a donc pas pu assister au match. Il devra en revanche revenir à Brest prochainement puisqu’il va recevoir une convocation devant le tribunal de police.
À 17 h, c’est autour du stade que les effectifs se sont concentrés. À l’entrée du kop, vingt supporters marseillais ont été refoulés car ils étaient en possession de faux billets. Certains ont désigné aux policiers les personnes qui leur auraient procuré les faux quitus moyennant des sommes allant de 50 à 120 euros l’unité. Ceux-là, après arrangement avec le Stade Brestois, ont pu malgré tout assister au match.
Les deux "escrocs présumés", eux, ont été interpellés et conduits au poste où ils ont passé la nuit. Il s’agit d’un jeune homme de 19 ans et d’un mineur de 14 ans qui avait, en plus sur lui, l’argent de la revente, trois autres faux billets et dix grammes de cannabis. Les deux nient les faits. Ils ont été remis en liberté ce matin. Le dossier a été transmis à Marseille pour "complément d’enquête".
Faux départ
Le match en lui-même et la sortie des supporters marseillais n’ont pas posé de problème. Reste le car où se trouvaient les 103 "ultras". Ces derniers avaient décrété qu’ils ne partiraient pas sans leurs deux camarades interpellés plus tôt. À l’issue de quelques discussions, ils ont finalement accepté de mettre les voiles et ont été raccompagnés par une escorte policière jusqu’au pont de l’Iroise.
Mais, surprise… Ils ont fait demi-tour et, vers 22 h 30, ont tenté d’envahir le commissariat central. C’était sans compter sur l’expérience des policiers brestois qui, presque tous, ont fait leurs armes en région parisienne, face à des situations bien plus complexes. En quelques minutes, ils les ont donc repoussés sans violence. Une délégation a été autorisée à apporter un peu de sous et quelques victuailles aux deux détenus. Puis tous ont à nouveau été escortés… Jusque dans le Morbihan cette fois.