Risque de huis clos si fumis? En lisant le live hier il me semble que certains ont parlé de craquage...
Gurami Enukidze : De La Poste à… l’OM !
Il s’appelle Gurami Enukidze, il joue avant-centre et il enchaîne les buts aussi vite qu’un DJ mixe les tubes. Pour preuve, cette saison, comme l’an passé, les filets adverses ont tremblé une trentaine de fois devant les coups de génie de ce gamin aux pieds d’or, de ce gosse arrivé à Caen il y a huit ans. « J’habitais Tbilissi, mais la vie là-bas n’était pas simple pour mes parents. Alors mon père, qui était maçon, est venu travailler en France. Ma mère, ma sœur et moi avons suivi, nous ne parlions pas un mot de français. » A Caen, la famille Enukidze s’installe au sixième étage d’un immeuble du quartier de la Grâce-de-Dieu, l’une des zones urbaines sensibles de la ville. Sur les murs de la chambre de Gurami, il n’y a déjà que des posters de joueurs de foot, sa passion. Au bas de sa tour, il ne se passe pas un jour sans qu’il tape dans le ballon avec les potes du quartier. Alors à 13 ans il rejoint l’ASPTT de Caen et ne tarde pas à faire montre de son talent. Pied droit, pied gauche, tête, amortis, conduite de balle, le gamin impressionne les dirigeants. Dans ce club qui a par le passé formé Franck Dumas et Jérémy Sorbon, il s’impose comme le jeune prometteur, la perle rare.
Repéré sur DVD
Quelques clubs lui font les yeux doux, mais Gurami continue de jouer et de marquer en ayant tout de même le secret espoir d’y arriver, un jour. La lumière, il pense la voir lorsque l’an passé le Stade Malherbe de Caen lui offre sa chance. Mais l’avenir s’assombrit en quelques minutes lorsqu’il apprend qu’il est recalé. Gurami poursuit alors son apprentissage avec son club de cœur et ses amis, devenus ses agents, entreprennent de filmer ses exploits lors des matches de DH. « Et ils ont envoyé les DVD à l’OM, ce qui m’a permis d’obtenir un stage fin mars à la Commanderie. » Et là, le rêve de Gurami se met en marche. Là-bas, sur les terrains d’entraînement, il croise Lucho, Heinze, Valbuena… Deschamps. Sa technique, sa vitesse impressionnent les observateurs, si bien qu’en moins d’une semaine et après une petite opposition avec la CFA, il marque deux fois. Le lendemain, contre les moins de 19 ans, le voilà de nouveau buteur. « Henri Stambouli, le directeur du centre de formation de l’Olympique de Marseille, est alors venu me voir et m’a dit que j’étais un vrai buteur. Alors José Anigo m’a demandé de venir dans son bureau et là il m’a proposé un contrat d’un an avec une option de deux ans. J’étais comme fou ! Je n’y croyais pas ! J’ai tout de suite appelé mon père. J’étais fier à la fois pour moi, mais aussi pour lui ! »
« J’ai bon espoir de remplacer Brandao »
C’est donc avec un beau contrat paraphé et des images plein la tête que Gurami a regagné la Normandie où il a repris ses études de bac pro comptabilité. « Mais ce n’est pas facile de se concentrer en ce moment », avoue-t-il en regardant les murs de sa chambre. Mais les posters de Benzema, de Messi et de Ronaldo, il ne les regarde plus de la même manière. « Je sais maintenant que le plus dur reste à faire, tant de joueurs se sont cassé les dents à l’OM ! » Reste que Gurami a réellement tapé dans l’œil des dirigeants olympiens, plus rapides que leurs homologues lyonnais, bordelais ou niçois qui voulaient également enrôler le buteur postier qui quittera les PTT de Caen « avec l’espoir d’offrir la Coupe de Basse-Normandie en mai prochain à mon club ». Ensuite tout devrait aller très vite pour lui qui participera en mai avec l’OM à deux tournois internationaux dans le sud de la France et aux Pays-Bas et qui vient d’être contacté par la Fédération géorgienne de football. Ce n’est qu’en juillet qu’il intégrera l’équipe réserve de l’OM « avec le numéro 9, car j’ai bon espoir de remplacer très vite Brandao », souligne-t-il avec le sourire.
Transferts : L’OM prospecte
Pour valeureux qu’il soit, Enukidze ne sera évidemment pas la seule recrue marseillaise pour la saison prochaine. Confronté au départ probable de Taiwo, l’OM s’est notamment positionné pour faire venir Assou-Ekoto, mais le Hammer serait trop bien rémunéré chez les Spurs pour revenir en France. Lucho, Cheyrou, Heinze et Mbia, notamment, n’étant pas certains de rester, Marseille prospecte aussi tous azimuths pour les remplacer : les noms d’El-Arabi, Roux, Cetto, reviennent avec insistance, comme ceux de Trezeguet et de Chamakh. Une seule certitude : Deschamps ne restera à l’OM que s’il reçoit l’assurance d’avoir la mainmise sur les transferts. Une gageure, quand on sait que cette saison il aura perdu Niang puis Brandao et gagné Gignac et Rémy sans jamais avoir son mot à dire…